Rétrospective 2020 : RT France revient sur une année qui marquera l'histoire
Pandémie, guerres, explosions, élections américaine, terrorisme... A l'occasion de la journée du réveillon de la Saint-Sylvestre, RT France vous propose un tour de l'actualité qui aura marqué l'année 2020.
Pandémie de Covid-19, confinement, élection de Joe Biden, Brexit, mort de Samuel Paty, explosion à Beyrouth, crise politique en Biélorussie... L'actualité de 2020 fut particulière quant à la gravité de sa tonalité. Une année qui, sans nul doute, marquera l'historique du XXIe siècle.
Une pandémie gravée dans l'histoire
«On peut braver les lois humaines, mais non résister aux lois naturelles.» C'est peut-être par cette phrase de Jules Verne extraite de son roman Vingt Mille Lieues sous les mers que l'on pourrait définir l'année 2020.
Durant cette année, le monde entier a été frappé par un même virus, le Covid-19, qui aura bouleversé au plus profond le quotidien de l'humanité. Symbole de ce mode de vie bousculé, le confinement total est décrété le 17 mars dès midi dans l'ensemble du territoire Français. L'hexagone, comme le monde, s'enferme. Des hôpitaux sous tension, une pénurie de masques, des économies gelées, l'incertitude du lendemain, des polémiques à répétition et des victimes de plus en plus nombreuses : les statistiques et les esprits s'affolent face à ce fléau invisible. Le 24 mars, plus de 3,38 milliards de personnes dans près de 80 pays ou territoires ont été appelées ou astreintes par leurs autorités à rester confinées chez elles pour lutter contre la propagation du Covid-19, selon un comptage réalisé à partir d'une base de données de l'AFP.
Au 30 décembre 2020, le coronavirus a touché plus de 80 millions de personnes et a fait au total 1 783 619 morts dans le monde selon les données de l'OMS. Les laboratoires et les grandes puissances se sont lancés dans une course effrénée et la liste des cinq premiers vaccins s'est constituée autour de AstraZeneca/Oxford, Novarax, Sanofi/GSK, du centre russe Gamalaïa et de Pfizer/BioNTech. La Russie a enregistré le premier succès avec son vaccin, Spoutnik V, mis au point par le centre Gamaleïa, suivi de près par le vaccin développé par Pfizer/BioNTech. Décembre a été le mois des premières campagne de vaccination. Augureront-elles des jours meilleurs ?
Black Lives Matter, un mouvement planétaire ?
Le 25 mai, George Floyd, un quadragénaire Afro-Américain, est mort asphyxié à Minneapolis, maintenu de longues minutes sous le genou d'un policier. Les images virales où on l'entend dire qu'il «ne peux pas respirer» font le tour du monde et déclenchent des manifestations émaillées de violences, réclamant des réformes contre la violence policière et la fin des inégalités raciales sous la bannière Black Lives Matter («les vies des noirs comptent»).
Minneapolis 🇺🇸 : nouvelles émeutes après le meurtre d’un Afro-Américain par la police#Minneapolis#EtatsUnis#GeorgeFloydpic.twitter.com/dxXFv1qvrQ
— RT France (@RTenfrancais) May 29, 2020
Si quatre des policiers de Minneapolis ont été limogés, la colère des citoyens ne s'est pas éteinte. Plusieurs nuits d'émeutes se sont enchainées dans la ville, provoquant l'indignation du président Donald Trump. Puis, le mouvement de révolte, fortement ancré sur les réseaux sociaux, a gagné de l'ampleur et dépassé les frontières du Minnesota. Plusieurs grandes villes du pays comme Chicago, Los Angeles, New York ou Houston, ville d'origine de la victime, ont vu les manifestations se multiplier pendant plusieurs jours, menant pour certaines à quelques débordements et à des affrontements entre la police et des manifestants.
Les 2 et 13 juin, en écho aux manifestations antiracistes qui ont éclaté outre-Atlantique, un appel à manifester contre les violences policières est lancé en France par le comité de soutien à la famille d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après son interpellation par les gendarmes. Malgré le confinement, 15 000 à 20 000 personnes se sont rassemblés à Paris.
