Après les dirigeants de l'Union européenne, Boris Johnson signe l'accord post-Brexit
- Avec AFP
Les députés britanniques ont approuvé, le 30 décembre, l'accord post-Brexit conclu entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Le texte de 1 246 pages a été signé plus tard par Boris Johnson. Le «no deal», soit une sortie sans accord, a été évité.
A la veille de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, le Premier ministre britannique Boris Johnson et les dirigeants de l'Union européenne ont signé, le 30 décembre, l'accord post-Brexit conclu pour encadrer la rupture historique.
Le compromis de 1 246 pages, annoncé la veille de Noël pour éviter le no deal, pourra entrer en vigueur le 31 décembre à 23h, heures de Londres et GMT (minuit à Bruxelles), quand le Royaume-Uni mettra un terme à 47 ans de présence dans l'Union européenne.
Pas une «fin», mais un «début»
«Ce n'est pas la fin» mais «le début d'une merveilleuse relation entre le Royaume-Uni et nos amis et partenaires de l'Union européenne», a assuré Boris Johnson après avoir paraphé le document, levant les deux pouces en l'air devant les caméras.
Il est temps désormais de laisser le Brexit derrière nous
Le texte avait été signé dans la matinée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et son homologue du Conseil européen (institution représentant les Etats membres) Charles Michel, tout sourire, avant de traverser la Manche à bord d'un avion de la Royal Air Force.
«Cela a été un long chemin. Il est temps désormais de laisser le Brexit derrière nous. Notre avenir se construit en Europe», a commenté la cheffe de l'exécutif européen sur Twitter. Charles Michel a salué «un accord juste et équilibré» et s'est félicité de «l'unité sans précédent» démontrée par les Vingt-Sept dans les négociations.
L'application de l'accord de libre-échange, fruit de difficiles négociations, reste toutefois provisoire, en attendant le vote des eurodéputés, dont l'approbation est nécessaire à la ratification, qui n'interviendra qu'au premier trimestre 2021.
521 voix pour, 73 contre
Côté britannique, tout doit être bouclé le 30 décembre. Dégageant le terrain, les députés ont approuvé le texte massivement par 521 voix et 73 contre. C'est désormais au tour des Lords, à la chambre haute du Parlement, de l'examiner d'ici à la fin de la journée puis à la reine Elizabeth II de promulguer la loi sur son entrée en vigueur.
Saluant l'ouverture d'un «nouveau chapitre», Boris Johnson a assuré devant les députés que le Royaume-Uni resterait «le meilleur ami et allié» de l'Union européenne, après en avoir été un «membre peu convaincu».
Le dirigeant conservateur a aussi espéré que cet accord «mette fin à une partie de la rancune et des récriminations» et permette aux Britanniques de «passer à autre chose» après les quatre ans et demi d'incertitudes ayant suivi le référendum de juin 2016 qui a voté le Brexit avec 51,9% des voix.
L'adoption par les parlementaires britanniques ne faisait guère de doute vu la majorité du gouvernement de Boris Johnson et le ralliement aussi bien des Brexiters les plus durs et du chef de l'opposition travailliste Keir Starmer, lequel a jugé que ce «maigre» accord, qui exclut les services et multiplie les procédures douanières, est «mieux que pas d'accord du tout».
Parmi les opposants au texte, le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, favorable au Brexit mais opposé aux contrôles douaniers entre la province britannique et le reste du Royaume-Uni, ainsi que les europhiles du Parti libéral démocrate et de la formation indépendantiste écossaise SNP. L'Ecosse avait voté à 62% pour le maintien dans l'UE.
Crainte du dumping
Le Royaume-Uni, officiellement sorti de l'UE le 31 janvier dernier, cessera le 31 décembre au soir d'appliquer les règles européennes. Il quittera le marché unique, l'union douanière et le programme d'échanges d'étudiants Erasmus.
Avec cet accord conclu après des mois de négociations acharnées, l'UE offre au Royaume-Uni un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs mais prévoit pour éviter tout dumping des sanctions et des mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d'aides d’Etat, d'environnement, de droit du travail et de fiscalité.
Londres et Bruxelles évitent ainsi le no deal avec des barrières commerciales qui auraient coûté cher à leurs économies respectives déjà affaiblies par la pandémie de Covid-19.
La fin de la période de transition marque cependant un bouleversement majeur : les contrôles douaniers aux frontières viendront alourdir les échanges et la libre-circulation pour les Britanniques et les citoyens de l'UE sur leurs territoires respectifs.