Les échecs de Castaner constitueront-ils autant de défis pour Darmanin ?
Il avait annoncé son intention de rester, malgré un mauvais mois de juin et une relation très délétère avec les forces de sécurité intérieure : Christophe Castaner a finalement dû laisser la main... et plusieurs chantiers à Gérald Darmanin.
Les Gilets jaunes, la colère sociale contre la réforme des retraites, le terrorisme, les règles du confinement face au Covid-19, les nouvelles formes de délinquance allant des rodéos en motocross de Villeneuve-la-Garenne aux affrontements de Dijon, et enfin, la colère noire des policiers... Dire que Christophe Castaner ne l'a pas eue facile, serait une litote. Mais Gérard Collomb, lui-même, n'avait-il pas prévenu son successeur dans son discours d'adieu à Beauvau ? Evoquant une société composée de Français qui, à l'avenir, pourraient ne plus se contenter de vivre côte à côte, mais face à face, l'ancien socialiste rallié au macronisme avait fini par jeter l'éponge peu de temps après son audition par les sénateurs lors de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla. D'aucuns ont a posteriori estimé que l'ancien maire de la capitale des Gaules avait eu le nez creux de s'exfiltrer du gouvernement juste avant la tempête qui n'a eu de cesse de faire tanguer les murs de l'hôtel de Beauvau depuis.
Il a toutefois été dit que Christophe Castaner avait en quelque sorte exigé de recevoir ce poste de ministre de l'Intérieur, peut-être en gage de l'indéfectible fidélité dont il avait fait preuve auparavant vis-à-vis du candidat, puis du président Macron.
C'est donc de ce maroquin qu'a hérité Christophe Castaner, l'homme de la Provence à qui on a pu prêter des amitiés dans le milieu du jeu marseillais, faisant par son arrivée rétrocéder ce poste de ministre d'Etat de neuf rangs dans l'ordre protocolaire gouvernemental. Pour plus de solidité technique, il a aussi été choisi de lui adjoindre au poste de secrétaire d'Etat Laurent Nunez, issu des rangs de la préfectorale, l'homme de l'ombre passé par les arcanes de la préfecture de police de Paris et débarqué en toute hâte de la DGSI dont il avait pris la direction seulement quelques mois plus tôt.
D'emblée, le décor était posé : Christophe Castaner et son bras droit, plus techno, plus connaisseur des forces de sécurité intérieure, Laurent Nunez.
Beauvau au microscope : de Benalla aux Gilets jaunes
Les syndicats de police, eux, avaient déjà été échaudés par l'affaire Benalla et avaient eu tout le loisir de dire le mal qu'ils pensaient de cet ancien collaborateur de l'Elysée lors des auditions parlementaires. Les policiers avaient particulièrement peu apprécié les images dans lesquelles on pouvait voir l'homme lige du président arborer un brassard police, porter un casque de maintien de l'ordre et même participer à deux interpellations le 1er mai 2018.
Le terrain était donc miné dès l'été 2018. Mais bientôt, policiers et gendarmes ont également été engagés dans une confrontation de plus en plus violente avec les Gilets jaunes, au moment même où une icône de la colère policière, Maggy Biskupski, mettait fin à ses jours le 12 novembre 2018... 36 policiers et 33 gendarmes se sont également ôté la vie cette année-là et l'année suivante, ce sont 59 policiers qui en feront de même.
Les policiers nationaux, dont certains se sentaient initialement proches des Gilets jaunes, se sont alors tournés vers l'administration : de nombreuses revendications avaient été ignorées pendant trop longtemps et il fallait trouver un accord avec les corps intermédiaires... ce qui a été fait en décembre 2018, mais sans contenter une partie de la base, ainsi que l'ont souligné à de nombreuses reprises les associations de policiers en colère, UPNI et CAP IDF, notamment mais également des syndicats comme VIGI-MI.
Alors que l'hiver social a été très dur au tournant de 2018-2019, avec des manifestants gravement blessés, parfois même mutilés, et une remise en cause des armes de force intermédiaire utilisées par les forces de sécurité intérieure (le LBD 40 et les grenades, notamment), Christophe Castaner a également commencé à enchaîner les bourdes : en mars une sortie en discothèque très remarquée alors que les agents de son ministère avaient dû faire face à une journée particulièrement dure dans les rues de Paris pour encadrer une manifestation de Gilets jaunes...
Le 1er mai 2019, la diffusion d'une information erronée au sujet d'une prétendue attaque de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris de la part de Gilets jaunes, alors qu'il a été plus tard démontré que ces derniers cherchaient un refuge en marge des opérations de maintien de l'ordre et pas du tout une cible de casse.