Symbole de ce mouvement, Assa Traoré, sœur d'Adama, a été désignée le 11 décembre «Guardian of the Year» (Gardienne de l'année) par le magazine américain Time, «une consécration» pour la militante qui demande «à la France de prendre ses responsabilités» sur les questions de violences policières.
Une présidentielle polémique aux Etats-Unis
2020 restera aussi comme une année marquée par une élection américains à rebondissements. Le candidat démocrate Joe Biden a été désigné président élu par les grands électeurs le 14 décembre, par 306 vote contre 232, face au président sortant Donald Trump, qui maintient ses allégations de «fraudes» lors du scrutin du 3 novembre. Une élection décidément chaotique à l'origine de nombreuses tensions entre les partisans des camps démocrate et républicain.
STOP THE COUNT!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 5, 2020
Le démocrate ne deviendra officiellement président que le 20 janvier, jour de la cérémonie d'inauguration. Tandis que Donald Trump entend bien poursuivre ses recours contre de présumées fraudes jusqu'au bout.
L'année 2020 débute par une forte mobilisation contre la réforme des retraites
Le début de l'année 2020 aura été marqué par d'importantes manifestations contre la réforme des retraites. La contestation, entamée en décembre 2019 par un mouvement de grève massif des agents de la SNCF et de la RATP se poursuit. Le mouvement parvient à mobiliser. Il s'agit en effet de la plus importante mobilisation sociale en France depuis les manifestations contre la réforme des retraites, déjà, en 2010. Face à une opposition parlementaire décidée à faire durer le plus longtemps possible les débats législatifs à l'Assemblée nationale, le gouvernement d'Edouard Philippe finit par utiliser l'article 49-3 de la Constitution le 29 février, pour faire passer son texte en force.
Finalement, la pandémie de coronavirus a empêché la réforme des retraites de poursuivre sa navette parlementaire. L'exécutif décide en mars de suspendre son examen pour se consacrer à la gestion de la pandémie de Covid-19.
Et si le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dit encore espérer voir la réforme aboutir avant la fin du quinquennat, aucune autre voix au sein du gouvernement ne s'est ajoutée à la sienne.
La loi Sécurité globale, tournant sécuritaire du gouvernement ?
La loi Sécurité globale, proposée par des députés LREM le 17 novembre, a suscité de vifs débats en cette fin d'année 2020. Au cœur de la polémique, l’article 24, qui punit la diffusion malveillante d’éléments d’identification de membres des forces de l’ordre. Un projet de loi fortement contesté qui à provoqué de nombreuses manifestation partout en France. C'est dans ce contexte que plusieurs cas avérés de violences policières ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux. Des journalistes, inquiets pour la liberté de leur travail, ainsi que l'opposition, se sont également fortement mobilisés lors de ce mouvement.
#Manifestation à #Paris contre la loi Sécurité globale#LoiSecuriteGlobale
— RT France (@RTenfrancais) November 28, 2020
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Dans la soirée du 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'il allait instaurer «une commission indépendante chargée de proposer une nouvelle écriture de l'article 24» de la proposition de loi Sécurité globale, a fait savoir Matignon. Cette décision a provoqué une passe d'arme entre le chef du gouvernement et le président du Sénat, Gérard Larcher.
2020, année du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne
L'année 2020 aura été celle de l'officialisation du Brexit. Le Royaume-Uni et l'Union européenne sont arrivés le 24 décembre, à l'issue d'âpres négociations, à un accord de libre-échange post-Brexit, permettant in extremis d'éviter un «no deal». Après 47 ans d'intégration européenne et quatre ans et demi de déchirements suite au référendum du Brexit, le Royaume-Uni, sorti formellement de l'UE le 31 janvier dernier, cessera alors d'appliquer les règles européennes. Il quittera le marché unique européen, l'union douanière et le programme d'échanges d'étudiants Erasmus.
