Asie-Pacifique : Donald Trump face à un sommet dominé par les partisans du libre-échange

Asie-Pacifique : Donald Trump face à un sommet dominé par les partisans du libre-échange© JORGE SILVA Source: Reuters
Le président des Etats-Unis Donald Trump (2e en partant de la droite) lors de sa dernière participation à un sommet de l'APEC à Da Nang, au Vietnam, le 11 novembre 2017 (image d'illustration).
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Après s'être retiré en 2017 de l'accord de libre-échange de la zone Asie pacifique et avoir boudé son enceinte de coopération, Donald Trump participe au sommet virtuel de l'APEC, où la majorité des participants ne jurent que par le libre-échange.

Deux semaines après l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, qui n’a pas concédé sa défaite, participe ce 20 novembre au 31e sommet des chefs d’Etat du forum de coopération économique de la région Asie-Pacifique (Asia-Pacific Economic Cooperation- APEC).

Accueilli officiellement par la Malaisie, le sommet se déroule en ligne pour cause d’épidémie mondiale. C’est la deuxième participation du président des Etats-Unis, la précédente remontant à 2017, année où les Etats-Unis se sont retirés de l’accord de partenariat transpacifique (TPP), devenu aujourd’hui l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP ou, en anglais Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership- CPTPP).

«Trump voudra, bien sûr, saisir cette opportunité pour se présenter comme un président en exercice et en tirer des bénéfices de politique intérieure», estime Oh Ei Sun, analyste de l'Institut de Singapour pour les Affaires internationales interrogé par l’AFP.

Cependant plusieurs importantes réunions de la 31e édition du sommet de l’APEC ont déjà eu lieu, comme celle des chefs d’entreprises à l’occasion de laquelle les dirigeants ont déjà prononcé des allocutions et exprimé leurs attentes.

Xi Jinping champion affiché du multilatéralisme

Le président chinois Xi Jinping a notamment livré un plaidoyer pour un commerce libre estimant que «la montée de l'unilatéralisme, du protectionnisme et de l'intimidation ainsi que des réactions négatives contre la mondialisation économique» avaient ajouté aux risques et aux incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale.

Il a aussi précisé la position de Pékin en déclarant : «La Chine restera attachée à l'ouverture et à la coopération, et adhérera au multilatéralisme et au principe de consultation approfondie, de contribution conjointe et d'avantages partagés.»

En ouverture de la réunion des chefs d’entreprises de l’APEC le Premier ministre malaisien Muhyidine Yassine a pour sa part souligné l’importance d’un commerce libre et multilatéral, élément, selon lui, de la reprise économique dans la région Asie-Pacifique. «C'est essentiel pour nos entreprises car la stabilité et la prévisibilité du marché sont les piliers centraux qui garantissent que le commerce et l'investissement continuent à circuler, même en temps de crise », a-t-il précisé.

Incertitudes sur la position future des Etats-Unis

Pour plusieurs participants les regards se portent désormais vers le président élu Joe Biden. Ainsi, le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a dit s’attendre à «plus de multilatéralistes» dans la future administration, mais en exprimant quelques réserves. «Je pense qu'ils soutiendront davantage l'OMC et l'APEC. Je ne suis pas sûr qu'ils seront plus enclins à ouvrir les portes en grand ou à rejoindre le PTPGP, car cela dépend aussi de la politique intérieure.»

Lee Hsien Loong a aussi imputé aux Etats-Unis les difficultés rencontrées par l’APEC et notamment l’incapacité en 2018 à parvenir à une déclaration commune (la réunion de 2019 qui devait se dérouler au Chili ayant été annulée pour cause de troubles sociaux dans ce pays). «De plus, ils n'ont pas soutenu le commerce en tant que proposition gagnant-gagnant. L'attitude de l'administration Trump est qu'il s'agit d'une proposition gagnant-perdant», a ajouté le Premier ministre de Singapour.

«Face aux grands défis économiques, nous ne devons pas répéter les erreurs de l'histoire et nous réfugier dans le protectionnisme », a pour sa part souligné la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, tandis que son homologue japonais Yoshihide Suga a insisté sur la nécessité de «définir les règles pour une économie mondiale libre et équitable».

Le grand absent du RCEP

Enfin, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, cité par l’agence Reuters, a semblé s’abriter derrière les Etats-Unis en estimant que Joe Biden avait raison de défendre des Etats-Unis «très présents» sur les questions de liées au multilatéralisme, au changement climatique et autres questions mondiales.

Sous l’administration Trump, les Etats-Unis avec la politique dite «America first» (priorité aux Etats-Unis) ont donné l’impression de se désintéresser de la coopération économique dans la région Asie-Pacifique, laissant la place libre aux initiatives de Pékin considéré comme le grand bénéficiaire d’un nouvel accord de libre-échange signé il y a quelques jours.

Washington est en effet absent du partenariat global régional (Regional Comprehensive Economic Partnership - RCEP) négocié entre quinze pays de la région Asie-Pacifique. Il constituera le premier ensemble commercial au monde avec 2,2 milliards d’habitants, soit un tiers de la population mondiale et à peu près la même proportion du produit intérieur brut global.

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