L’attentat de Manchester montre que même l'état d'urgence ne peut garantir de sécurité absolue. Il faut donc se pencher sur le modus operandi des services de renseignement et l'affectation de leurs ressources, estime l’analyste Charles Shoebridge.
Evoquant les mesures de sécurité nécessaires pour prévenir des attaques terroristes comme le récent attentat de Manchester, l’analyste en sécurité Charles Shoebridge explique qu’un équilibre doit être atteint entre libertés civiles et besoin de sécurité. «Une foule, comme, par exemple, lors d'un concert ou d'un événement sportif, dans des centres commerciaux ou à la gare, est toujours une cible, car ce type d’attaque peut causer des pertes massives», explique-t-il.
«Le problème est que si vous essayez d’assurer la sécurité, en empêchant quelqu’un d’entrer, par exemple, dans une salle de concert avec un explosif – vous déplacez tout simplement la menace de l’intérieur vers l'extérieur : les queues que les gens forment pour accéder à l’événement seront ciblées», estime-t-il.
Si quelqu’un est prêt à mourir en perpétrant un attentat... on ne peut faire que très peu en termes de sécurité physique
Charles Shoebridge croit que dans une situation où «les systèmes de renseignement ne marchent pas, dans la mesure où un attaquant peut atteindre sa cible, notamment s'il s'agit d'une cible facile sans garde du corps armé», et si «quelqu’un est prêt à mourir en perpétrant un attentat... on ne peut faire que très peu en termes de sécurité physique pour empêcher une attaque».
Malgré les efforts récents pour renforcer les mesures de sécurité à travers l’Europe, certains des plus grands pays tels que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont toujours en état d’alerte élevée, et les attaques continuent de s'y produire.
L’analyste souligne que «même dans la société la plus parfaite – qui n’existe pas –, chez les peuples les plus bienveillants, il y aura toujours des gens pour vouloir effectuer des attentats terroristes».
Des gens vont utiliser cette occasion pour appeler à donner encore plus de pouvoir, de financement et de ressources aux services de sécurité
Il ajoute que les pays ne se débarrasseront jamais complètement du terrorisme.
Néanmoins, l’expert poursuit en affirmant que beaucoup de questions se posent, y compris concernant «les changements à introduire pour améliorer le fonctionnement des services de sécurité».
«Certains, parmi les politiciens, les médias, les proches des services de sécurité, du MI5 en particulier, vont utiliser cette occasion, comme à chaque attentat terroriste, pour appeler à donner encore plus de pouvoir, de financement et de ressources aux services de sécurité», explique-t-il.
«Le problème n'est pas le manque de ressource des services de sécurité, le problème est plutôt de savoir comment ils prennent leurs décisions, comment ils travaillent, et comment des ressources déjà assez importantes sont effectivement déployées», conclut-il.
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