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La FIFA ouvre une procédure disciplinaire contre Shaqiri et Xhaka après leur célébration pro-Kosovo

24 juin 2018, 12:35
La FIFA ouvre une procédure disciplinaire contre Shaqiri et Xhaka après leur célébration pro-Kosovo
Gonzalo Fuentes / Reuters

Les deux buteurs suisses – d'origine kosovare – contre la Serbie, qui ont fêté leurs buts en faisant le signe de l'aigle à deux têtes du drapeau albanais, sont visés par une procédure disciplinaire de la FIFA, qui interdit tout message politique.

Les célébrations des joueurs suisses Granit Xhaka, né en Suisse de famille kosovare, et Xherdan Shaqiri, né au Kosovo (province serbe majoritairement albanaise ayant déclaré son indépendance en 2008), tous deux buteurs lors de la victoire de leur équipe contre la Serbie (2-1), n'en finissent pas de faire des remous.

La FIFA a ouvert le 23 juin une procédure disciplinaire visant les deux joueurs, après qu'ils aient mimé des deux mains l'aigle bicéphale du drapeau albanais, un geste considéré en Serbie comme un symbole de défiance car il ferait référence à la «Grande Albanie», une doctrine nationaliste visant à regrouper au sein d'un même pays tous les Albanais des Balkans, dont ceux du Kosovo. Les deux joueurs sont donc susceptibles d'être sanctionnés, l'instance internationale du football interdisant les messages politiques dans ses stades et toutes actions pouvant «provoquer le public».

Ce match tendu a par ailleurs beaucoup fait parler, le sélectionneur serbe Mladen Krstajic ayant déclaré sur les réseaux qu'il enverrait l'arbitre de la rencontre «à La Haye» parce qu'il a refusé d'accorder un penalty selon lui évident à son équipe. «Là-bas, ils pourront le juger, comme ils l'ont fait avec nous», a-t-il écrit.

Province serbe majoritairement peuplée d'Albanais, le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008 après une guerre longue et meurtrière débutée dix ans plus tôt. Au cours du conflit, les Etats-Unis et l'OTAN étaient intervenus sans mandat de l'ONU à l'appel des rebelles albanais qui luttaient pour leur indépendance contre le gouvernement yougoslave de Belgrade, attaché à l'unité du pays. Si une grande partie de la minorité serbe du Kosovo a fui le pays par peur des représailles des milices albanaises, il reste toujours un nombre important de Serbes dans le nord du pays.

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