Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a prêté serment pour un 6e mandat présidentiel

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a prêté serment pour un 6e mandat présidentiel© Telegram Pool Pervogo
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko prête serment pour un 6e mandat présidentiel le 23 septembre à à Minsk en Biélorussie.
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Le président biélorusse, réélu le 9 août avec 80% des voix mais faisant face à un mouvement de contestation post-électoral inédit, a prêté serment pour un sixième mandat. Ses opposants dénoncent une investiture faite «dans le secret».

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, confronté à un mouvement de contestation post-électoral sans précédent, a prêté serment, ce 23 septembre, pour un sixième mandat. «Alexandre Loukachenko a prononcé le serment en langue biélorusse, après quoi il a signé l'acte de prestation de serment puis, la présidente de la Commission électorale [...] lui a remis le certificat de président de la république de Biélorussie», a rapporté l'agence de presse Belta.

Nous n'avons pas seulement élu un président, nous avons défendu nos valeurs, la vie dans la paix, la souveraineté et l'indépendance

Dans son discours inaugural devant un parterre de hauts responsables, le chef d'Etat a évoqué sa «fierté», estimant que le pays avait échappé à une révolution de couleur : «Notre Etat était face à un défi sans précédent [...] mais nous sommes parmi les seuls, sinon les seuls, chez qui la "révolution de couleur" n'a pas fonctionné. C'est le choix des Biélorusses, qui ne voulaient pas la perdition de leur pays.» Et d'ajouter : «Nous n'avons pas seulement élu un président, nous avons défendu nos valeurs, la vie dans la paix, la souveraineté et l'indépendance du pays.»

«Moi, Svetlana Tikhanovskaïa, je suis le seul dirigeant élu par le peuple biélorusse»

De son côté, l'opposition a raillé une cérémonie qui se serait tenue «en secret», n'ayant pas été retransmise à la télévision. La figure de l'opposition et ex-candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaïa, l'a ainsi qualifiée «de farce».

«Aujourd’hui, dans le dos du peuple, [Alexandre] Loukachenko a tenté de faire la cérémonie de son investiture. [...] Bien évidemment, cette prétendue investiture n’est qu’une farce. En effet, aujourd’hui [Alexandre] Loukachenko a pris sa retraite. Cela veut dire que ses ordres aux forces de police et à la justice ne sont plus légitimes et, par conséquent, ne sont pas exécutoires. Moi, Svetlana Tikhanovskaïa, je suis le seul dirigeant élu par le peuple biélorusse. Et notre tâche actuelle est d’édifier ensemble une nouvelle Biélorussie», a-t-elle déclaré.

Si l'UE n'a – à ce jour – pas réussi à s'accorder pour sanctionner Minsk, Berlin a martelé ce 23 septembre, ne pas reconnaître le président Alexandre Loukachenko, faute de «légitimité démocratique». «Les exigences minimales pour des élections démocratiques n'étaient pas remplies», a dénoncé lors d'un point presse le porte-parole du gouvernement allemand, ajoutant que cette élection du 9 août, n'avait été selon lui «ni juste ni libre». Commentant la cérémonie d'investiture, Steffen Seibert a estimé que le fait qu'elle «ait été préparée dans le secret et se soit tenue sans témoin [était] révélateur».

Crise politique persistante

Alexandre Loukachenko est confronté depuis la présidentielle du 9 août à une contestation de grande ampleur, des dizaines de milliers de personnes sortant notamment dans la rue chaque dimanche à Minsk pour dénoncer sa réélection, qu'ils jugent frauduleuse. Les premiers jours, ces manifestations ont donné lieu à des milliers d'arrestations. Des figures de l'opposition ont été soit incarcérées ou se sont exilées ces dernières semaines, comme la candidate Svetlana Tikhanovskaïa qui s'est exilée en Litunanie.

Le chef de l'Etat biélorusse, qui, comme Pékin ou Moscou, accuse les Occidentaux d'avoir fomenté la protestation, a promis une réforme constitutionnelle, dont les contours restent à définir, pour répondre à cette crise politique.

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