Drame d’Orlando : «Nous ne connaîtrons pas la vérité»

Drame d’Orlando : «Nous ne connaîtrons pas la vérit黩 Jessica Rinaldi Source: Reuters
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Le tireur d’Orlando travaillait pour une société liée au Département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis. Le FBI l’a interrogé deux fois. Aurait-il été, comme beaucoup, incité, s’interroge Daniel McAdams, directeur général du Ron Paul Institute.

Des enquêteurs américains ont essayé de retracer le parcours de Mateen, le tueur, avant son attaque de la discothèque d’Orlando, où il a fait 49 victimes.

Le FBI a admis que le tireur avait été placé sur une liste de surveillance en mai 2013. Cependant, il en a été retiré quand l’enquête a été refermée, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

Une semaine environ avant l’attaque, Mateen a acheté deux armes. Après avoir tué 49 personnes au Pulse, il a été tué par la police pendant la fusillade. Néanmoins, les dernières éléments fournis par les autorités fédérales montrent que, même si le tueur n’avait pas été retiré de la liste de surveillance, il aurait quand même pu se procurer une arme à feu.

Le contrôle des armes n’est pas le seul point qui suscite le débat dans ce massacre, qui a également entraîné d’amères controverses aux Etats-Unis sur les droits de la communauté LGBT, quant aux compétences du FBI ainsi que sur la tolérance de la société américaine.

RT : Les parents d’Omar Mateen sont afghans. On peut comprendre qu’il faisait allusion à ce pays en réclamant l’arrêt des bombardements. Pourtant, il est né aux Etats-Unis et n’est jamais allé en Afghanistan (selon le ministère afghan de l’Intérieur). Qu’en pensez-vous ?

Il ne représentait pas de menace parce que d’un côté il soutenait le Hezbollah, et de l’autre il «faisait partie» de Daesh

Daniel McAdams (D. M.) : Je pense qu’il y a énormément de contradictions concernant individu. Il est clair que cette personne était très instable. Il faut être complètement fou pour faire ce qu’il a fait. Je parlerai avec précaution car nous ne savons pas exactement ce qui a été dit – il s’agit là de ce que quelqu’un a pensé avoir entendu. Néanmoins, si on prend du recul par rapport à cette affaire, on comprend que la politique étrangère des Etats-Unis exaspère les gens. Cela ne justifie pas la violence, mais prenons l’exemple de la guerre des drones des Etats-Unis au Pakistan et en Afghanistan : plus de 3 000 personnes ont été tuées. D’après un rapport d’Intercept l’année dernière, 90% des personnes tuées n’étaient pas les cibles. Vous imaginez ce que cela nous ferait si des [Américains] innocents étaient tués ? Le mois dernier, le chauffeur de taxi qui conduisait Mullah Mansoor, le chef des Talibans, a été tué en même temps que lui. Un chauffeur innocent qui l’a pris dans sa voiture. Est-il juste qu’il ait été tué par un drone ? Ces gens sont de êtres humains, et vous n’imaginez même pas la colère que la politique étrangère américaine provoque là-bas. Cela ne justifie pas ces attaques.

RT : Il a également affirmé agir pour l’Etat islamique, bien que les enquêteurs ne lui aient toujours pas trouvé de liens avec le groupe terroriste. Pensez-vous que l’Etat islamique commandait vraiment ses actions ?

Le FBI a bien fait de conclure à l’époque qu’il n’y avait aucune raison de penser qu’il représentait une réelle menace terroriste

D. M. : Je n’ai pas plus d’information que vous. Nous savons que le FBI a enquêté sur lui. Ils ont conclu qu’il était fou. Il ne représentait pas de menace parce que d’un côté il soutenait le Hezbollah, il en «faisait partie», et de l’autre il «faisait partie» de Daesh. D’un côté il allait à la Mecque et remplissait ses obligations en tant que musulman. D’un autre, il fréquentait en permanence des clubs gays. C’était une personne qui avait visiblement de fortes contradictions internes. Je pense que le FBI a bien fait de conclure à l’époque qu’il n’y avait aucune raison de penser qu’il représentait une réelle menace terroriste. C’était simplement pratique pour Daesh de revendiquer cette attentat.

RT: L’attention s’est tournée vers son père, Seddique Mateen, qui a par le passé publié des vidéos sur internet faisant l’éloge des Talibans et a déclaré être une personnalité politique de premier rang en Afghanistan. Pensez-vous que cela pourrait intéresser les enquêteurs ?

Mateen avait été présenté à des informateurs du FBI

D. M. : Je pense qu’on doit se demander si sa folie n’est pas héréditaire parce que, d’après ce que j’ai vu, le père n’a pas l’air très net. Il va probablement avoir des problèmes avec le FBI. La question est : quels sont ses liens avec le gouvernement américain ? Nous savons que le fils, le tueur, était employé dans une société qui avait passé un contrat avec le Département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis. Nous savons que le FBI l’a interrogé à deux reprises. Nous avons même appris par [le journal] The Intercept qu’il avait été présenté à des informateurs du FBI. Le FBI – et non pas des groupes terroristes – est responsable de la majorité des attentats aux Etats-Unis. On peut se demander jusqu’à quel point il a été incité, comme beaucoup d’autres…

RT : L’orientation sexuelle du tueur a également soulevé des interrogations. On sait qu’il fréquentait régulièrement la discothèque The Pulse, qu’il utilisait une application de rencontres gay et discutait sur des forums gays. Qu’en pensez-vous ?

Tout le monde se sert de cette histoire pour ses intérêts politiques

D. M. : Je pense que cette personne était pleine de contradictions. Je pense également que tout le monde veut tirer quelque chose de cette affaire. Donald Trump et Chris Christie veulent bombarder quelqu’un, n’importe qui, ça leur est égal. Hillary Clinton et le président Obama veulent annuler le Second amendement. Tout le monde veut en tirer quelque chose. Les médias veulent que beaucoup de gens regardent la télé et lisent les journaux. Ce type d’événements est malheureusement politisé. Nous ne connaîtrons pas la vérité. Nous devons juste comprendre que c’était une personne vraiment dérangée et que, malheureusement, nous ne vivons pas dans une société parfaite.

RT : Cela a relancé le discours anti-immigration de la part de personnes comme Donald Trump. Pourtant le terroriste était né aux Etats-Unis, tout comme l’auteur de la tuerie de San Bernardino, Syed Farook. L’immigration n’est-elle pas une fausse piste ? Les Etats-Unis ne devraient-ils pas plutôt se concentrer sur la montée du terrorisme sur leur territoire ?

D. M. : C’est très pratique. Comme je le disais, tout le monde se sert de cette histoire pour ses intérêts politiques. Tous les pays normaux devraient contrôler leurs frontières. C’est essentiel pour un pays normal. Cela ne veut pas dire que vous devez interdire à un tel ou tel groupe d’entrer sur le territoire. Je n’aime pas juger les gens en tant que groupe et préfère les juger en tant qu’individus. Je pense que les gens vont utiliser la situation.

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