Des «pressions» de Trump sur Poutine concernant l’élection présidentielle : «absurde», selon Moscou
Selon le New York Times, pendant leur première rencontre au sommet du G20, les présidents américain et russe auraient vécu un échange houleux à propos des accusations sur la prétendue ingérence russe dans la présidentielle aux Etats-Unis.
«Toutes ces élucubrations que vous mentionnez, notamment [venant] de New York Times, relèvent de l’absurde». C’est ainsi que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répondu à une question d’une journaliste de la chaîne Rossiya 1, suite à une récente publication du quotidien américain. Dans cet article, paru après un entretien tête-à-tête entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 7 juillet, le journal avait décrit une discussion «enflammée» qu’auraient partagé les deux dirigeants au sujet de la présidentielle américaine et du rôle présumé que la Russie aurait joué.
1st thing Trump said to Putin, per a "stunned" Tillerson: “I’m going to get this out of the way: Did you do this?” https://t.co/g79dLLL2Rfpic.twitter.com/SgKIWcd0ty
— Natasha Bertrand (@NatashaBertrand) 9 июля 2017 г.
«Il n’y avait que deux personnes [sauf les présidents] présents à la rencontre, et je ne vois pas comment le New York Times pouvait savoir combien a duré la discussion d’un certain sujet, qui a haussé le ton et si ça a même eu lieu – tout ça montre clairement que ce sont des affabulateurs, qui font tout leur possible pour ne pas laisser retomber la vague de russophobie», a déclaré Dmitri Peskov sur le plateau de Rossiya 1, dans la soirée du 9 juillet.
La publication du New York Times cite comme source un haut responsable de la Maison Blanche qui aurait reçu des informations de la part du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. Le diplomate était notamment la seule personne, à côté du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui avait été admis à assister à l’entretien des chefs d’Etat.
Selon l’article, la rencontre, qui a duré deux heures et quart au lieu de la demi-heure initialement prévue, a commencé par une question «sans cérémonie» de Trump à Poutine : «Je vais en finir avec ça tout de suite : est-ce que vous l’avez fait ?» Le président américain parlait notamment des accusations, plusieurs fois rejetées par la Russie, sur l’ingérence présumée de Moscou dans la présidentielle aux Etats-Unis. Une question suivie d’un échange houleux d’environ 40 minutes, selon le journal, pendant lequel Vladimir Poutine aurait «réclamé bruyamment des preuves» de la part de Trump.
#Poutine : le #Trump de la vraie vie et différent de celui de la #Tv
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Le dirigeant américain a commenté, deux jours après la rencontre, son dialogue avec son homologue, en déclarant lui avoir demandé deux fois avec insistance» si Moscou avait tenté de se mêler de la présidentielle. «Il a nié avec véhémence», a précisé Donald Trump.
Putin & I discussed forming an impenetrable Cyber Security unit so that election hacking, & many other negative things, will be guarded..
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 июля 2017 г.
Pourtant, la partie russe avait décrit un échange bien plus calme que celui présenté par New York Times. Selon Vladimir Poutine lui-même, Trump, qu'il a décrit comme quelqu'un de «très correct», a simplement «pris note et accepté» ses déclarations sur l’absence d’ingérence de Moscou dans le processus électoral américain. Un commentaire qui fait écho à celui de Sergueï Lavrov, qui avait évoqué plus tôt «une alchimie positive» entre deux hommes et affirmé que le chef d’Etat américain «acceptait» les déclarations «claires» de Poutine au sujet de l'élection.
#Poutine d'accord pour une coopération avec les USA sur la #cybersécurité pour «éviter les ingérences»
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La Russie a plusieurs fois démenti les accusations de tentatives d’influencer des élections dans plusieurs pays, que le porte-parole du président Dmitri Peskov a qualifiées d’«absolument gratuites».
Trump, négociateur «résolu» et «habile»
Pendant la même intervention sur le plateau de Rossiya 1, le secrétaire de presse du Kremlin a fait quelques commentaires sur les publications dans la presse mondiale, qui a multiplié des qualificatifs peu avantageux pour le dirigeant américain. Ainsi, le journal allemand Die Welt l’a qualifié de «novice» qui a «capitulé» devant le «professionnel», alors que le site américain Vox a ardemment critiqué les capacités de négociateur de Trump.
«L’accuser [Trump] d’une quelconque incompétence, d’être un novice etc., relève plutôt d’une pelure schizophrénique», a ironisé Dmitri Peskov. «Trump n’est pas un niais. C'est un homme politique d’une compétence d’expert, un négociateur très résolu et habile dans l’application de ses connaissances», a estimé le porte-parole du président russe.
#Poutine déclare avoir établi de bonnes relations personnelles avec #Trump
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«Je peux dire avec certitude que Poutine a été satisfait après la rencontre. Et, à vrai dire, je ne connais pas du tout le président Trump, mais mon impression a été qu’il était resté satisfait aussi», a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire de presse du Kremlin, il est absurde de dire qui a «gagné» les pourparlers en Allemagne, où la Russie et les Etats-Unis ont conclu un accord sur la zone de cessez-le-feu en Syrie. «Nous pouvons confirmer que c’était une rencontre gagnant-gagnant», a-t-il conclu.
#Poutine à propos de la #Syrie: "Si l'on unit nos efforts, nous pourrons faire beaucoup"
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