Mickaël Harpon cité parmi les victimes de violences policières : des syndicats s'insurgent

Mickaël Harpon cité parmi les victimes de violences policières : des syndicats s'insurgent© LUDOVIC MARIN / AFP Source: AFP
Emmanuel Macron devant les cercueils des quatre victimes de Mickaël Harpon en octobre.
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Dans le cadre d'un appel à manifester contre les violences policières, L'Humanité a comptabilisé le terroriste Mickaël Harpon comme victime. Si le quotidien plaide l'erreur, des syndicats policiers montent au créneau.

«Stop à l'impunité policière !» : tel est le titre en gros caractères qui barrait la Une de l'édition du week-end des 1er et 2 février du quotidien communiste L'Humanité. À l'intérieur, un appel à manifester le 14 mars prochain «contre l'impunité des violences policières, pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre», signé par une impressionnante litanie de personnalités politiques, universitaires, militants, sportifs et membres du show business. 

«Cédric Chouviat est le premier mort de l’année à cause de violences policières [...] 26 décès en 2019, combien en 2020 ?», pouvait-on notamment voir écrit en gras dans le texte d'une pétition publiée dans la foulée adressée au président Emmanuel Macron, aux ministres Christophe Castaner et Nicole Belloubet, au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand et à celui du Sénat Gérard Larcher.

Philippe Martinez, Black M, Priscillia Ludosky parmi les signataires 

Parmi les signataires, un grand nombre d'élus, militants et universitaires de gauche, mais aussi des artistes comme le slameur Abd-Al Malik, les rappeurs Black M, Youssoupha, ou le groupe IAM, les comédiens Franck Dubosc, Thomas Ngijol, Yvan Le Bolloch, les footballeurs Blaise Matuidi, Mamadou Sakho, Vikash Dhorasoo, la militante Gilet jaune Priscillia Ludosky ou le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. 

Parmi les victimes citées dans cette pétition, plusieurs affaires largement médiatisées comme la mort de Rémy Fraisse, Adama Traoré, Liu Shaoyao, ou les décès plus récents de Zineb Redouane ou de Cédric Chouviat

Mais le chiffre avancé de 26 morts, imputé par le journal communiste aux «violences policières» en 2019, a rapidement suscité des interrogations : France inter a ainsi révélé le 7 février qu'il était issu d'un comptage du site d'information positionné à gauche Bastamag, qui recense toutes les personnes «décédées à la suite d’une intervention des forces de l’ordre». Dans la liste consultable en ligne, figure entre autres Mickaël Harpon, le terroriste de la préfecture de Paris, abattu après avoir assassiné quatre policiers et en avoir blessé grièvement deux autres. 

Des terroristes, des accidents, des assassinats... 

De fait, un rapide examen du comptage (qui recense 676 personnes tuées par la police depuis 1977) montre que Bastamag n'a pas fait dans la dentelle : ainsi, deux pompiers assassinés en 2017 par un policier en arrêt de travail qui s'est ensuite suicidé dans le cadre d'une sordide affaire d'adultère figurent dans ce bilan. Dans la même veine, un fonctionnaire de la Police aux frontières, tué accidentellement par sa collègue lors d'un entraînement au tir en février 2016, se trouve lui aussi dans la liste.

Des terroristes abattus par la police y figurent eux aussi, comme le Français d'origine tchétchène Khamzat Azimov, islamiste fiché S et auteur d'une attaque au couteau revendiquée par Daesh en mai 2018 à Paris, ou encore les auteurs des attentats de janvier 2015, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly.

La présence de Mickaël Harpon parmi ces 26 morts imputés aux violences policières en 2019, chiffre repris par L'Humanité, a suscité l’indignation du syndicat policier Unité SGP Police.

«C'est une insulte à toutes celles et ceux qui grâce à leur courage, leur résilience et attachement à notre démocratie vous permettent encore d'exercer votre profession», a déclaré le président du syndicat de police Yves Lefebvre le 9 février dans une lettre ouverte adressée à la rédactrice en chef du journal Maud Vergnol.

Quant aux cas d'abus policiers supposés énumérés dans la tribune du quotidien, le policier a estimé qu'ils «avaient fait l'objet d'investigations menées sous l'autorité de magistrats», certaines enquêtes étant toujours «encore en cours». 

«Pathétique», a pour sa part commenté le syndicat des Commissaires de la police nationale (SCPN).

L'Humanité plaide l'erreur

Interrogée par France inter, la rédactrice en chef du quotidien communiste a de son côté plaidé l'erreur, disant ignorer que Mickaël Harpon figurait dans cette liste. L'article était destiné selon elle aux «familles de victimes de violences policières», dont beaucoup seraient issues de «quartiers populaires». 

Lire aussi : Enquête sur Harpon : pourquoi sa femme a été libérée et révélations sur la clé USB

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