Australie : une commission conclut à un «génocide» britannique contre les Aborigènes

Australie : une commission conclut à un «génocide» britannique contre les Aborigènes© Daniel Munoz Source: Gettyimages.ru
Des manifestants pour les droits des Aborigènes australiens brandissent une pancarte : « L’Australie blanche a une histoire noire ». [Photo d’illustration]
Suivez RT en français surTelegram

Selon la Commission de justice Yoorrook, les peuples autochtones de l’État de Victoria ont subi une «destruction physique quasi totale» aux mains des colons britanniques. Le rapport reconnaît un «génocide» et propose cent mesures de réparation, dont des indemnisations et une reconnaissance politique accrue.

Les colons britanniques ont perpétré un « génocide » contre les Aborigènes de l’État de Victoria, en Australie, lorsqu’ils sont arrivés dans cette partie du monde au début des années 1830, a déclaré une commission d’enquête sur les injustices envers la population autochtone, la « Yoorrook Justice Commission » (Commission de justice Yoorrook).

La colonisation de Victoria, le second État le moins étendu en termes de superficie en Australie, situé au sud-est du pays, s’est déroulée entre les années 1834 et 1851. Durant cette période, la population autochtone a subi une « destruction physique quasi totale », passant d’environ 60 000 à 15 000 personnes, selon un rapport d’enquête rendu public le 1ᵉʳ juillet par la Commission de justice Yoorrook.

Les crimes commis par les Britanniques à Victoria incluaient « massacres de masse, maladies, violences sexuelles, exclusion, linguicide [l’élimination concertée et délibérée d’une ou de plusieurs langues par des mesures politiques explicites, NDLR], effacement culturel, dégradation de l’environnement, enlèvement d’enfants, absorption et assimilation », a expliqué la Commission.

« Il s’agit d’un génocide », a-t-elle conclu après plus de deux mois d’audiences publiques et l’audition des témoignages de plus de 1 300 Aborigènes.

Réparer les préjudices 

Le rapport propose 100 recommandations dans le but de « réparer » les préjudices causés aux Aborigènes par « l’invasion et l’occupation », avec notamment le versement de dédommagements et l’octroi de pouvoirs décisionnels à l’Assemblée des Premiers Peuples de Victoria.

La Première ministre de l’État de Victoria, Jacinta Allan, a déclaré par voie de communiqué qu’elle saluait le rapport et que son gouvernement en tiendrait compte.

« Le processus de recherche de la vérité de l’État de Victoria est une occasion historique d’entendre les histoires de notre passé qui ont été ensevelies – des histoires que tous les Victoriens ont besoin d’entendre », a-t-elle affirmé.

La directrice de l’Organisation de santé contrôlée par la communauté aborigène de Victoria (VACCHO), Jill Gallagher, a déclaré à la chaîne ABC : « Nous ne blâmons personne encore en vie pour ces atrocités », mais a tout de même souligné qu’« il est de la responsabilité de ceux d’entre nous encore en vie d’accepter cette vérité ».

270 massacres perpétrés par les colons

La Commission de justice Yoorrook a été créée en 2021, devenant ainsi la première du genre en Australie. Des enquêtes officielles similaires visant à « établir la vérité » sont actuellement menées dans d’autres États australiens.

Le Musée australien avait déclaré précédemment qu’au moins 270 massacres avaient été perpétrés par des colons contre des Australiens aborigènes entre la fin du XVIIIᵉ et le début du XXᵉ siècle, « dans le cadre de tentatives organisées et sanctionnées par l’État pour éradiquer les peuples des Premières Nations ».

À cause des atrocités commises à leur encontre, la population indigène d’Australie a subi une chute vertigineuse, passant d’environ 1 à 1,5 million à moins de 100 000 personnes au début des années 1900, selon les chiffres du Musée australien.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix