Venezuela : un opposant affirme avoir participé à la planification de l'attentat contre Maduro

Venezuela : un opposant affirme avoir participé à la planification de l'attentat contre Maduro© Carlos Julio Martinez/ handout Source: Reuters
A gauche : Salvatore Lucchese, militant de l'opposition vénézuélienne lors d'une interview accordée à Reuters à Bogota, en Colombie, le 6 août 2018. A droite : Nicolas Maduro (illustration).
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Un opposant vénézuélien du nom de Salvatore Lucchese a confié à Reuters, depuis Bogota, qu'il avait participé à l'orchestration de l'attentat aux drones contre le président Maduro du 4 août. Il a également prévenu que «la lutte armée continuerait».

Si nombre de médias occidentaux n'ont pas hésité à mettre en doute la version officielle de Caracas concernant la tentative ratée d'assassinat contre le président du Venezuela Nicolas Maduro du 4 août, un opposant vénézuélien a ouvertement revendiqué avoir contribué à son organisation. 

Tiré à quatre épingles, posant pour Reuters à Bogota, Salvatore Lucchese, affirme ainsi à l'agence de presse britannique le 7 août, avoir participé avec l'organisation Resistencia, aux préparatifs de l'attaque aux drones piégés qui a visé le chef d'Etat.

Venezuela : un opposant affirme avoir participé à la planification de l'attentat contre Maduro© Carlos Julio Martinez Source: Reuters
Salvatore Lucchese, opposant vénézuélien, interviewé par Reuters le 6 août à Bogota, Colombie

Resistencia est une association aux contours flous et sans structure formelle de militants anti-Maduro, de leaders étudiants et d'anciens militaires, selon l'agence Reuters. «Nous avions un objectif et sur le coup, nous n'avons pas été en mesure de le réaliser à 100%», a regretté Salvatore Lucchese, sans préciser son rôle exact dans l'opération, mais n'hésitant pas à ajouter que «la lutte armée continuera[it]».

Un groupe jusqu'alors inconnu du nom de «Mouvement national des soldats en tee-shirt», se réclamant lui aussi de la Resistencia, avait immédiatement revendiqué l'attaque contre Nicolas Maduro dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Salvatore Lucchese a néanmoins refusé de dire à Reuters s'il était lié à ce mouvement.

Lire aussi : Ambassadeur vénézuélien : Il faut trouver «les auteurs intellectuels» de l'attaque contre Maduro

Cet ancien chef de la police municipale de San Diego, dans l'Etat de Carabobo (centre du Venezuela), avait fait parler de lui une première fois en 2014 pour avoir refusé de disperser une manifestation de l'opposition, un acte de désobéissance qui lui avait valu dix mois de prison. En 2018, Salvatore Lucchese a rompu avec le parti d'opposition Volonté populaire, lui reprochant sa stratégie de dialogue avec le pouvoir de Nicolas Maduro.

Lors d'un discours retransmis à la télévision le 7 août au soir, le président vénézuélien a fait référence à Salvatore Lucchese et a estimé que ce dernier avait des liens avec le nouveau président colombien Ivan Duque, entré en fonction le même jour. «Un ancien chef de la police, membre de la droite vénézuélienne, a revendiqué l'attaque. Il était aujourd'hui un invité spécial à la cérémonie d'investiture [d'Ivan Duque]», a ainsi assuré le chef d'Etat vénézuélien.

Le 4 août à Caracas, deux drones piégés à l'explosif ont été lancés lors d'une cérémonie militaire à laquelle Maduro participait dans le centre de la capitale. Le premier a été neutralisé par les forces de sécurité, le second a chuté sur un immeuble, selon les explications du ministre vénézuélien de l'Intérieur et de la Justice Nestor Reverol. Le jour-même, le président vénézuélien avait imputé l'attaque à des figures de l'extrême droite vénézuélienne et à leurs soutiens à l'étranger, accusant nommément le président colombien.

D'autres opposants accusés par Nicolas Maduro

Dans son allocution du 7 août, Nicolas Maduro a également mentionné Julio Borges, un opposant vivant à Bogota. Le président vénézuélien a dit s'appuyer sur des déclarations qui auraient été faites par les six personnes arrêtées à la suite de l'attaque du 4 août. «Toutes les déclarations pointent vers Julio Borges, qui vit dans une propriété à Bogota protégé par le gouvernement sortant de Colombie. Nous savons qu'il est assez lâche pour participer à ce genre d'événements», a affirmé Nicolas Maduro.

Julio Borges a répondu directement sur Twitter. «Ni le pays ni le monde ne croient à ta farce de l'attentat», a-t-il écrit. «Nous savons tous que c'est un montage pour nous poursuivre et pour nous condamner, nous qui nous opposons à ta dictature».

Outre Julio Borges, Nicolas Maduro a accusé d'implication dans l'attentat un député de l'opposition vénézuélienne, Juan Requesens. Dans un témoignage filmé sur une vidéo que Nicolas Maduro a diffusée en direct, les noms de Borges et Requesens ont été mentionnés par un militaire en retraite, qui est l'un des individus arrêtés après l'attaque.

Primero Justicia, la formation d'opposition à laquelle Juan Requesens appartient, a déclaré que ce député et sa sœur Rafaela avaient été arrêtés le 7 août par «au moins 14 hommes» du service vénézuélien du renseignement, le Sebin. «Le député Juan Requesens et sa sœur Rafaela ont été capturés par 14 hommes du Sebin», a déclaré Primero Justicia sur son compte Twitter, ajoutant : «Le régime est responsable de ce qui leur arrivera.» Rafaela Requesens a été libérée par la suite, selon sa famille, citée par l'AFP.

Quelques heures avant l'aveu de Salvatore Lucchese et les annonces faites par le président vénézuélien, le Parlement du pays, dominé par l'opposition, avait réclamé l'ouverture d'une enquête impartiale sur l'affaire des drones. Dans une déclaration lue dans l'hémicycle, les parlementaires ont appelé à une «enquête sérieuse, objective, impartiale et concluante qui fournirait des informations précises» sur ces faits. Toutefois, commentant les faits survenus le 4 août, le Parlement a déclaré «rejeter les voies, violentes ou non, qui s'écartent des lignes directrices établies dans la Constitution».

Outres les gouvernements alliés du Venezuela en Amérique latine, plusieurs pays ont condamné l'attaque du 4 août contre le président vénézuélien parmi lesquels l'Espagne, la Russie, l'Iran ou l'Algérie. La France n'a pour l'heure exprimé aucune solidarité à l'égard du président vénézuélien, ce que l’ambassadeur du pays à Paris a vivement regretté au micro de RT France.

Meriem Laribi

Lire aussi : La Russie condamne la tentative d'assassinat contre le président vénézuélien Maduro

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