Sabotage des Nord Stream : un groupe de sept personnes impliqué, selon la presse italienne

Sergueï Kouznetsov, un Ukrainien de 49 ans et ancien militaire, soupçonné du sabotage des Nord Stream, a été arrêté en Italie et attend une audience d'extradition vers l'Allemagne. Il risque 15 ans de prison. Les médias révèlent des détails glaçants sur le déroulement de l'attaque perpétrée par un groupe de sept personnes et ses commanditaires.
Sergueï Kouznetsov, un Ukrainien de 49 ans détenu en Italie et soupçonné d'avoir saboté les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 en septembre 2022. Selon les médias occidentaux, il s'agit d'un ancien capitaine des forces armées ukrainiennes et d'un ancien officier du Service de sécurité de l'Ukraine. Le suspect était membre de l'unité située près de Kiev en 2022.
L’ex-militaire possède deux passeports ukrainiens délivrés sous des noms différents, a rapporté Der Spiegel, citant des enquêteurs allemands. Selon le journal allemand, cela pourrait indiquer l'implication des autorités ukrainiennes dans la dissimulation du saboteur présumé.
Le suspect a été présenté à la cour d'appel de Bologne le 22 août. Selon le portail Open, il risquerait jusqu'à 15 ans de prison après son extradition d'Italie vers l'Allemagne.
Au cours de l'audience, la cour a confirmé sa détention, a indiqué l'agence ANSA. La prochaine audience est prévue pour le 3 septembre, date à laquelle une décision sur l’extradition vers l'Allemagne devrait être prise. Lorsque le détenu a été amené dans le bâtiment de la cour, il a montré aux journalistes un geste de trois doigts levés – le « trident » des nationalistes et de l'armée ukrainienne.
Un sabotage minutieusement préparé
De nombreux médias occidentaux, dans le contexte de la détention de nationalistes, ont commencé à publier des informations sur la manière dont le sabotage des gazoducs a été réalisé. Ainsi, selon le journal italien Corriere della Sera, l'explosion des Nord Stream pourrait avoir coûté 300 000 euros.
Sept personnes ont participé à l'opération, dont des officiers supérieurs. Le journal italien note que les saboteurs sont partis de Rostock, en Allemagne, à bord de l’Andromeda, un navire loué sous de faux papiers. Le groupe à bord comprenait quatre plongeurs civils expérimentés, deux militaires d'élite et une femme. Au même moment, Sergueï Kouznetsov coordonnait les plongeurs.
Le Corriere della Sera précise que les saboteurs avaient à bord un équipement de plongée, un sonar et une carte pour localiser les gazoducs à une profondeur de 80 mètres. Les plongeurs auraient plongé par deux. La remontée nécessitait une décompression de trois heures et une journée de repos.
Complicités en Italie et enquête toujours en cours
Le journal allemand Bild a révélé que l'opération, baptisée « Diameter », avait été supervisée par l’ex-chef des forces armées ukrainiennes Valéry Zaloujny. Bien que Volodymyr Zelensky, sous la pression de Washington, ait ordonné l'annulation de l'opération, les militaires ont désobéi et le sabotage a eu lieu.
Les carabiniers italiens qui ont arrêté Sergueï Kouznetsov ont reçu sa photo de la part de la partie allemande, ce qui, selon l’ANSA, a permis de l'appréhender. La police a également perquisitionné le domicile de l'Ukrainien. Bild a noté que ses complices pourraient également se trouver en Italie, ajoutant que l'opération visant à trouver d'autres personnes impliquées dans le sabotage se poursuivait « à plein régime ».
Der Spiegel a rappelé qu'en août 2024, l'un des saboteurs présumés avait échappé à l'enquête. Il était recherché sur la base d'un mandat d'arrêt européen et se trouvait en Pologne. Cependant, les autorités polonaises auraient averti leurs homologues ukrainiens de l'enquête allemande sur cet homme. Le suspect a ainsi été renvoyé en Ukraine et le mandat d'arrêt a été annulé.
Kiev, principale menace pour l'Europe, selon un rédacteur en chef italien
La nouvelle que le suspect du sabotage des gazoducs est un Ukrainien a secoué les médias occidentaux. Le rédacteur en chef du journal italien Il Fatto Quotidiano, Marco Travaglio, a notamment écrit que la principale menace pour l'Europe n'était pas Moscou, mais Kiev, qualifiant Sergueï Kouznetsov de « terroriste d'État ».
Il a noté qu'après les arrestations successives de suspects de l'attentat contre les Nord Stream, l'Europe devrait réaliser que sa principale menace est le nationalisme ukrainien, avec des signes de fascisme et de nazisme, que l'OTAN a nourri, alimenté et armé depuis 2014.