Un journaliste de Libération entendu par l'IGPN sur l'origine d'une note du renseignement

Un journaliste de Libération entendu par l'IGPN sur l'origine d'une note du renseignement© KENZO TRIBOUILLARD Source: AFP
Une photographie prise le 20 février 2014 montre l'entrée du troisième journal national français "Libération" à Paris (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Après avoir cité une note du service du renseignement territorial des Yvelines dans un article sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, un journaliste de Libération a été entendu par l'IGPN, à la demande de Gérald Darmanin.

Le chef adjoint du service Enquêtes de Libération, Willy Le Devin, a été entendu le 6 novembre 2020 comme suspect par la Division nationale des enquêtes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour «recel de violation du secret professionnel».

«Le but est d'identifier la/les sources ayant contribué à la révélation par Libération d'une note de renseignement sur l'attentat de Conflans», a fait savoir Willy Le Devin sur Twitter.

Le 17 octobre, Libération a publié sur son site internet un article dans lequel le journaliste cite une note du service du renseignement territorial des Yvelines. Ce document «établit une chronologie précise des événements depuis le 5 octobre, et le cours tenu par Samuel Paty, durant lequel le professeur d'histoire a montré une caricature de Mahomet à des élèves de 4e» du collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), jusqu'à sa décapitation le 16 octobre par un jeune homme d'origine tchétchène.

Un atteinte à la liberté de la presse selon le quotidien

Pour le quotidien, cet article «illustre de façon magistrale l'importance du principe constitutionnel de la liberté de la presse puisqu'il questionne les efforts des services du ministre de l'Intérieur pour éviter à temps le meurtre de Samuel Paty». Et d'ajouter : «Si notre journaliste est poursuivi pour avoir reproduit des extraits de cette note, la vocation première de l'enquête initiée par Gérald Darmanin est bien d'identifier la ou les sources de Libération.»

Libération attire ensuite l'attention du lecteur sur les autres enjeux inhérents à cette affaire. En effet, si par la simple convocation d'un journaliste, le ministère de l'Intérieur obtenait la ou les sources l'ayant alerté, une forme de peur et par voie de conséquence, d'auto-censure, pourraient s'emparer de la profession. Cette initiative de Gérald Darmanin «est contraire aux principes même de la liberté de la presse, telle que le définit de façon très claire l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme», note le quotidien.

En outre, le secret des sources est une «condition essentielle au libre exercice du journalisme et au respect du droit du public d'être informé des questions d'intérêt général», comme le définit la Cour européenne des droits de l'homme. «A l'évidence, le but de l'enquête initiée par le ministre de l'Intérieur n'est pas de préserver l'intérêt général, qui est de laisser les journalistes enquêter sur l'une des affaires les plus douloureuses de notre société», estime Libération.

Si Willy Le Devin s'est attiré les foudres du ministre de l'Intérieur, bon nombre de journalistes l'ont soutenu publiquement. C'est notamment le cas du président de Mediapart Edwy Plenel qui a déclaré sur Twitter : «Nouvelle atteinte à la liberté de la presse du ministre de l’intérieur afin d’empêcher les journalistes d’enquêter sur la prévention du terrorisme. ⁦Mediapart⁩ solidaire de ⁦Libération⁩ et de la protestation de son directeur ⁦Dov Alfon.»⁩

«Journaliste de "Libé" mis en cause par l'IGPN : une atteinte à la liberté de la presse», a de son côté partagé sur le même réseau social la grand reporter au journal Le Monde, Ariane Chemin.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix