Ukraine : l’Europe est moins forte qu’elle ne le pense

Starmer, Macron et leurs homologues veulent clairement afficher leur force et leur soutien à l’Ukraine en suggérant que l’Europe peut prendre le relais des États-Unis. Mais «la coalition des volontaires» ne fait que souligner la faiblesse des Européens et leur indécision face à l’aide à apporter à l’Ukraine, selon l'article du Financial Times.
Forte sur le papier, fragile en réalité. C'est la conclusion de l'article du Financial Times publié le 31 mai concernant la « coalition des volontaires ».
Malgré un nombre de réunions se succédant depuis février pour discuter de la manière de combler le vide laissé par le retrait américain et des déclarations quant au renforcement de la pression « sur la machine de guerre russe », rien n'en ressort en réalité.
L’Europe souhaite fournir à l’Ukraine des équipements pour remplacer ceux que les États-Unis n’envoient plus, explique le Financial Times, mais elle peine à obtenir les armes nécessaires assez rapidement à un coût raisonnable. Beaucoup des engagements pris mettront des années à se concrétiser sur le champ de bataille. Quant aux sanctions promises contre la Russie pour avoir rejeté le cessez-le-feu, proposé début mai, elles se sont limitées à quelques désignations supplémentaires de navires transportant du pétrole russe par l’UE.
Le plus gros problème de la coalition, selon le Financial Times, concerne la question des engagements militaires post-cessez-le-feu. Depuis que cette idée a été évoquée, le nombre envisagé de soldats est passé de plus de 100 000 à environ 20 000. Les déploiements proposés ne visent même plus la dissuasion en première ligne : les dirigeants débattent désormais d’une présence symbolique.
Les armées européennes auraient du mal à combattre
À en croire le Financial Times, il y a un décalage entre les déclarations des dirigeants européens en faveur de Kiev et ce qu’ils sont réellement capables de faire, sans parler du fossé entre leurs discours et ce que leurs populations sont prêtes à accepter. Les dirigeants ne veulent pas admettre que des soldats français, britanniques ou allemands pourraient être envoyés en Ukraine afin de dissuader la Russie en impliquant automatiquement ces pays dans un éventuel conflit futur. Qui plus est, les armées européennes auraient du mal à combattre et n’auraient peut-être même plus grand-chose pour ce faire.
Starmer, Macron et leurs homologues veulent clairement afficher leur force et leur soutien à l’Ukraine en suggérant que l’Europe peut prendre le relais des États-Unis. Mais à force de repousser sans cesse les limites – en réduisant les ambitions de déploiement et en multipliant les menaces creuses à l’égard de la Russie – les dirigeants européens montrent surtout leur faiblesse.