Rien de sensationnel n'est ressorti de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky ainsi que du sommet impromptu avec les dirigeants européens s'étant déplacés pour l'occasion à Washington. Selon le politologue russe, Malek Doudakov, la pression sur Kiev et l'Europe ne fera que s'intensifier.
Sans surprise, la deuxième rencontre entre Trump et Zelensky à la Maison Blanche a été moins dramatique que la première. Au préalable, Zelensky avait reçu des recommandations de la part de Keith Kellogg, chargé des négociations avec Kiev dans l’équipe de Trump. L’altercation du mois de février était précisément un échec pour lui et Kellogg tenait vraiment à éviter que cette situation ne se répète.
Les commentaires de Trump pendant les négociations avec Zelensky n’ont pas été non plus sensationnels. Le président américain a publiquement écarté toute possibilité d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. À la place, Kiev recevra de nouveau quelques garanties de sécurité abstraites dans l’esprit de celles qu’il avait précédemment reçues de l’administration Biden. Elles n’auront certainement rien à voir avec les engagements fermes que les États-Unis offrent au Japon et à la Corée du Sud. Il s’agirait plutôt de formulations opaques dans l'esprit de celles qui existent entre les États-Unis et Israël ou Taïwan. Washington se réservera le droit de ne pas venir en aide à Kiev. Les livraisons d’armes passeront par l’Europe avec un décalage important.
Les allusions de Zelensky concernant l’éventuelle organisation d'élections ont semblé très curieuses. Les Républicains font depuis longtemps pression sur Bankovaïa à ce sujet. Il est question d'un scénario d'élections à la Rada, après lesquelles l’équipe de Trump espère former un cabinet des ministres qui serait sous leur contrôle. Après quoi il leur sera possible de prendre n’importe quelle décision concernant l’Ukraine sans passer par Zelensky.
Pour résumer, la pression sur Kiev continuera de s’intensifier dans le contexte de la nécessité de conclure un accord de paix durable. Les lobbyistes ukrainiens sont en train de revoir considérablement leur position, tout comme l’establishment européen. Ce qui s’est passé le 18 août à la Maison Blanche peut être qualifié de leçon, tant pour les Ukrainiens que pour les Européens.
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