Traoré, «gardienne de l'année», selon le Time : des réactions allant de la fierté à la consternation

Traoré, «gardienne de l'année», selon le Time : des réactions allant de la fierté à la consternation© Bertrand GUAY Source: AFP
Assa Traoré lors d'une manifestation à Beaumont-sur-Oise, près de Paris, le 18 juillet 2020 (image d'illustration)
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La militante française contre le racisme et les violences policières s'est vu décerner, avec d'autre activistes, le titre de «gardienne de l'année» par le célèbre hebdomadaire américain. Une distinction qui a suscité des réactions dans son pays.

L'hebdomadaire américain Time a décerné pour sa 93e édition des «personnalités de l'année» (qui sont cette année Joe Biden et Kamal Harris) le titre de «gardienne de l'année» à Assa Traoré. Celle-ci s'est engagée contre les violences policières et le racisme après la mort de son frère Adama en 2016 après son arrestation à Beaumont-sur-Oise

Ce titre honorifique – décerné en 2019 aux fonctionnaires de l'Etat fédéral américain – salue le courage «des personnes qui se mettent en danger pour défendre les idéaux sacrés de la démocratie», comme le note BMF TV. C'est donc l'engagement d'Assa Traoré contre contre les inégalités raciales et les violences policières qui est ici récompensé, le magazine ayant cette année décidé de mettre en avant les combattants pour la «justice raciale». Assa Traoré partage son titre avec d'autres militants tels que Porche Bennett-Bey ou Damon Williams, du collectif Let us breathe (Laissez-nous respirer).

Dans une vidéo la présentant sur le site du Time, Assa Traoré déclare : «Ce 17 juillet 2016, Adama Traoré sort dans la rue, et on le tue, on l’abat. Pourquoi ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais c’est que c’est mon frère, on a tué mon petit frère. J’ai dit que la mort de mon frère ne resterait pas un fait divers, pas Adama Traoré, le combat on va le mener»

Les proches d'Adama Traoré affirment depuis quatre ans qu'il a été «tué» par les gendarmes mais l'enquête, toujours en cours, n'a pas permis d'établir avec certitude les causes de sa mort. Aux expertises judiciaires dédouanant les gendarmes ont répondu les rapports médicaux demandés par la famille les mettant en cause. A ce jour, les gendarmes n'ont pas été mis en examen, rappelait l'AFP début décembre.

Des réactions entre «fierté» et consternation 

Une distinction internationale dont s'est sans surprise félicité le comité «la vérité pour Adama» – à la tête duquel se trouve Assa Traoré – qui affirme sur son compte Twitter que le titre du Time est décerné à la femme de 35 ans «pour son combat contre le racisme et les violences policières. Pour la vérité et la justice pour Adama et toutes les victimes».

La député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a simplement commenté : «La classe».

Marwan Muhammad, ancien directeur du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) dissous le 2 décembre par le gouvernement, a exprimé sa «fierté» face à cette distinction d'Assa Traoré et de Rokhaya Diallo, cette dernière figurant dans le classement des disrupters établi par Politico. «Il faudrait libérer des places en réanimation pour accueillir les "républicains laïc(iste)s" du Printemps de Souche et l'extrême droite française en AVC collectif», ironise-t-il en faisant référence au mouvement Printemps républicain. 

Le Syndicat des commissaires de la Police nationale (SCPN) a quant à lui interrogé : «Est-ce pour tout cela que Time Magazine a élu Assa Traoré gardienne de l’année ?» en publiant un extrait d'une émission diffusée sur RMC rappelant notamment qu'en mai 2016 un ancien codétenu d'Adama Traoré a porté plainte contre ce dernier pour agressions sexuelles. L'enquête a été classée sans suites à la mort du jeune homme et ne s'est donc pas prononcée sur ces accusations. Néanmoins, en mars 2020, la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (CIVI) de Pontoise a indemnisé l'ancien codétenu pour le préjudice subi. Selon l'AFP, la famille Traoré  a toujours nié les accusations visant Adama Traoré pendant sa détention et systématiquement porté plainte contre ceux qui les ont relayées publiquement.

Le magistrat Philippe Bilger s'est quant à lui demandé si le Time n'avait pas «perdu la tête».

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