L'attaque de la préfecture de police de Paris par un de ses propres membres, Mickaël Harpon, le 3 octobre 2019, au lendemain d'une manifestation de la colère policière en intersyndicale, était en revanche bien réelle et elle a laissé quatre morts dans son sillage. Nouvelle erreur du ministre qui annonce que Mickaël Harpon était un salarié sans histoire de la préfecture, sans passif d'islamisme... Une information en contradiction directe avec le réel. A propos de cette même affaire, selon les informations du JDD, Christophe Castaner aurait d'ailleurs glissé à la presse en off que c'était Laurent Nunez qui était numéro 2 à la PP quand Harpon avait été signalé de façon informelle pour suspicion de radicalisme... L'hebdomadaire dominical précisait que le secrétaire d'Etat n'aurait pas apprécié cette remarque. Déjà de l'eau dans le gaz entre les deux têtes de Beauvau ?
Les ennuis ne vont, dès lors, cesser de s'accumuler pour Christophe Castaner qui aura bien du mal à faire vivre le projet de la Police de sécurité du quotidien («une police de proximité qui ne dit pas son nom», ainsi que l'analyse un ancien policier auprès de RT France), mais également à faire émerger la police du futur avec un livre blanc de la sécurité intérieure qu'il n'aura jamais conclu et un séminaire au panel contesté sur le maintien de l'ordre.
Au chapitre des ennuis, le ministre de l'Intérieur a surtout dû faire face à une grogne à deux doigts de se transformer en fronde : les policiers, épuisés par des mois d'opérations de maintien de l'ordre, ont notamment très peu goûté la position de l'administration au moment de la crise sanitaire du Covid-19.
Premièrement, les syndicats majoritaires du secteur ont prévenu très tôt, avant même le confinement, que leurs agents seraient à leur sens trop exposés vis-à-vis du public et ont exigé, au moins, des masques sanitaires et du gel hydroalcoolique... Malheureusement la pénurie de moyens de protection sanitaire a amené l'administration à opposer un refus cinglant aux policiers, à qui on a même bientôt demandé de ne pas porter sur la voie publique les masques qu'ils avaient encore en stock, avant de leur demander de les donner aux Agences régionales de santé.
Les CRS ont également fait savoir leur ressentiment, notamment à Pondorly (plus grand centre de cantonnement de France des Compagnies républicaines de sécurité) quand plusieurs compagnies ont refusé d'être cantonnées dans des locaux qu'ils auraient voulu voir désinfectés... Un traitement qui a d'ailleurs été appliqué au ministère de l'Intérieur et à l'Elysée.
Aux mois de mars et avril, les violences sporadiques liées au terrorisme islamiste à Romans-sur-Isère, et au non-respect du confinement n'ont pas non plus aidé les policiers et les gendarmes dans leur mission, surtout en Ile-de-France après les affrontements liés à l'incident de Villeneuve-la-Garenne, puis l'attaque de Colombes contre deux policiers motocyclistes.
Après le déconfinement... le pire était à venir pour Castaner
Mais le pire sera finalement venu après le déconfinement pour Christophe Castaner, avec l'affaire américaine de la mort de George Floyd, reprise en France par les soutiens de la famille Traoré pour faire avancer leur cause. Les forces de sécurité intérieure qui exigeaient que leur ministre et le président de la République adoptent une position républicaine en cohérence avec la notion d'Etat de droit, ont alors découvert avec hébétude que Christophe Castaner avait envisagé de leur faire poser un genou à terre sur la base du volontariat dans la cour de Beauvau.
Les policiers n'ont particulièrement pas apprécié les déclarations à la presse de leur propre ministre de tutelle qui a remis en cause leurs techniques d'interpellation en les privant d'une clef de self-défense assez commune et rarement mise en cause et en imaginant la remplacer par le recours plus fréquent à une arme jugée potentiellement plus dangereuse, le pistolet à impulsion électrique (plus connu sous le nom de Taser).
Une décision prise unilatéralement, sans concertation et qui a bientôt montré tous les symptômes d'une bourde soulignant la déconnexion du ministre par rapport à ses policiers. Surtout que la Direction générale de la police nationale a ensuite corrigé l'entrain du ministre, une petite semaine plus tard, avec une note renvoyant les policiers à leur «discernement» s'ils devaient utiliser une des clefs de cou avant son remplacement d'ici le 1er septembre. Encore un rétropédalage.
On nous trouvait trop violents avec les Gilets jaunes, trop timides avec les délinquants, les Traoré disent que nous sommes des assassins et à présent, on nous accuse de racisme
Le lendemain de la conférence de presse du 8 juin où il annonce la fin de ce qu'il appelle «la clef d'étranglement», le ministre intervient à nouveau auprès des médias sur le plateau matinal de BFMTV et explique qu'il a donné ses instructions pour qu'une «suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'actes ou propos racistes» de la part des membres des forces de l'ordre. La formule, maladroite et inadaptée au langage d'un ministre de l'Intérieur, ne passe pas du tout auprès des fonctionnaires qu'il a sous ses ordres. «On nous trouvait trop violents avec les Gilets jaunes, trop timides avec les délinquants, les Traoré disent que nous sommes des assassins et à présent, on nous accuse de racisme», résumait ainsi un policier en colère au mois de juin, interrogé par RT France.
