L'Iran riposte après l'assassinat du général Soleimani, Donald Trump écarte des représailles
La frappe américaine sur Bagdad, qui a tué le général iranien Qassem Soleimani, et Abou Mehdi al-Mouhandis, l'un des responsables de la lutte contre Daesh en Irak, a mis le feu aux poudres dans le Moyen-Orient.
Deux roquettes se sont abattues dans la soirée du 8 janvier sur la Zone verte de Bagdad, où se trouve l'ambassade américaine, selon un responsable des services de sécurité locaux.
Des journalistes de l'AFP et de Reuters ont entendu deux explosions résonner dans le centre de Bagdad 24h après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak. Il s'agit de la troisième attaque sur la Zone verte depuis qu'un drone américain a tué le général iranien Qassem Soleimani il y a cinq jours dans la capitale.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a convenu ce 8 janvier lors d'un entretien téléphonique avec Donald Trump que les «Alliés» occidentaux pourraient «contribuer davantage» au Moyen-Orient, comme le réclame le président américain.
Lors de cet appel, Donald Trump «a demandé» à Jens Stoltenberg une plus grande implication de l'Otan dans la région et les deux hommes se sont accordés sur le fait «que l'Otan pourrait contribuer davantage à la stabilité régionale», selon un communiqué de l'Alliance. «Ils ont également décidé de rester en contact étroit sur cette question», est-il précisé.
Dans une allocution solennelle depuis la Maison Blanche avant cet échange, le président américain avait demandé mercredi à l'Otan de s'impliquer «beaucoup plus» dans la région, où les tensions s'accroissent.
Donald Trump affirme que les Etats-Unis ne souhaitent pas utiliser leurs armes, leur puissance économique étant leur meilleur moyen de dissuasion.
Donald Trump appelle les Européens à quitter l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Selon lui, les grandes puissances doivent œuvrer à un nouvel accord nucléaire avec l'Iran et envoyer à Téhéran un message clair et univoque.
Donald Trump estime que les Etats-Unis et l'Iran devraient travailler ensemble sur les priorités communes, comme la lutte contre Daesh. Les Etats-Unis sont «prêts à la paix» avec ceux qui la veulent, a déclaré le président américain.
Donald Trump va demander à l'Otan de s'impliquer «beaucoup plus» au Moyen-Orient.
Donald Trump annonce de nouvelles sanctions «immédiates» contre l'Iran. «L'Iran semble reculer», a ajouté le président américain, entouré de hauts responsables de l'exécutif et de hauts gradés du Pentagone, en précisant que les Etats-Unis «étaient prêts à la paix» avec ceux qui la souhaitent.
«Aucun Américain n'a été touché» durant les attaques iraniennes en Irak, a affirmé Donald Trump dans son allocution. Il a précisé qu'aucun Irakien n'avait été touché lors de l'attaque lancée par Téhéran.
Bagdad va convoquer l'ambassadeur d'Iran pour «une violation de sa souveraineté», rapporte l'AFP qui cite une source ministérielle.
Le général iranien Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods (branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures), a été tué dans le bombardement de l'aéroport de Bagdad, en Irak, mené par les Etats-Unis ce 3 janvier. «Les Gardiens de la révolution annoncent que le glorieux commandeur de l'Islam, Haj Qassem Soleimani, au terme d'une vie de servitude, est mort en martyr dans une attaque de l'Amérique contre l'aéroport de Bagdad ce matin», a déclaré l'armée idéologique de la République islamique à la télévision d'Etat iranienne.
Une information confirmée par le Pentagone quelques heures plus tard dans un communiqué : «Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani [...] Le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région.Le Général Soleimani et sa force al-Qods étaient responsables de la mort de centaines d'Américains et de membres de la coalition.» Le document attribue à Qassem Soleimani l'attaque survenue à Bagdad, le 31 décembre, contre l'ambassade américaine dans le pays. «Cette frappe avait pour objectif de dissuader des plans d'attaques futures de la part de l'Iran. Les Etats-Unis continueront à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger notre peuple et nos intérêts où qu'ils soient dans le monde», est-il précisé. De son côté, le président Donald Trump a lui mis en ligne sur Twitter, peu après l'annonce de la mort du général Soleimani, un drapeau américain sans aucun commentaire.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 3, 2020
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a pour sa part appelé, toujours sur le réseau social, à la «vengeance». «Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années [...]. Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s'arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs», a-t-il tempêté. Trois jours de deuil national ont été décrétés.
#انتقام_سخت
— KHAMENEI.IR | فارسی (@Khamenei_fa) January 3, 2020
با رفتن او به حول و قوهی الهی کار او و راه او متوقف و بسته نخواهد شد، ولی #انتقام_سخت در انتظار جنایتکارانی است که دست پلید خود را به خون او و دیگر شهدای حادثهی دیشب آلودند. #شهید_سلیمانی#چهره_بینالمللی_مقاومت است و همهی دلبستگان مقاومت خونخواه اویند.
Au cours du raid américain, le numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes, Abou Mehdi al-Mouhandis, a également trouvé la mort. Ce nouvel épisode dans les tensions perso-américaines pourrait constituer une escalade majeure entre les deux nations. L'Iran a réuni en urgence son Conseil de sécurité national et convoqué la diplomatie suisse, qui représente les intérêts américains dans le pays faute de relations diplomatiques entre les deux nations depuis la révolution islamique de 1979.