Yémen : plus d'un million de cas de choléra selon la Croix-Rouge
- Avec AFP
Les cas de choléra soupçonnés au Yémen se chiffrent désormais à un million, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tandis que la coalition menée par l'Arabie saoudite continue à frapper les rebelles Houthis dans ce pays en guerre.
«Les cas de choléra suspectés ont atteint la barre du million, ce qui amplifie les souffrances du pays pris dans une guerre brutale», a fait savoir le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un tweet du 21 décembre.
Ce chiffre avait déjà été avancé par des ONG travaillant au Yémen qui ont regretté le 19 décembre, dans des entretiens avec l'AFP à Paris, le fait que le conflit reste largement oublié.
Choquant: au #Yémen, le nombre de cas suspectés de #choléra a atteint 1 million. pic.twitter.com/oZXdgbfQIu
— CICR (@CICR_fr) 21 décembre 2017
Entre le 27 avril et le 8 novembre 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 913 741 cas suspects de choléra et 2 196 décès liés à cette maladie.
L'Arabie saoudite dirige depuis mars 2015 une coalition militaire qui intervient, notamment par les airs, contre les rebelles Houthis. Ceux-ci occupent de larges pans du pays – dont la capitale Sanaa – depuis qu'ils en ont chassé les forces pro-gouvernementales.
La coalition impose un blocus au pays et n'autorise que les cargaisons humanitaires et commerciales après inspection, suscitant des critiques d'ONG et d'organisations internationales.
L'OMS a averti le 10 novembre à Genève que la lutte contre le choléra au Yémen risquait de subir «un revers sérieux» si le blocus du pays se poursuivait. «Nous avons fait des progrès [dans le traitement de l'épidémie] mais nous allons subir un sérieux revers si nous n'avons pas un accès total à toutes les zones touchées», avait alors expliqué une porte-parole de l'OMS, Fadela Chaïb.
Le coordinateur des urgences de Médecins sans frontières (MSF) pour le Yémen, Marc Poncin, a déclaré à l'AFP que les taux de mortalité due au choléra étaient en baisse ces derniers mois mais que l'épidémie était loin d'être vaincue, notamment à l'approche de la saison des pluies.