Ryanair fustige le gouvernement français qui « se tire une balle dans les deux pieds »

Le patron de Ryanair, Michael O'Leary, a lancé une virulente charge contre le gouvernement français, critiquant ses politiques fiscale et réglementaire jugées étouffantes pour le secteur aérien.
Michael O’Leary, PDG de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair, comptabilisant le plus de passagers en Europe en 2024 [environ 200 millions], n’a pas mâché ses mots à l’encontre du gouvernement français lors d'une interview téléphonique accordée au Parisien. Le contrôle aérien français est « le moins efficace d’Europe », « la stupidité des augmentations d’impôts tricolores », « taxes ridicules et idiotes sur le transport aérien » – voilà comment il a caractérisé les récentes décisions de Paris en expliquant les raisons l’ayant poussé à fermer trois dessertes de Ryanair en France.
« Le gouvernement préfère les taxes à la croissance »
Le chef de Ryanair est revenu sur son communiqué du 30 juillet 2025, où il avait notamment annoncé stopper ses opérations dans les aéroports de Bergerac, Brive et Strasbourg. « Cette décision fait suite à l’échec du gouvernement français à annuler l’augmentation excessive de la taxe aérienne » avait-il déclaré. Et cette augmentation de taxe est loin d’être négligeable, la faisant passer de 2,63 € par billet à 7,40 €, soit une hausse de 180 %.
L’homme d’affaires irlandais n’est pas tendre : « Il n’est pas surprenant que la France soit l’un des pays les moins bien remis du Covid. Le gouvernement préfère les taxes à la croissance ». Il s’en prend également aux employés des aéroports : « Chaque année en mai, juin ou juillet, les contrôleurs aériens français choisissent les jeudis et vendredis ou les lundis et mardis, pour faire grève afin de s’offrir un beau long week-end, au lieu de faire leur travail ».
Pour lui, le constat est sans appel : « Le contrôle aérien français est de loin le moins efficace d’Europe » en ajoutant que depuis plusieurs années le gouvernement français a réussi de « se tirer une balle dans les deux pieds avec ces taxes ridicules et idiotes sur le transport aérien ».
Quelles conséquences pour la France ?
D’autres pays d’Europe voient dans cet entêtement du gouvernement français à augmenter les taxes une opportunité d’attirer les compagnies aériennes mécontentes. Plusieurs régions d’Italie ont tout bonnement supprimé cette taxe, tandis que d’autres comme la Suède et la Hongrie en ont supprimé une autre sur l’environnement (représentant entre 7,5 € et 10 € par billet), permettant à O’Leary d'enfoncer le clou : « Nous allons donc augmenter notre trafic de 50 % au cours de la prochaine décennie. Mais, ce qui est triste, c’est qu’en raison de l’augmentation de la TSBA, la France ne bénéficiera pas de cette croissance… ».
Il est évident que la réduction des activités de Ryanair en France risque d’entraîner une vague de licenciement et de mettre un nouveau coup à l’économie de l’Hexagone, déjà en berne selon les récentes déclarations de François Bayrou.