Tensions en Biélorussie : l'opposante Tikhanovskaïa va rencontrer les chefs de la diplomatie de l'UE
L'opposante au président biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, sera reçue par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, le 17 septembre. Une visite organisée dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre l'UE et le pouvoir biélorusse.
L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa est attendue, le 21 septembre à Bruxelles, pour rencontrer les ministres des Affaires étrangères de l'UE, a annoncé, ce 17 septembre, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Peter Stano.
«Le Haut représentant Josep Borrell organisera une réunion informelle avec Svetlana Tikhanovskaïa et les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'UE [le 21 septembre] à Bruxelles», a déclaré à l'AFP le porte-parole. Svetlana Tikhanovskaïa devrait ensuite se rendre au Parlement européen.
L'Union européenne ne reconnaît pas Alexandre Loukachenko en tant que président du Biélorussie et se prépare à imposer d'importantes sanctions aux dirigeants du pays. Elles seront discutées par les ministres des Affaires étrangères puis soumises aux dirigeants européens lors de leur sommet les 24 et 25 septembre.
Après Varsovie, il s'agira de la deuxième sortie officielle de la candidate à la présidentielle qui s'est réfugiée en Lituanie après avoir contesté la réélection d'Alexandre Loukachenko à la tête du pays. L'opposante a annoncé préparer une liste de membres des forces de l'ordre du gouvernement responsables, selon elle, de violences et d'arrestations arbitraires, en vue d'éventuelles poursuites à l'avenir.
Le 15 septembre, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne avait annoncé une enveloppe de «53 millions d'euros alloués à la Biélorussie». «Des fonds ont été immédiatement mis à la disposition des victimes de violences, et nous essayons de soutenir les médias indépendants» a-t-il précisé. La Pologne a de son côté lancé l'idée d'un fonds européen de stabilisation pour le Biélorussie, d'au moins un milliard d'euros.
Une opposition manipulée par des forces étrangères ?
L'annonce de la visite de l'opposante biélorusse à Bruxelles intervient au lendemain des propos du directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR) Sergueï Narychkine qui accuse Svetlana Tikhanovskaïa d'être «sous la tutelle» des Etats-Unis, qui seraient, selon lui, à l'origine de manifestations anti-Loukachenko.
«Les Etats-Unis ont pris sous leur tutelle l'ancienne candidate à l'élection présidentielle et d'autres militants de l'opposition, promus leaders de la future "Biélorussie démocratique"», a-t-il déclaré dans un message transmis aux agences de presse russes.
Depuis le début de la crise politique et sa réélection contestée par l'opposition du 9 août dernier, Alexandre Loukachenko n'a eu de cesse que de dénoncer des manipulations venues de l'étranger. Le 15 août, le chef d'Etat avait estimé que son pays n'avait «pas besoin de [se] laisser bercer par des actions et des manifestations pacifiques. Nous voyons ce qui se passe au fond. On le voit très bien. Et puis, on lit les manuels des révolutions de couleur» – une référence aux mouvements insurrectionnels soutenus par l'Occident ou accusés de l'être dans les années 2000, notamment en Europe de l'Est. Pour Alexandre Loukachenko, «la plupart de ceux qui descendent dans les rues ne comprennent pas ce qu’ils font», tandis que «ceux qui coordonnent et guident [ces manifestations] le comprennent».