S'en sont suivies de nombreuses soirées de rassemblements de policiers en colère, principalement des fonctionnaires d'Ile-de-France affectés aux brigades anticriminalité de nuit, mais également quelques rassemblements diurnes, parfois en intersyndicale. A cette occasion, les secrétaires généraux de ces organisations interrogés par RT France, à l'instar de Fabien Vanhemelryck pour Alliance et Philippe Capon pour l'Unsa-Police, ont bien précisé qu'ils ne souhaitaient pas particulièrement obtenir la tête de Christophe Castaner, mais en revanche, ils exigeaient une rencontre avec Emmanuel Macron, lui-même. Mais aux dernières nouvelles... les syndicats policiers n'avaient pas eu de retour du palais de l'Elysée pourtant situé si près de Beauvau !
Christophe Castaner s'est rendu dans des commissariats pour tenter peut-être de raccommoder ce qui pouvait l'être, mais il y a parfois trouvé des policiers qui lui tournaient le dos, comme à Gennevilliers... le mal était fait et incurable, comme nous l'a confié un responsable syndical de premier plan lors d'un rassemblement devant la préfecture de police : «Même nous, nous avons l'impression d'être dépassés par la base et nous essayons que ce ne soit pas le cas, mais les policiers sont revenus à la colère de 2016.»
Sujet qui fâche : le manque de reconnaissance envers les flics
Une certaine méconnaissance des métiers de policier ou de gendarme de la part du ministre s'est traduite par un fort ressentiment du côté des fonctionnaires qui ont fini par y voir un manque de reconnaissance, malgré tous les mots du ministre pour dire le contraire, qui à chaque discours soulignait l'engagement et le courage des forces. «Ce ne sont pas des mots que nous voulons, ce sont des actes», nous disait encore Jean-Pierre Colombies, porte-parole du collectif de policiers en colère UPNI à la fin du mois de juin.
Il existe surtout un sentiment presque palpable et souvent répété de la part des policiers interrogés au cours des dernières années par RT France et qui a peut-être été trop ignoré par ce gouvernement et ceux qui l'ont précédé : les policiers veulent de la reconnaissance de la part de l'administration et un tandem police/justice de bonne qualité... pas seulement des primes et des négociations salariales sur les heures supplémentaires.
A ce titre, Christophe Castaner a probablement failli à sa mission de ministre de l'Intérieur, d'où une appréciation des flics de terrain très négative à propos de cet homme politique, dont la base aime à rappeler son cursus de joueur de poker «dans les tripots de Marseille», ainsi qu'exagérait récemment un policier interrogé le 6 juillet, qui s'est empressé d'ajouter : «Et maintenant, on nous met un type qui (sans oublier la présomption d'innocence... qui ne vaut apparemment plus pour les flics) va peut-être être mis en examen pour viol ? Est-ce que c'est bien sérieux dans le contexte actuel de tension sociale, avec un risque terroriste qui reste élevé ?»
Le choix Darmanin : quel message pour les forces de l'ordre ?
Un fidèle marcheur chasse l'autre : il a donc été décidé de remplacer Christophe Castaner par Gérald Darmanin... qui aurait d'ores et déjà débauché François-Xavier Lauch de l'Elysée pour en faire son directeur-adjoint de cabinet à Beauvau, selon les informations du Point.
Tandis que certains responsables des corps intermédiaires espéraient d'autres sarkozystes comme Jean Castex ou Frédéric Péchenard (ancien directeur général de la police nationale de 2007 à 2012) tenants d'une ligne plus dure face à la délinquance, les policiers ont-ils été entendus ou ignorés ?
Pour Jean-Pierre Colombies, l'un des porte-voix de la colère des policiers, le gouvernement a fait des choix «clivants» et il estime qu'il ne s'agira pas d'un «atout» dans la France des deux années à venir. L'ancien commandant de police met également en avant la question de la «légitimité» qui devrait être «la seule à se poser» à son sens... Sous-entendu : le jeune Gérald Darmanin, venu du Budget, ne semble déjà pas avoir le profil qu'attendait une partie de la base policière.
