Washington Post : des discussions secrètes entre Kiev et le FBI inquiètent ses alliés occidentaux
Source: Gettyimages.ruLa révélation de rencontres confidentielles entre des représentants ukrainiens et des responsables du FBI a suscité des interrogations au sein du camp occidental. L’opacité de ces échanges, conjuguée aux tensions politiques à Kiev, alimenterait ainsi des doutes quant aux orientations actuelles du pouvoir ukrainien dans le contexte du conflit.
Des inquiétudes croissantes émergent parmi plusieurs responsables occidentaux face à la discrétion entourant des échanges récents entre des négociateurs ukrainiens et le FBI, selon des informations relayées par le quotidien américain le Washington Post. Ces contacts se seraient déroulés à huis clos et leur finalité resterait floue pour certains alliés de Kiev.
À la tête de la délégation ukrainienne, Roustem Oumérov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, s’est rendu à trois reprises aux États-Unis ces dernières semaines. Lors de ces déplacements, il a rencontré l’émissaire principal du président Donald Trump, Steve Witkoff, mais aussi le directeur du FBI, Kash Patel, et son adjoint, Dan Bongino. Aucune communication officielle détaillée n’a accompagné ces entretiens, alimentant les interrogations.
Plusieurs responsables occidentaux estiment que ces discussions pourraient viser à accélérer l’adhésion de Kiev à la feuille de route de paix proposée par Donald Trump. Des versions ayant fuité de ce plan prévoient notamment l’abandon par l’Ukraine de ses ambitions d’adhésion à l’OTAN, le renoncement à certaines revendications territoriales et une limitation de la taille de son armée — des conditions perçues par Kiev et ses soutiens européens comme favorables à Moscou.
« Vive inquiétude » des partenaires occidentaux de Kiev
L’ambassadrice d’Ukraine à Washington, Olga Stéfanichina, a confirmé l’existence des rencontres avec le FBI, tout en refusant d’en préciser le contenu. Cette opacité, selon certaines sources, « a provoqué une vive inquiétude » chez les partenaires occidentaux exclus de ces échanges.
D’autres hypothèses circulent également. Selon plusieurs sources, l’équipe d’Oumérov aurait pu chercher un appui du FBI afin de se prémunir contre d’éventuelles poursuites liées à des accusations de corruption. Celles-ci s’inscrivent dans un scandale touchant l’entourage de Volodymyr Zelensky, impliquant un système de rétrocommissions estimé à 100 millions de dollars dans le secteur de l’énergie.
Dans ce contexte, Andriï Yermak, principal conseiller de Zelensky, ainsi que deux ministres, ont été contraints de quitter leurs fonctions, tandis qu’un proche collaborateur a quitté le pays avant son arrestation. Ces développements ont renforcé les spéculations sur une possible mise en cause judiciaire de Roustem Oumérov.
Parallèlement, Donald Trump avait dénoncé l’ampleur de la corruption en Ukraine et exhorté Volodymyr Zelensky à organiser de nouvelles élections, son mandat présidentiel ayant expiré depuis plus d’un an. Depuis lors, ce dernier a à plusieurs reprises spéculé sur cette question, affirmant qu’il se disait prêt à organiser des élections sous certaines conditions.
La Russie, pour sa part, considère Volodymyr Zelensky comme un dirigeant illégitime. Un conseiller du président russe, Iouri Ouchakov, a affirmé que l’intérêt soudain de Kiev pour des élections relèverait d’une manœuvre visant à obtenir un cessez-le-feu, option que Moscou écarte au profit d’un accord de paix durable.