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Non, Poutine n'a pas demandé aux Russes d'avoir des «rapports sexuels» avec les supporters

15 juin 2018, 16:32
Non, Poutine n'a pas demandé aux Russes d'avoir des «rapports sexuels» avec les supporters

Plusieurs sites se sont fait l'écho d'une déclaration supposée du président russe, qui aurait donné son autorisation aux femmes russes d'avoir des aventures avec les touristes sportifs. Mais la réalité est un peu moins croustillante...

L'affaire mérite un article rectificatif avec un titre sous la forme «Non virgule...». Une partie de la presse s'est en effet ruée sur la déclaration, quitte à grossir un peu le trait, et frôler la fatale «fake news». «Poutine dit aux femmes russes qu'elles peuvent avoir des relations sexuelles avec des touristes de la Coupe du monde», peut-on ainsi lire sur divers sites internet, comme ceux du Daily Mail ou du Evening Standard.

Cela n'a rien à voir avec notre domaine de compétence et l'administration du président

Mais après vérification, il apparaît que ces propos étaient moins crus qu'on le rapporte et qu'ils n'ont pas été prononcés par le président russe, mais par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «En ce qui concerne les femmes russes, elles décideront par elles-mêmes», a-t-il ainsi sobrement estimé le 14 juin devant des journalistes, cité par les agences Tass et AP. «Cela n'a rien à voir avec notre domaine de compétence et l'administration du président», a-t-il précisé. On est loin de l'injonction à s'offrir au premier supporter venu qu'évoquent certains titres d'articles...

Le porte-parole du Kremlin revenait en fait sur la polémique triviale suscitée le même jour par une députée communiste de la Douma, Tamara Pletnyova, qui avait recommandé aux Russes de ne pas flirter avec les touristes à l'occasion de la Coupe du monde de football. 

Dans une interview accordée à la radio Govorit Moskva, la présidente du Comité des affaires familiales, des femmes et de l'enfance au sein de la chambre basse du parlement russe redoutait en effet que des touristes mettent des femmes russes enceintes, avant de s'en retourner dans leur pays aussitôt la compétition terminée. Elle craignait donc que l'Etat russe doive par la suite s'occuper de toutes ces mères célibataires.

«Je ne l'espère pas», affirmait-t-elle, dressant un parallèle avec les Jeux olympiques de Moscou de 1980. A l'époque, de nombreux étrangers avaient visité la Russie pour assister à la compétition sportive malgré les appels au boycott de certains pays. Fruit de ces brèves proximités entre touristes et filles du pays, une génération de bébés, les «enfants des Jeux olympiques», a vu le jour, élevée par des mères devenues célibataires. «Ces enfants souffrent et ont souffert», jugeait Tamara Pletnyova. 

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