#Brexit : les négociateurs annoncent avoir finalisé un accord
— RT France (@RTenfrancais) December 25, 2020
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Le projet de loi présenté aux députés «montre que le Royaume-Uni peut être à la fois européen et souverain», a déclaré Boris Johnson dans un communiqué paru le 30 décembre. «Nous allons ouvrir un nouveau chapitre de notre récit national, concluant des accords commerciaux partout dans le monde [...] et réaffirmant le Royaume-Uni comme une force pour le bien, libérale et tournée vers l'extérieur», a-t-il ajouté. Le Premier ministre a promis que le pays deviendrait «le meilleur ami et allié possibles de l'UE», après en avoir été un «membre peu convaincu, parfois obstructif».
Alexeï Navalny victime d'un empoisonnement présumé
L'opposant russe, Alexeï Navalny a été placé en réanimation dans un hôpital d'Omsk le 20 août pour un empoisonnement présumé. Transféré en Allemagne, placé en coma artificiel et sorti d'affaire fin septembre, l'opposant à Vladimir Poutine accuse l'exécutif russe d'être à l'origine de son empoisonnement.
Les ministres des Affaires étrangères français et allemand ont accusé le 7 octobre la Russie d'être impliquée dans la tentative d'empoisonnement de l'opposant russe dans un communiqué commun. Une version des faits fustigée par la diplomatie russe qui a dénoncé le même jour ces accusations «inacceptables».
Assassinat du général Soleimani et crash d'un Boeing à Téhéran : l'Iran au cœur de l'actualité
L'Iran aura fait les gros titres dès le début de l'année 2020 : le 3 janvier, l'armée américaine a abattu le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en Irak, par une attaque de drone. Qassem Soleimani était le chef de la force al-Qods, branche des Gardiens de la révolution iranienne chargée des opérations extérieures. Washington avait accusé Soleimani d'être l'instigateur d'attaques de milices liées à l'Iran contre les forces américaines dans la région. Le Moyen-Orient avait alors retenu son souffle, dans la crainte d'une escalade incontrôlée qui n'a finalement pas eu lieu. Le meurtre du général Soleimani – qui s'inscrit dans une une politique de «pression maximale» menée par l'administration Trump contre Téhéran – a été condamné, notamment par la Russie et la Syrie.
Peu de temps après, le 8 janvier, un Boeing 737 de la compagnie de la compagnie Ukraine international airlines s'écrasait à Téhéran, peu après son décollage en direction de Kiev. Trois jours plus tard, le président iranien Hassan Rohani a annoncé qu'une enquête interne avait permis de déterminer que «des missiles lancés par erreur» avaient provoqué l'écrasement de l'avion civil faisant 176 morts. En juillet, un rapport de l'Aviation civile iranienne a conclu à une erreur humaine, le réglage d'un radar étant supposément en cause.
Une normalisation des relations israélo-arabes
Le 15 septembre, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont chacun signé à Washington des accords de paix avec Israël, appelés accords d'Abraham. En plus d’une reconnaissance mutuelle, les signataires s’engagent à coopérer dans pratiquement tous les domaines, allant de la défense et l’économie au tourisme et à la santé. Ces accords visant à la normalisation des relations entre Israël et les pays du Golfe ont été négociés par les Etats-Unis et sont censés – selon les Emirats – mettre fin aux récents projets israéliens d'annexion en Cisjordanie occupée. Mais cet élément n'a pas été confirmé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a précisé que l'annexion de pans de ce territoire palestinien est «reportée», mais qu'Israël n'y a «pas renoncé». Cet accord a été vivement critiqué par les autorités palestiniennes, mais aussi par l'Iran et la Turquie.
A l'autre bout du monde arabe, le Maroc s'est également engagé sur la voie d'une normalisation de ses relations avec Israël, qui s'est concrétisée fin décembre par la première visite officielle d'une délégation israélienne − arrivée par le premier vol direct entre les deux pays − et la signature de plusieurs accords de coopération.
Le Haut-Karabagh au centre d'un conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
Le 27 septembre, des combats ont opposé les forces de l'Azerbaïdjan et celles du Haut-Karabagh, enclave à majorité arménienne disputée depuis des décennies. Erevan a accusé Ankara d'envoyer des mercenaires de Syrie pour soutenir les forces azerbaïdjanaises. Bakou a affirmé se son côté que des Arméniens issus de la diaspora combattaient au Haut-Karabagh.
