Il y a des progrès dans les relations russo-américaines, mais beaucoup d'individus aux Etats-Unis vont s'en plaindre, car il semble qu'ils préféreraient que l'aggravation continue, explique Ron Paul, ancien candidat à la présidence.
La réunion entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président américain, Donald Trump, à la Maison blanche le 10 mai s'est focalisée sur la désescalade du conflit syrien.
Malgré les tonalités positives, les médias américains l'ont traitée sous un angle différent, mettant l'accent sur la prétendue ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et dans le limogeage du chef du FBI James Comey.
RT : Selon Sergueï Lavrov, le président Trump cherche à avoir des relations productives avec Moscou, alors que l'administration précédente les a détériorées. Peuvent-elles être améliorées, compte tenu de la tempête provoquée par les liens présumés entre l'équipe de Donald Trump et la Russie ?
Ron Paul (R. P.) : Absolument. Et je pense que c'est déjà fait. Ce qui se passe en ce moment est une amélioration. Je crois que ce qui se passe en Syrie avec ces zones de désescalade est une bonne chose. Ils communiquent. Mais je ne comprends pas pourquoi il y a cette impression qu'on ne doit pas avoir de conversations diplomatiques... Toute cette rhétorique dure ne fait pas de bien. La déclaration de Donald Trump m'a semblé une bonne chose. Je pense qu'il serait sage de mettre de côté toutes ces questions liées à l'élection, parce qu'il n'y a aucune preuve d'intrusion de la Russie dans notre élection. Il y a des progrès, et beaucoup d'individus dans ce pays vont s'en plaindre, parce qu'il semble qu'ils préféreraient que l'aggravation continue. A mon avis, les relations se sont déjà considérablement améliorées. C'est un bon signe.
Personne ne veut qu’on s’ingère dans les élections de quiconque. Mais il n’y a pas de preuves, donc pourquoi s’attarder sur cela ?
RT : Lors de la conférence de presse, certains journalistes ont soulevé une fois de plus la question de l’éventuelle ingérence de la Russie dans la politique américaine. Comment une nation aussi grande peut-elle le penser ?
R. P. : Si c’est un fait, nous devrions en entendre parler, mais nous n’avons rien entendu. Et les individus qui essaient de semer le trouble n’ont pas trouvé de preuves. Personne ne veut qu’on s’ingère dans les élections de quiconque. Mais il n’y a pas de preuves, donc pourquoi s’attarder sur cela ? Pourquoi utiliser cela comme un prétexte pour empêcher quelque chose que nous considérons comme positif, soit l’amélioration des relations avec la Russie. Ce qui se passe par le biais de ces échanges est très bénéfique.
RT : Selon Sergueï Lavrov, Donald Trump a soutenu l’établissement des zones de sécurité en Syrie. Cela ouvrira-t-il la voie à une coopération entre les deux coalitions ?
R. P. : Bachar el-Assad et la Russie travaillent ensemble afin d’apporter plus de sécurité pour le pays, et en même temps, les Etats-Unis sont entrés maintenant en dialogue avec la Russie. Je crois que c’est bon. Mais il faut justement accepter l’idée que nous devrions employer des méthodes diplomatiques plutôt que les menaces et l’intimidation. Il y a évidemment beaucoup de problèmes à résoudre, mais au cours de la semaine dernière, des choses très positives se sont produites.
Le limogeage de James Comey est lié à sa crédibilité en tant que telle, il a été trop impliqué politiquement dans certaines affaires
RT : La rencontre entre Donald Trump et Sergueï Lavrov a eu lieu après le limogeage du directeur du FBI, James Comey. Un tel timing signifie-t-il quelque chose ?
R. P. : Je ne pense pas que le limogeage ait eu quelque chose à voir avec cette enquête. C’est lié à la crédibilité de James Comey, qui a été trop impliqué politiquement dans certaines affaires. D’abord, il semblait qu’il soutenait Hillary Clinton, ensuite qu’il soutenait Donald Trump, alors qu'il n’aurait pas dû être en vue dans aucun de ces deux cas. Cela aurait dû être fait dans un cadre plus privé. Cela constitue une erreur de jugement de la part de James Comey et certainement, le président avait le pouvoir de le limoger. Tout cela sera maintenant politisé et, au final, soit il y aura un procureur spécial, soit, s’il n’y a pas de problèmes, il n’y aura pas besoin de nommer un procureur spécial.
Lire aussi : Malgré l'opposition de la Turquie, Washington armera les Kurdes de Syrie
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.