Valérie Boyer : «Cette grève nous coûte entre 40 et 46 millions d’euros par semaine»

Valérie Boyer : «Cette grève nous coûte entre 40 et 46 millions d’euros par semaine»© JEAN-SEBASTIEN EVRARD Source: AFP
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Les grèves se multiplient, le conflit s'éternise entre le gouvernement et les opposants à la loi travail, la CGT en tête. La députée Les Républicains Valérie Boyer se demande qui gouverne réellement la France.

RT France : Le bras de fer entre la CGT et le gouvernement continue, s’amplifie. François Hollande a déclaré qu’il «tiendrai[t] bon parce que c’est une bonne réforme». Selon vous, qui va céder ?

Valérie Boyer (V. B.) : En ce moment la question qu’on se pose est «qui gouverne la France ?», la CGT ou le gouvernement ? Le gouvernement, à force de complicité et de complaisance, arrive à une impasse. On constate des choses inquiétantes, la mobilisation contre la loi travail qui ne s’essouffle pas et il y a des incidents et des interpellations. Le gouvernement n’arrive pas à maîtriser le débat. C’est hallucinant de voir des attaques de magasins, des bris de vitrines, une permanence socialiste être la cible de balles réelles, les agressions à répétition sur les forces de l’ordre. Comment voulez-vous que les choses se passent autrement, lorsque la CGT fait des affiches avec des CRS qui ont du sang sur leurs bottes ou bien avec une bombe. Tout cela, le gouvernement ne l’interdit pas, au contraire il a eu les yeux de Chimène pour la CGT.

Qui gouverne la France ? La CGT ou le gouvernement ? 

Depuis plusieurs jours je demande la réquisition, de façon à ce que les dépôts pétroliers soient débloqués et que le risque de pénurie s’éloigne. On avait 0,5% de croissance mécanique en vue, et cette grève nous coûte entre 40 et 46 millions d’euros par semaine ! Il est temps de rassurer les forces de police et les Français par rapport à l’ordre. François Hollande a tout raté dans son quinquennat, il a mis la France entière de la rue, il doit au moins réussir à rétablir l’ordre. Le gouvernement a déjà cédé, il a vidé la loi El Khromi, on ne sait même plus ce qu'il y a dedans. François Fillon a les mots justes, en plein état d’urgence, à trois semaines de l’Euro de foot, à la veille du tour de France, au moment où les touristes vont affluer en France, c’est la dictature de la minorité. 

RT France : Plusieurs observateurs de la vie politique, explique qu’au-delà du conflit social il s’agit plus d’un conflit politique entre la gauche de la gauche et la gauche gouvernementale. Quel est votre avis ?

V. B. : C’est la guerre des gauches, à l’intérieur de la majorité à l’Assemblée nationale. J’observe que le gouvernement Fillon n’a jamais utilisé le 49.3, la majorité ne s’est pas disloquée. Je n’ai rien contre le 49.3, il fait parti de nos institutions et je suis pour que nos institutions fonctionnent. Mais alors que là François Hollande avait une majorité extrêmement large sa majorité a éclaté. Je rappelle que la motion de censure de la gauche a échoué à deux voix près.

Aujourd’hui c’est l’arroseur arrosé

C’est le strabisme de Hollande qui le rattrape, d’un côté il fait les yeux doux à Emmanuel Macron et de l’autre il regarde l'extrême gauche, espérant avec quelques soutiens pouvoir se représenter. Aujourd’hui c’est l’arroseur arrosé.

RT France : Vous fustigez le gouvernement en place, incapable selon vous de faire régner l’ordre, mais en 2010 alors que Nicolas Sarkozy était au pouvoir la situation était similaire. Comment l’expliquer ?

V. B. : Non, en 2010, le gouvernement Sarkozy-Fillon a du gérer le blocage des raffineries, il est vrai. C’était une situation très compliquée pour les Français, mais le gouvernement Fillon y a fait face sans trembler. Ils ont levé les blocages avec la police, à l’époque on ne caillassait pas la police de cette façon, en utilisant l’arme de la réquisition des salariés grévistes. De plus, l’enjeu était plus crucial, puisque qu’il s’agissait de sauver le régime des retraites et de relever l’âge de départ de 60 à 62 ans. Le régime des retraites a été sauvé avec l’aide de la majorité qui est restée soudée. La situation n’est en rien comparable.

La situation n’est en rien comparable

Les Français n’étaient pas dans cet état de colère et d’exaspération, toute la France n’était pas descendue dans la rue. On n’avait pas connu des mouvements tel que Nuit Debout. Aujourd’hui on a un pays qui est bloqué, à cause d'une loi minimale qui provoque une pagaille maximale, et les premières victimes sont les Français. Au moment où François Hollande lançait sa campagne «ça va mieux», la CGT dit : « je bloque donc je suis» et ne pense qu’à une chose : arrêter de perdre des adhérents. Ce n’est même pas les intérêts catégoriels, mais celui de son propre syndicat.

Et puis où sont les chantres de la liberté d’expression et de la liberté de la presse face aux chantages de la CGT qui a bloqué les journaux car on ne voulait pas publier son tract ? C’est stalinien comme régime ! 

Lire aussi : La «stratégie» de Hollande        

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