A l'issue de six semaines de combats, un cessez-le-feu est signé en novembre sous l'égide de Moscou.
En signant l'arrêt officiel des combats, l'Arménie a accepté de rendre à Bakou trois districts entourant le Haut-Karabagh – Agdam, Kalbajar et Latchin. Des territoires repris dans un climat toujours marqué par des tensions et quelques accrochages, malgré le cessez-le-feu.
Référendum constitutionnel en Algérie dans une abstention record
Les Algériens ont finalement approuvé à 66,8% le projet de révision de la Constitution au cours d'un scrutin marqué par une abstention record. Appelés à voter le 1er novembre 2020, jour historique puisqu’il marque le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954, seuls 23,72% des électeurs se sont déplacés dans les bureaux de vote (soit 76,28% d’abstention), selon Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui a annoncé les résultats sur Canal Algérie le 2 novembre.
Le taux de participation est historiquement bas. Selon les chiffres annoncés, sur les 24 millions d’Algériens appelés aux urnes, seulement 5 millions se sont déplacés pour glisser un bulletin dans l'urne. Ce référendum constitutionnel a attiré moins d’électeurs que l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Ce jour-là, 39,93% des électeurs s’étaient déplacés, soit le plus faible taux de participation de toutes les élections présidentielles pluralistes en Algérie.
La promesse de changement, avec l'adoption d'une large réforme constitutionnelle, laisse donc un goût amer aux partisans du Hirak, ce mouvement populaire né en février 2019 après l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat.
En Bolivie le MAS triomphe, Evo Morales de retour sur sa terre natale
En Bolivie, les urnes ont parlé. Il aura suffi d'un tour à Luis Arce, candidat de la gauche et dauphin de l'ancien chef de l'Etat Evo Morales, pour être élu président le 18 octobre 2020 dès le premier tour avec 52,4% des voix, selon un sondage de sortie des urnes diffusé par la chaîne privée Unitel.
L'ancien ministre de l'Economie a devancé de plus de 20 points son principal rival, le centriste Carlos Mesa (31,5% des voix), allié de la présidente intérimaire – autoproclamée – Jeanine Añez. Celle-ci avait refusé de reconnaître les résultats du scrutin de 2019, plaçant le pays dans un état d'incertitude et de tensions, mais n'a pu contester ceux de l'élection du 18 octobre.
El MAS-IPSP es el movimiento político más grande de la historia de #Bolivia, que más veces ha ganado las elecciones y con más resultados exitosos en su gestión debido a su unidad, compromiso con el pueblo y proyecto de país antiimperialista y antineoliberal. Seguimos en esa línea pic.twitter.com/IAavHu3Tdv
— Evo Morales Ayma (@evoespueblo) December 29, 2020
Une victoire qui a permis le retour au pays de l'ancien président déchu, Evo Morales, le 9 novembre.
Le port de Beyrouth explose et le monde se presse au chevet du Liban en deuil
Beyrouth embrasée, puis dévastée. Deux explosions survenues le 4 août dans la capitale libanaise ont détruit le port et les bâtiments alentours, tuant plus de 200 personnes et laissant 300 000 citoyens sans abri.
La communauté internationale et de nombreuses ONG se sont mobilisées pour venir en aide aux Libanais, qui ont dû panser une nouvelle fois leurs plaies et encaisser un choc de plus. En proie à une crise économique aiguë, le Liban voit sa monnaie nationale sombrer et sa population toujours plus appauvrie. Sans compter la pandémie de Covid-19 venue aggraver une situation qui échappe au contrôle d'un pouvoir contesté dans la rue et accusé de corruption.
Quatre mois après le drame, Emmanuel Macron a réitéré ses exigences de réformes envers le pays, qui connait une profonde crise politique. En parallèle, le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab et trois anciens ministres libanais ont été inculpés de négligence dans l'enquête sur la double explosion.
La convention citoyenne pour le climat se mue en annonce référendaire
Emmanuel Macron a annoncé le 14 décembre qu'un référendum serait organisé pour intégrer la défense du climat et la préservation de l'environnement dans la Constitution si cette réforme était adoptée par le Parlement.
Inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution ? Oui. Et nous le soumettrons au référendum. pic.twitter.com/xoHoTvpffQ
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 14, 2020
«Ce sera une réforme constitutionnelle en un article» qui «doit d'abord passer par l'Assemblée nationale puis le Sénat et être votée en des termes identiques. Ce jour-là, elle sera soumise à référendum», a déclaré le chef de l'Etat en conclusion d'une rencontre avec la Convention citoyenne pour le climat. S'il se concrétisait, ce référendum sera le premier à se tenir en France depuis 2005, qui avait porté sur la Constitution européenne et vu la victoire du «non».
La France ouvre la voie à la fin du franc CFA
Le 20 mai, l’Élysée a annoncé par voie de communiqué «un projet de loi concernant un accord de coopération entre la France et les gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine», afin d’entériner le changement de monnaie.
Après avoir botté en touche sur la question du franc CFA, lors de son discours prononcé à Ouagadougou le 28 novembre 2017, au prétexte que c’était «un non-sujet» pour la France, le président Emmanuel Macron semble s’être ravisé. Entre les critiques de ses homologues sur le maintien d’un système jugé néocolonialiste, les critiques africaines sur l’opération Barkhane dénotant une lassitude en l’absence de résultats tangibles, la stagnation du dossier sur la restitution des œuvres d’art à l’Afrique, il fallait manifestement un geste pour enrayer la dégradation de l’image de la France et potentiellement renégocier les liens avec les pays ouest-africains, dans un contexte de plus en plus concurrentiel.
Témoin de ce virage et preuve que le franc CFA est malgré tout un sujet français, dès le mois de novembre 2019, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’était déclaré favorable à «une réforme ambitieuse» sur cette question, formulation pour le moins sibylline ayant laissé cois de nombreux observateurs.
ADP : échec du référendum d'initiative partagé mais une privatisation remise aux calendes grecques
Sur les neuf premiers mois de l'année 2020, le groupe ADP (aéroports de Paris) a annoncé, dans un communiqué publié le 23 octobre, une baisse de fréquentation de 61,8 % à 72,3 millions de passagers par rapport à la même période en 2019 (hors trafic de l'aéroport Atatürk d'Istanbul et hors trafic des aéroports de la compagnie indienne GMR dont il est devenu actionnaire en 2019). La pandémie de coronavirus a lourdement impacté le trafic aérien dont la reprise complète n’est pas attendue avant 2022. Assez pour causer l'ajournement de la privatisation d’ADP comme l'a annoncé l'ancienne ministre de la Transition écologique et solidaire chargée des Transports, Elisabeth Borne le 22 juin sur BFMTV/RMC.
A l'origine d'une grogne, l'opposition au gouvernement avait lancé une pétition dans le but provoquer un référendum d'initiative partagée. Le nombre de soutiens à recueillir était de 4 717 396 mais seuls 1 093 030 signatures ont été enregistrées et validées, a constaté le Conseil constitutionnel le 26 mars via un communiqué. Un projet de privatisation qui verra le jour «au-delà de 2022», selon l'ancienne ministre des Transports.
Une crise politique secoue la Biélorussie
Le 9 août le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko est largement réélu lors d'un scrutin jugé frauduleux par l'opposition et l'Occident.
Pendant presque quatre mois, des dizaines de milliers manifestants réclament son départ chaque dimanche à Minsk. Les meneurs de l'opposition sont emprisonnés ou contraints à l'exil. Au moins quatre personnes sont mortes durant ces semaines de mobilisation mais le mouvement finit par s'essouffler durant la fin de l'année de 2020.
#Biélorussie 🇧🇾
— RT France (@RTenfrancais) November 30, 2020
L'opposition au président #Loukachenko privilégie désormais la multiplication de petits rassemblementshttps://t.co/e3MxSTHPQs
De son côté, Alexandre Loukachenko a déclaré le 27 novembre qu'il ne «restera[it] pas président une fois que la nouvelle Constitution sera[it] en place». Le président a affirmé cependant que le pouvoir ne devra pas être entre les mains d'un «inconnu», mettant en avant la stabilité du pays et dénonçant les ingérences étrangères.
Des élections municipales boudées suivies d'un remaniement
Les Français étaient appelés aux urnes pour le second tour des municipales le 28 juin. Les écologistes ont remportés plusieurs villes majeures dans un scrutin dont le principal enseignement restera la participation, historiquement faible. La participation au second tour des élections municipales s'est élevée à 41,6% le 28 juin, en retrait d'environ trois points par rapport au premier tour, selon les chiffres définitifs diffusés le 29 juin par le ministère de l'Intérieur.
Les présidents de partis Christian Jacob (Les Républicains), Marine Le Pen (Rassemblement national) et l'eurodéputé Yannick Jadot (Europe écologie-Les verts) se sont tous trois montrés satisfaits à l'issue du deuxième tour des élections municipales alors que la porte-parole du gouvernement de l'époque, Sibeth Ndiaye, a fait part de sa «déception» devant les résultats «extrêmement décevants» du parti dans certaines villes.
Dans la foulée, le 3 juillet, Emmanuel Macron a remplacé à Matignon Edouard Philippe, élu maire du Havre, par Jean Castex, 55 ans.
La liste complète du gouvernement n'est annoncée que le 26 juillet. Les choix de Gérald Darmanin pour le portefeuille de l'Intérieur et de l'avocat Eric Dupond-Moretti pour la Justice ont suscité la colère des associations féministes.
Samuel Paty : la France pleure ses morts alors qu'une séquence polémique s'ouvre à l'international
Samuel Paty était professeur d’histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Il est assassiné le 16 octobre par un citoyen russe d’origine tchétchène pour avoir présenté, lors d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression, des caricatures de Mahomet issues du journal Charlie Hebdo.
Remarqué par un parent d’élève musulman, le professeur avait fait l’objet de menace dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux. De nombreux hommages lui sont rendus, dont un national à la Sorbonne le 21 octobre. L’assaillant terroriste a été tué par la police au moment des faits.
Les propos d'Emmanuel Macron lors de la cérémonie en hommage au professeur Samuel Paty, le 21 octobre, continuent de susciter la colère dans de nombreux pays musulmans. «Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins», avait notamment déclaré le chef de l'Etat français, se posant en défenseur de la liberté d'expression. Des manifestations et appels au boycott, des invectives diplomatiques, des drapeaux français et des portraits d'Emmanuel Macron brûlés se sont multipliés dans le monde musulman.
Fer de lance de ce mouvement de contestation, sur fond de tension diplomatique entre la France et la Turquie depuis le mois de septembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris avec virulence au président français.
La Russie adopte une nouvelle Constitution
Après les sept jours du vote national sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie qui a débuté le 25 juin, la Commission électorale centrale (CEC) a annoncé un taux de participation de 67,97%. Les résultats sont tombés le 2 juillet au matin : le «oui» l'emporte avec près de 77,92% des suffrages exprimés allant dans le sens du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. 21,27% des votants se sont prononcés contre la réforme.
Vladimir Poutine a remercié les Russes de «leur soutien et de leur confiance» au lendemain du vote par lequel ils ont approuvé la vaste réforme de la Constitution. «Je tiens à remercier les citoyens russes. Un grand merci pour votre soutien et votre confiance», a déclaré le président russe dans une allocution télévisée, assurant que la réforme offrirait une «stabilité intérieure et du temps pour renforcer le pays et toutes ses institutions.»
L'Union européenne s'accorde dans la douleur pour un plan de relance historique
Un plan de relance historique, qui s'élève à 750 milliards d'euros, a été adopté le 10 décembre par le Conseil européen. Il faudra attendre la fin du printemps 2021 prochain pour voir les premiers fonds débloqués. Les pays les plus affectés par l'épidémie de coronavirus toucheront le plus d'aides : 65 milliards d'euros pour l'Italie, 59 milliards d'euros pour l'Espagne et 40 milliards d'euros pour la France.
C'est après 4 jours de négociations parfois houleuses, et de nouvelles concessions aux pays dits «frugaux » que les dirigeants de l'Union européenne sont parvenus à un compromis pour mettre en place un fonds de relance post-coronavirus.
Charles Demange