La policière qui avait fondé Mobilisation des policiers en colère s'est suicidée
Maggy Biskupski, fondatrice de l'association MPC, a été retrouvée inanimée à son domicile le 12 novembre. Visée par une procédure pour être sortie de son devoir de réserve, la policière engagée s'est suicidée avec son arme de service.
Maggy Biskupski, 36 ans, avait fondé l'association de la Mobilisation des policiers en colère après la très violente agression du 8 octobre 2016 contre des policiers à Viry-Châtillon lors de laquelle deux fonctionnaires avaient été attaqués au cocktail Molotov. La policière, qui travaillait à la Brigade anticriminalité (BAC) des Yvelines a été retrouvée mortellement blessée à la tête à son domicile de Carrières-sous-Poissy. Elle est décédée quelques moments plus tard après avoir été prise en charge par les secours. Selon les premières constatations sur place, elle s'est suicidée à l'aide de son arme de service.
La présidente de l'association policière, qui n'était pas protégée par un statut de syndicaliste, était visée, ainsi que trois de ses collègues, par une procédure de la part de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour être sortie de son devoir de réserve. Elle s'était illustrée dans les médias à plusieurs reprises pour prendre la défense de ses collègues soumis à une pression intense dans les quartiers sensibles.
Devenue une figure incontournable du mal-être policier, elle était notamment présente sur le plateau des «Terriens du samedi» sur C8 au mois de septembre lorsque le polémiste Yann Moix avait déclaré que les policiers «n'avaient pas les couilles d'aller dans les endroits dangereux». L'association s'était récemment engagée en faveur de la manifestation des gilets jaunes contre la hausse des prix des carburants, à l'instar de l'association policière UPNI et du syndicat Unité-SGP-Police.
Un suicide de plus selon le comptage de MPC
Maggy Biskupski a laissé une lettre derrière elle et une enquête est en cours pour éclairer les circonstances de sa mort. D'après les informations d'Europe 1, elle aurait envoyé un message à ses collègues de travail en fin de journée dans lequel elle indiquait son intention de passer à l'acte, sans expliquer formellement son geste.
Sur la page Twitter de l'association, la Mobilisation des policiers en colère tenait un compteur à jour des suicides dans la police et des morts en service depuis le début de l'année 2018 pour alerter l'opinion publique. Le compteur était à 29 au début du mois de novembre.
🇫🇷🚔🕯29ème #suicide dans la #police.
— Association MPC (@association_mpc) 1 novembre 2018
👮♀️Collègue affectée à la Guadeloupe.
🌹Sincères condoléances à la famille et aux proches.
Plus de mot... #policiers#policier#LaPoliceSouffrepic.twitter.com/l6dkzMR7E9
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner lui a rendu hommage sur Twitter, ainsi que d'autres élus, à l'instar de Nicolas Bay, du Rassemblement national et Adrien Quatennens de La France insoumise.
Pensée émue pour la famille et les proches de Maggy Biskupski ainsi que pour l’ensemble de ses collègues policiers. La souffrance des fonctionnaires, dans la police comme dans de nombreux secteurs de la fonction publique, nous somme d’agir. Il y a urgence. https://t.co/ZSY1MJGA3M
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) November 13, 2018
C’est avec beaucoup de tristesse que nous apprenons le suicide de Maggy Biskupski.
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) 13 novembre 2018
Toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Un drame qui révèle l’état d’épuisement moral de nos forces de l’ordre, qu’il faut soutenir plus que jamais !https://t.co/pjp8OkQTvo
Après l'épouvantable attaque de Viry-Chatillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des Policiers en colère. Vendredi matin j'etais présent, sur place, avec ses collègues. L'enquête judiciaire nous éclairera. Ce soir notre tristesse est profonde.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 13 novembre 2018
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