Alors que la Coupe du monde 2018 va débuter en Russie le 14 juin, RT revient sur certains des moments les plus frappants de l'histoire de la compétition.
2006 – Zinédine Zidane, exclu lors de la finale
Le match semblait être écrit d’avance. Zinédine Zidane, le meilleur milieu de terrain de sa génération avait mis fin à sa retraite internationale et avait pris les commandes de l'Equipe de France, dont il avait récupéré le brassard de capitaine.
A la septième minute, Zidane ouvre le score sur un penalty. Materazzi égalise douze minutes plus tard. Les deux équipes ne parviennent pas à se départager durant le temps réglementaire et vont logiquement aux prolongations. Les Bleus se procurent plusieurs occasions de but. Tous les éléments semblent réunis pour une deuxième victoire de Zidane en Coupe du Monde. Mais le match tourne brusquement à la tragédie.
© Dylan Martinez Source: ReutersOn comprend d'abord mal ce qu'il se passe. Alors que le jeu se poursuit sur une autre partie du terrain, le réalisateur fait un gros plan sur le défenseur italien, Marco Materazzi, effondré sur la pelouse de l'Olympiastadion de Berlin. Le gardien de but italien, Gianluigi Buffon fait de grands gestes, comme pour indiquer que quelque chose ne va pas tandis que Zidane s'éloigne.
Quelques secondes plus tard, le mystère est levé. Excédé par les insultes et les provocations incessantes de Materrazzi, Zidane lui assène un coup de tête en pleine poitrine. L'arbitre argentin de la rencontre, Horacio Elizondo sort le carton rouge. La France jouera les dernières minutes de la finale à 10 !
Dépité, le maître à jouer des Bleus se voit contraint de laisser ses partenaires, et se rend prématurément aux vestiaires, douchant ainsi les espoirs de tout un pays, de tout un peuple derrière lui. C'est le moment marquant de la compétition.
Quinze minutes plus tard, l’Italie remporte sa quatrième Coupe du Monde lors de la séance des tirs au but (5-3).
2002 – Le capitaine irlandais, Roy Keane, renvoyé à la maison après une dispute avec son coach
Avant la Coupe du monde 2002 au Japon et en Corée du Sud, on aurait pu pardonner à la plupart des fans de football irlandais de ne pas pouvoir situer Saipan, petite île du Pacifique, sur une carte.
Saipan, base d’entraînement de l'Irlande avant le tournoi, est le théâtre d'une véritable guerre civile sportive, entre Mick McCarthy, l’entraîneur de l’équipe irlandaise et son capitaine, Roy Keane.
Keane, champion de Manchester United, se montre critique sur la préparation. Selon lui, le niveau des entraînements est insuffisant et le matériel (jusqu’aux ballons de foot) se fait désirer. Keane ne cache pas son mécontentement. Les choses ne se passent pas ainsi à Manchester.
© Kieran Doherty Source: ReutersLors d'une interview donnée à un journal irlandais, Keane, qui n’a jamais fui les polémiques, stigmatise la préparation et condamne les méthodes d’entraînement de McCarthy. Il ne mâche pas ses mots : «Mick tu es un menteur», aurait dit Keane à McCarthy lors d’une réunion de l’équipe. «Tu n’es qu’un moins que rien. Je ne t’estimais pas en tant que joueur, je ne t’estime pas en tant qu’entraîneur, je ne t’estime pas en tant que personne. Tu n’es qu’un moins que rien et tu peux te mettre ta coupe du monde dans le c**. La seule raison pour laquelle j'ai affaire à toi est que tu es l’entraîneur de mon pays.»
Keane, le capitaine d’Irlande et de Manchester United, est renvoyé avant même le début de la compétition. Le Premier ministre irlandais se propose de jouer les médiateurs entre les deux parties dans l’espoir de parvenir à une trêve. Mais, l’obstination l’emporte. L’Irlande – et la compétition – se voient privées de l’un des meilleurs joueurs du monde.
1986 & 1994 – La «main de Dieu» de Diego Maradona, et l'exclusion pour dopage
Bien avant l'époque des Luis Suarez et Zlatan Ibrahimovic, le magicien argentin Diego Maradona était un habitué des polémiques dans le monde du ballon rond. Le talent indéniable de Maradona est parfois éclipsé par ses frasques à la fois sur et en dehors du terrain.
Lors de la Coupe du monde de 1986 au Mexique, l’équipe argentine de Maradona doit jouer en quart de finale contre l’Angleterre. Ce match survient dans un contexte de forte tension, quatre ans après la fin de la Guerre des Malouines.
On joue depuis 51 minutes. L'arrière-garde anglaise peine à dégager un ballon. En duel avec Shilton, Maradona effleure clairement le but de la main et trompe le portier britannique. Les protestations de l'équipe des «The Three Lions» ne servent à rien. Le but est validé par l'arbitre de la rencontre. Lors de la conférence de presse d'après-match, Maradona exacerbe la polémique et baptise son nom comme étant «la main de Dieu».
Quatre ans plus tard, vient la Coupe du Monde aux Etats-Unis. Son addiction à la drogue semble avoir terni son talent. Alors qu'il semble pourtant déterminé à revenir au sommet de son art, il est exclu de la compétition, suite à un contrôle positif à l'éphédrine, substance interdite.
1994 – Le meurtre d’Andres Escobar
Ce qui se passe sur le terrain peut parfois mener à des conséquences tragiques. A l'aube de la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui parient sur une victoire finale de la Colombie, alors à son apogée. Pelé va même jusqu'à miser sur une demi-finale de l’équipe sud-américaine. Mais la compétition va bientôt tourner à la catastrophe pour les «Cafeteros».
Après le tournoi, des coups de feu retentissent sur le parking d’une boîte de nuit à Medellin. Andres Escobar, le défenseur de l'équipe, vient d'être abattu. Son crime ? Avoir marqué contre son camp lors de la défaite 2-1 contre les Etats-Unis. Une défaite lourde de sens, puisque synonyme d'élimination.
Certains affirment que son meurtrier serait lié au crime organisé spécialisé dans les paris. D’autres suggèrent qu’il aurait été abattu après avoir tenté de s’excuser auprès d’un gang de fans de football. 100 000 personnes lui rendront hommage lors de son enterrement.
1998 – David Beckham renvoyé
Au sol après une faute commise sur lui, David Beckham fait un croc-en jambe à Simeone et l'envoie au sol. Son exclusion en huitième de finale déchaîne une véritable tempête médiatique dans son pays.
«Je l’avais plaqué et nous nous sommes tous les deux retrouvés sur le sol», racontera plus tard Simeone à The Observer, poursuivant : «Alors que j’essayais de rester debout, il me donna un coup de pied par derrière. Et j’en ai profité. Et je pense que n’importe qui en aurait profité juste de la même manière.»
Un journal publie un poster avec le visage de Beckham pour jouer aux fléchettes. Les affiches à l’effigie de l’ex-star de Manchester sont décrochées de la sphère publique. Des menaces de morts, envoyées.
Des années plus tard, Beckham est promu capitaine de l'équipe nationale et se révèle comme l'un des grands artisans de la qualification anglaise pour le Mondial 2002. De nouveau performant sur le terrain, le Spice-boy redevient alors le coqueluche des médias.