Trump : «Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement»

À la veille de sa rencontre prévue avec Volodymyr Zelensky à Washington, Donald Trump a publié un message sur Truth Social affirmant que l’Ukraine pourrait mettre fin au conflit avec la Russie «presque immédiatement» si elle le voulait. Il a également rappelé la perte définitive de la Crimée et rejeté toute entrée de Kiev dans l’OTAN.
« Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement, s’il le souhaite, ou il peut continuer à se battre. Souvenez-vous comment cela a commencé. Pas question de récupérer la Crimée donnée par Obama (il y a 12 ans, sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré) et PAS QUESTION POUR L’UKRAINE D’ENTRER DANS L’OTAN. Certaines choses ne changent jamais !!! », a écrit Donald Trump sur Truth Social le 18 août, jour de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky à Washington.
Peu après, le président américain a ajouté que ce serait un « grand honneur » d’accueillir à la Maison-Blanche un grand nombre de dirigeants européens en même temps. Zelensky, qui a demandé à ses partenaires européens de l'accompagner, n'a pas pu éviter une conversation en tête-à-tête avec le locataire de la Maison-Blanche. Selon l'agenda diffusé par les médias américains, les rencontres de Donald Trump avec son homologue ukrainien et les Européens se succèdent.
D’après le Guardian, ces déclarations pourraient susciter l’inquiétude des diplomates européens soucieux d’éviter un nouvel épisode embarrassant pour Volodymyr Zelensky. En février, lors de sa précédente visite à Washington, Trump et le vice-président JD Vance l’avaient publiquement accusé d’ingratitude et de manque de respect, lui lançant : « Vous n’êtes pas en très bonne position. Vous vous êtes mis dans une très mauvaise situation [...] Vous n’avez pas les cartes en main ».
Donald Trump, de son côté, a aussi reproché aux médias d’avoir déformé sa « grande rencontre en Alaska », interprétée par eux comme un succès uniquement pour le président russe Vladimir Poutine, et une humiliation pour lui. Néanmoins, le président américain a indiqué que grâce à cette rencontre il y avait une certaine avancée dans le règlement du conflit en Ukraine. « Grand progrès sur la Russie, restez à l’écoute », a-t-il écrit, sans donner davantage de précisions.
Vers de nouvelles garanties de sécurité pour l’Ukraine ?
Selon Matthew Whitaker, ambassadeur des États-Unis auprès de l’Alliance atlantique, dans la perspective d’un règlement du conflit, les garanties de sécurité envisagées pour l’Ukraine ne devraient pas passer par l’OTAN. Elles prendraient plutôt la forme d’une « coalition de volontaires » réunissant des pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et probablement les États-Unis.
Le représentant spécial du président américain, Steve Witkoff, a de son côté affirmé que Washington et Moscou avaient déjà trouvé un accord sur ces garanties. Pour lui, c’est désormais à Kiev de décider d’y adhérer ou non. Bien qu’elles excluent toute perspective d’adhésion à l’OTAN, ces garanties reprendraient l’esprit de l’article 5 du traité atlantique, avec les États-Unis dans le rôle de garant principal.
Le 15 août en Alaska, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont retrouvés pour leurs premiers pourparlers en face à face depuis 2019. La rencontre, qui a duré près de trois heures, réunissait également Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov du côté russe, ainsi que Marco Rubio et Steve Witkoff pour la délégation américaine. À l’issue des échanges, Poutine a souligné que tout règlement avec Kiev passait par l’élimination des causes profondes de la crise. Il a mis en garde contre toute tentative des Européens ou de Kiev de freiner les avancées par des provocations ou des manœuvres en coulisse. Trump a pour sa part affirmé que Moscou et Washington étaient « très proches d’un accord » et que l’Ukraine devrait l’accepter.