La gauche unitaire scelle une candidature commune pour 2027

À Bagneux, socialistes, écologistes et ex-Insoumis (Debout !, L’Après, Génération.s) s’engagent pour une candidature commune en 2027, avec un processus de désignation prévu d’ici fin 2025. Sans LFI, Place publique ni les communistes, l’unité reste fragile. L’objectif : contrer l’extrême droite via un projet commun.
Le 2 juillet 2025, à Bagneux (Hauts-de-Seine), une coalition de mouvements de gauche, incluant le Parti socialiste (PS), Les Écologistes, Génération.s, Debout ! (fondé par François Ruffin) et L’Après (ex-Insoumis), a acté une candidature commune pour l’élection présidentielle de 2027.
Cette initiative, portée par Lucie Castets, ex-candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, vise à unifier la gauche non mélenchoniste pour contrer l’extrême droite et éviter l’éparpillement des voix. Cette réunion marque un tournant, un an après la création du NFP, qui avait permis de mobiliser 9 millions d’électeurs lors des législatives anticipées de 2024.
Une gauche pas totalement unie
Sous l’égide d’Olivier Faure (PS), Marine Tondelier (Les Écologistes), François Ruffin, Clémentine Autain (L’Après) et Benjamin Lucas-Lundy (Génération.s), les participants ont signé un « serment » pour élaborer une plateforme programmatique commune et désigner un candidat unique d’ici octobre 2026.
Ce processus, qui pourrait inclure une primaire, sera précisé d’ici fin 2025. Faure a qualifié l’événement de « moment historique », comparant l’engagement à un « serment du Jeu de paume » pour ne pas laisser l’extrême droite monopoliser l’alternative à la politique macroniste. Marine Tondelier a évoqué un « Front populaire 2027 », rallumant « la lumière au bout du tunnel ». Cependant, l’unité reste fragile.
La France insoumise (LFI), menée par Jean-Luc Mélenchon, a décliné l’invitation, confirmant sa propre candidature. Place publique de Raphaël Glucksmann et le Parti communiste de Fabien Roussel étaient également absents, ce dernier conditionnant son soutien à une union préalable pour les municipales de 2026. Ces absences soulignent les divisions persistantes à gauche, notamment sur la stratégie et le leadership.
Raphaël Glucksmann, fort de son score aux européennes de 2024, rejette une primaire, préférant un projet social-démocrate. Ruffin et Autain, eux, se disent prêts à concourir dans une primaire, convaincus de pouvoir l’emporter. Une gauche unie pourrait, selon Harris Interactive, rivaliser avec le Rassemblement national au second tour.
Cette réunion, saluée comme un « grand jour » par Faure, pose les bases d’une coordination hebdomadaire et d’un travail programmatique. Les organisateurs ambitionnent de dépasser les querelles partisanes pour proposer un « plan de redressement » aux Français, ressuscitant l’élan du NFP. Les défis restent nombreux : unifier des sensibilités diverses, convaincre les électeurs macronistes de gauche et éviter une fragmentation fatale face à une droite nationaliste en embuscade.