Trois ans de guerre au Yémen, «la pire crise humanitaire du monde», en trois chiffres clés
Depuis trois ans, la guerre au Yémen n'a qu'épisodiquement fait la une des médias occidentaux. Pourtant, la situation y est catastrophique. Mort, choléra, famine : retour en trois chiffres sur la «pire crise humanitaire du monde».
10 000 morts
En proie à une guerre civile depuis 2014, qui oppose les rebelles chiites houthis, initialement proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh (qu'ils ont fini par tuer le 4 décembre 2017 après un retournement d'alliance de celui-ci), aux partisans d'Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie saoudite depuis 2015, le conflit au Yémen s'est internationalisé en mars 2015. C'est à cette date qu'une coalition de pays arabes dirigée par Riyad a décidé d'intervenir militairement afin de rétablir Abd Rabbo Mansour Hadi dans ses fonctions. Les ONG humanitaires dénoncent depuis le caractère aveugle et meurtrier des frappes menées par cette coalition. Selon l'ONU, le conflit a fait plus de 10 000 morts, en majorité des civils.
8,4 millions de personnes au bord de la famine
Les conditions de vie au Yémen sont absolument catastrophiques. Selon l'aveu même de l'ONU, il s'agit de la «pire crise humanitaire du monde». Sur un pays de 27 millions d'habitants, 22,2 millions ont besoin d'une aide alimentaire, dont 8,4 millions sont dans une situation de «famine imminente». Une situation qui s'est rapidement détériorée après la fermeture en novembre par l'Arabie saoudite des ports, aéroports et accès routiers vers le pays.
1,1 million de personnes infectées par le choléra
En plus des affres de la guerre, le Yémen subit de plein fouet une épidémie de choléra, conséquence directe de la dégradation des conditions de vie des Yéménites. Depuis avril 2017, ce sont plus d'1,1 million de personnes qui ont été infectées par la bactérie d’après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La diphtérie est en outre à nouveau signalée dans le pays, pour la première fois depuis 1982.