Novitchok et logos du KGB : comment des entreprises russes rebondissent sur l’affaire Skripal
Près de deux mois après le début de l'affaire Skripal, les autorités russes ont reçu de nombreuses demandes d'entreprises souhaitant déposer la marque «Novitchok», le nom de l'agent innervant impliqué dans l'empoisonnement de l'ex-agent double russe.
Dans la foulée des tensions diplomatiques déclenchées par l'affaire Skripal, certaines entreprises russes ont décidé de se réapproprier le mot «Novitchok» en lançant leurs gammes de produits portant le même nom.
Rospatent, l'organisme russe chargé de la gestion de la propriété industrielle, atteste en effet avoir reçu plusieurs demandes de dépôt de la marque. L'établissement a précisé à l'agence de presse Ria Novosti que les requêtes en question étaient variées et pouvaient notamment porter sur des marques d'alcool ou encore sur des produits pharmaceutiques.
La tendance avait d'abord pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux avec la publication de photos de bouteilles d'huile de tournesol arborant un logo du KGB (services de renseignement russe) et rebaptisées «Novitchok». C'est ensuite dans la petite ville russe de Chikhany, connue pour avoir été, du temps de l'armée soviétique, un lieu où étaient effectués des essais de l'agent innervant Novitchok, que se poursuit l'histoire. En avril, le maire de la ville avait en effet demandé à son administration de «travailler à l'acquisition des droits nécessaires pour que le mot Novitchok puisse être utilisé pour une marque de produits de nettoyage».
Le 4 mars 2018, l'ex agent-double Sergueï Skripal et sa fille étaient hospitalisés après avoir été exposés à un agent neurotoxique près d'un centre commercial à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre.
#Skripal : Londres 🇬🇧 admet les conclusions de l'#OIAC qui se dit incapable d'incriminer la #Russie 🇷🇺
— RT France (@RTenfrancais) 18 avril 2018
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Sans attendre les résultats de l'enquête, dès le 12 mars, Theresa May avait déclaré devant le Parlement britannique qu’il était «très probable» que Moscou soit responsable de l’empoisonnement. Après avoir réuni le Conseil de sécurité de l'ONU le 14 mars, Londres avait rapidement annoncé une série de sanctions à l'encontre de la Russie. S'en était suivie une crise diplomatique majeure entre le Royaume-Uni, soutenu par une grande partie des pays occidentaux, et la Russie.
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