Kiev aurait proposé aux démocrates américains des informations compromettantes sur Trump
D’après CNN, un sous-traitant du Comité national démocrate aurait transmis à ce dernier une offre formulée par Kiev, concernant le transfert d'informations compromettantes pour l’adversaire d'Hillary Clinton. Le parti dément.
Des fonctionnaires ukrainiens auraient souhaité partager avec le Comité national du Parti démocrate américain des informations potentiellement gênantes sur Donald Trump et son équipe, lors de la campagne présidentielle de 2016, d’après des informations rapportées par la chaîne américaine CNN. Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump à l’époque des événements, qui servait auparavant comme un conseiller de Viktor Ianoukovitch, ex-président ukrainien favorable au rapprochement de son pays avec Moscou, était notamment dans le viseur du Comité national démocrate.
DNC denies working with Ukrainian government, but contractor floated anti-Trump material @CNNPoliticshttps://t.co/1JTcPQbAWv
— Yakov Koltovskoy (@KoltovskoyYakov) 13 июля 2017 г.
C’est via Alexandra Tchaloupa, une sous-traitante américano-ukrainienne du Comité national démocrate (DNC), que l’offre aurait été transmise, selon CNN. L’année dernière, elle aurait dit «en privé» à un membre du DNC que la campagne de Donald Trump commençait à inquiéter les fonctionnaires ukrainiens (en raison des appels du candidat républicain à un dégel des relations avec Moscou) et aurait suggéré que le Comité travaille avec l’ambassade ukrainienne afin de dévoiler au public des informations sensibles.
Ces allégations ont été avancées par CNN quelques jours après que la Maison Blanche a accusé le Parti démocrate d’avoir travaillé avec les autorités ukrainiennes pour saper la campagne de Donald Trump.
«Si vous cherchez un exemple d’une campagne qui a été coordonnée avec un pays étranger ou une source à l’étranger, vous n’avez qu’à regarder le DNC, qui a effectivement coordonné des recherches sur ses opposants avec l’ambassade de l’Ukraine», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders le 10 juillet, en soulignant que ces faits étaient «bien documentés». Une accusation reformulée le lendemain par un conseiller de Donald Trump, Sebastian Gorka, dans une interview avec CNN.
En janvier 2017 déjà, le magazine Politico avait rapporté que le gouvernement ukrainien avait travaillé avec au moins un responsable du Parti démocrate pendant la campagne présidentielle dans le but de soutenir la campagne de Hillary Clinton.
Les démocrates démentent les infos de CNN
«Ces accusations sont fausses. Point barre», a réagi sèchement à la publication des informations de CNN Adrienne Watson, une porte-parole du Comité national démocrate. «Tout cela n’a pas dépassé le niveau de rumeurs entendues par quelqu’un dans les couloirs», a également déclaré une source au sein du parti à CNN.
Une responsable du DNC, Lauren Dillon, a également défendu son parti. «J’ai été directrice des recherches dans le Comité depuis quatre ans et n’ai jamais eu aucun contact avec des gouvernements étrangers», a-t-elle déclaré, citée par CNN.
Ces accusations contre le Parti démocrate surviennent quelques jours après l’éclatement, en parallèle, d’une affaire du même type portant sur le fils aîné du président américain, Donald Trump Junior. Ce dernier a reconnu avoir rencontré, en pleine campagne présidentielle, une avocate russe qui lui aurait proposé des informations sur Hillary Clinton. Même si la rencontre a bien eu lieu, les deux participants nient tout échange d'informations sur la candidate démocrate, alors que Moscou a dit «ne pas être au courant» de cette affaire.