Défense française : un rapport appelle à contrer les attaques, y compris américaines

Dans un contexte de guerre économique accrue, les entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD) française sont sous pression, avec 500 à 550 atteintes annuelles et plus de 750 alertes de sécurité économique en 2024, soit le double de 2020. Les États-Unis se trouvent au cœur de ce problème de défense.
Le rapport parlementaire, présenté en juillet 2025 par le député Horizons Christophe Plassard à la Commission des finances, dresse un constat alarmant : « La France fait face à une intensification sans précédent de la guerre économique ».
Guerre économique : le rapport de @cplassard invite à "mettre fin à la naïveté", et comporte 16 mesures afin de permettre à la France de mieux défendre ses intérêts économiques et stratégiques. A lire ⤵️ #DirectANhttps://t.co/vh1tAih6IJ
— LCP (@LCP) July 17, 2025
Les PME, maillons faibles de la chaîne, concentrent 80 % des attaques, principalement par des puissances stratégiques comme la Russie, la Chine, mais aussi des puissances considérées comme alliées comme les États-Unis.
L’allié américain au cœur des inquiétudes pour Paris
Les menaces, qualifiées de « protéiformes », incluent espionnage, cyberattaques (en hausse de 15 % en 2024 avec 4 000 incidents recensés par l’ANSSI), sabotages, et « lawfare » américain, où des réglementations comme le Patriot Act ou le Cloud Act permettent l’accès à des données sensibles. Les campagnes d’influence et les prises de contrôle hostiles visent à déstabiliser les entreprises, notamment dans l’aéronautique et le spatial. La dépendance à 90 % à des matières premières critiques (titane, terres rares) expose la BITD à des risques de rupture d’approvisionnement.
Pour contrer ces menaces, l’État a renforcé ses dispositifs. La DGA, avec sa nouvelle direction de l’industrie de défense créée en 2024, a musclé ses moyens, tout comme le SISSÉ, dont les effectifs sont passés de 24 à 32 ETP depuis 2016. La loi de blocage de 1968, réactivée, protège contre les demandes abusives d’informations étrangères, mais le rapport recommande d’alourdir les amendes. Parmi les 16 propositions, Christophe Plassard préconise d’augmenter les budgets des services de renseignement (DRSD, DGSE), de généraliser les « proxy boards » pour contrôler les investissements étrangers, et de créer un livret défense pour mobiliser l’épargne des Français vers les PME de la BITD.
À l’échelle européenne, le rapport appelle à un règlement de blocage et à un label type « Itar » pour contrer l’extraterritorialité américaine.
Dans un contexte d’inquiétude quant à la fiabilité de la Défense française, le député Horizons insiste sur la nécessité d’une posture offensive, impliquant des solutions numériques souveraines et une meilleure sensibilisation des étudiants aux enjeux de la guerre économique.