Face à des mobilisations agricoles contre l’abattage pour dermatose, le chroniqueur Jacques Frantz explique le ras-le-bol des agriculteurs français.
La macronie à nouveau en mode trouille.
Après les gilets jaunes et les bonnets rouges, la macronie est à nouveau dans une situation où elle n’a pas besoin de laxatifs. On le sait, les élites françaises encensent les révolutions, mais à conditions qu’elles soient passées. Le « château » vit depuis des années dans la peur des révoltes populaires. On croit savoir qu’au moment des gilets jaunes les époux Macron se seraient mis aux abris à l’Élysée.
Aujourd’hui, comme souvent au cours de l’histoire, ce sont les paysans qui montent au créneau. À l’origine de la grogne, la DNC. La DNC ou dermatose nodulaire contagieuse est une maladie qui touche les seuls bovins. Une maladie qui touche la peau et les muqueuses des animaux pouvant parfois entraîner la mort de ces derniers.
Il va de soi que personne ne conteste la nécessité de prendre des mesures sanitaires sérieuses. Vaccination voire élimination des individus malades. Mais comme toujours en macronie, rien ne peut se régler autrement que par la violence et la souffrance inutile. Aussi, les éleveurs ne comprennent pas les mesures radicales sanitaires du gouvernement. Dès lors qu’est attestée la présence d’un individu malade sur l’exploitation, c’est tout le troupeau qui est abattu, même (et c’est très important) si le troupeau a été vacciné. Certains esprits étroits et tordus pourraient se demander à quoi bon vacciner dans ces conditions ? Le vaccin ne protègerait-il pas ? Les autorités sanitaires auraient-elles des doutes ? C’est bizarre, j’ai la sensation que je me suis déjà posé ces questions, mais j’ai du mal à me rappeler à quelle occasion.
À cause de sa violence, la réponse bureaucratique est mal comprise et apparaît comme révoltante. Ce que les gratte-papiers du ministère de la Culture ne comprennent pas, c’est que l’abattage d’un troupeau est un véritable traumatisme pour un éleveur. Ce sont des années de travail détruit en quelques minutes. Un travail de sélection, de gestion d’accumulation de savoirs d’expériences, bonnes et mauvaises. En quelques heures ou quelques minutes, ce sont des années d’abnégation rayées d’un trait de plume. Pour constituer ce troupeau, l’éleveur s’est levé tôt et couché tard. Il est resté sur l’exploitation par tous les temps avec moins de repos (et c’est peu de le dire) qu’un urbain du tertiaire. Les besoins des animaux d’élevage ne cessent pas au bout de 35 heures hebdomadaires ou pendant les vacances.
Enfin, il ne faut surtout pas négliger l’aspect affectif. Pour les éleveurs largement majoritaires qui font bien leur travail, soucieux du bien-être animal premier garant d’un produit de qualité, un véritable lien affectif se noue avec le troupeau qu’on a fait naître et croître. À tout cela, le rond-de-cuir est insensible.
Mais il y a autre chose : voilà des décennies que, sous prétexte d’empêcher l’effondrement des cours du lait et de la viande, la bureaucratie bruxelloise pousse à la réduction de la production par tous les moyens. Avec cette histoire de DNC, ne serait-on pas en train d’assister à une énième mesure de ce type dissimulée derrière une maladie bien opportune ? Loin de moi toute idée de complotisme, mais la proximité avec la signature prochaine de l’accord UE-MERCOSUR, je me suis dit qu’il y avait des détails troublants. Coïncidence ?
En tout cas l’ampleur des dispositifs de maintien de l’ordre mis en place pour appliquer cette mesure pendant que les dealers et autres délinquants font leur business en toute impunité a de quoi nous interroger. À croire que le régime craint bien davantage les gens qui se lèvent tôt et travaillent que la pègre. Vous voilà prévenus.
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