Les chantiers laissés en plan ne manquent pas
Les chantiers qui attendent le nouveau maître de Beauvau sont nombreux et se déroulent sur au moins deux fronts : il devra apaiser les tensions sociales extrêmes qui parcourent la maison police en elle-même et restaurer le lien de confiance en partie perdu entre une certaine frange de la police et une certaine frange de la population après les crises sociales des Gilets jaunes, de la réforme des retraites, les accusations de violence et de racisme et les divers incidents survenus au fil de l'eau, comme le décès de Cédric Chouviat après un contrôle routier à Paris. Il reste à définir dans quelle mesure ces missions reviendront à Marlène Schiappa, fraîchement débarquée de son secrétariat d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes pour occuper la fonction de ministre déléguée à la Citoyenneté. Le cas échéant, elle devra alors se former rapidement aux techniques d'intervention des forces de l'ordre pour s'imposer comme une interlocutrice crédible à ce sujet.
Parallèlement à cela, Gérald Darmanin devra composer avec un paysage sécuritaire sous haute-tension dans un contexte de menace terroriste islamiste élevée et des revendications communautaires que le service du renseignement territorial n'avait pas forcément bien anticipées, préférant imaginer un retour des Gilets jaunes après le déconfinement qui se seraient associés aux soignants, selon le narratif qui a été livré à la presse au mois de mai.
Surtout, Beauvau devra faire la paix avec ses policiers qui se décrivent volontiers comme le dernier rempart de la République face aux mouvements sociaux... Ces troubles pourraient bien refaire surface à la faveur des coupes budgétaires annoncées dans de nombreuses entreprises dans les mois à venir.
Pour cela, le nouveau ministre devra naviguer finement, prestement et savoir trouver les mots justes, car chaque expression compte dorénavant pour les fonctionnaires échaudés qui viennent à nouveau de perdre une gendarme de 25 ans tuée dans le cadre de ses fonctions le 4 juillet dans le Lot-et-Garonne par un automobiliste sans permis manifestement sous l'emprise de la cocaïne.
Illustration des pièges que devra éviter Gérald Darmanin, l'Union des policiers nationaux indépendants a ainsi analysé la réaction de Christophe Castaner dans un communiqué : «Quand un ministre de l'Intérieur indigent proposait de s'agenouiller pour rendre hommage à un délinquant multirécidiviste soupçonné de viol sur son codétenu [Adama Traoré], il se manifeste aujourd'hui par l'intermédiaire d'un tweet pour saluer la mémoire d'un gendarme mort dans l'exercice de ses fonctions.»
Nunez conforté dans son rôle de technicien ?
On pourrait encore ajouter à ces défis la détresse du secteur de la police technique et scientifique qui a mené une longue grève durant l'hiver pour la reconnaissance de son statut... Pour cela et peut-être pour bien d'autres affaires concernant les aspects techniques du métier, Gérald Darmanin se tournera possiblement vers Laurent Nunez, s'il devait être maintenu dans ses fonctions de secrétaire d'Etat à l'Intérieur, ainsi que l'a laissé entendre l'Elysée, cité par Le Point.
A ce titre, nous vous livrons une petite indiscrétion entendue dans la bouche d'un grand nom de la police, devenu député avec les marcheurs à l'Assemblée nationale, alors qu'il s'adressait au secrétaire général d'un syndicat de police au cours d'une manifestation à l'issue de laquelle les policiers voulaient rencontrer le ministre : «Pour les aspects plus techniques du dossier, il vaut mieux voir avec Laurent [Nunez], c'est plus sa partie [que celle de Christophe Castaner]»... Quelques semaines plus tard, le même secrétaire général de syndicat interrogé par RT France sur ce sujet technique déplorait : «Nous sommes arrivés en réunion avec Nunez, il n'était même pas au courant du dossier.»
Pourtant, dans son discours de passation, le 7 juillet, Christophe Castaner reste positif sur son propre bilan et sur les chantiers qu'il a entamés, peut-être sans réaliser que très peu de policiers trouveront son discours véridique, notamment sur les volets du maintien de l'ordre, du repli communautaire d'une partie de la population et de la sécurité des agents : «Je quitte ce ministère fier, aussi, de ce que nous avons accompli pendant 20 mois avec Laurent Nunez. Nous avons posé les fondements de la sécurité de demain, avec des chantiers fondateurs, comme le chantier du schéma national du maintien de l’ordre, avec cette ambition de placer la médiation et la baisse du conflit au cœur même de la gestion de l’ordre public. Je pense au Livre blanc de la sécurité intérieure, construire la sécurité du XXIe siècle à hauteur d’hommes et de femmes. [...] Nous avons aussi changé de paradigme en plaçant la lutte contre le repli communautaire et le séparatisme au cœur de notre action. Nous avons répondu dans les crises et en particulier la dernière, qui consistait à faire respecter le confinement. Nous avons augmenté le budget d’un milliard pour la sécurité, augmenté les salaires, les effectifs, revu notre organisation en profondeur.»
On le voit, la route sera longue pour rassurer les forces de sécurité intérieure et le problème pourrait tenir à une forme d'aveuglement du domaine politique par rapport à ce que vivent les policiers de terrain au quotidien.
Antoine Boitel