Avec l’administration Trump, nous allons plus assister à des négociations bilatérales qu'à des négociations collectives, remarque l'économiste Jack Rasmus.
RT : Donald Trump a signé un décret rompant avec le TPP. Que pensez-vous de cette décision ?
Jack Rasmus (J. R.) : C’est une grande décision, mais elle n’était pas inattendue. Ce que nous allons avoir avec l’administration Trump, ce sont des négociations bilatérales plutôt que des négociations collectives comme les accords commerciaux multilatéraux. Donald Trump veut donner son orientation à lui aux relations commerciales et il veut procéder par des négociations d'un pays face à un autre. Il se voit comme un grand négociateur et il veut se mesurer à des négociations bilatérales. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas en faveur du libre-échange – il l’est, à l’exception du fait que son approche est bilatérale. Il y a déjà des rencontres prévues entre l’administration Trump et le Canada, le Mexique, le Royaume-Uni – Theresa May se rend aux Etats-Unis. C’est le lancement d’un processus de négociations bilatérales où Donald Trump va viser le plus haut possible, va prendre contrôle des affaires commerciales afin d'être apprécié par le peuple américain en vue des négociations avec le Congrès sur nombre de choses. Les deux premiers mois il va gouverner par décrets.
Ce n’est pas nécessairement en signant un décret rompant avec le TPP qu’on fait revenir les emplois
RT : A quelle réaction populaire peut-on s'attendre à l'égard de ce décret ?
J. R. : Le TPP n’était pas très populaire ici, sauf pour les chefs d'entreprises, de multinationales qui en auraient tiré le bénéfice principal. Mais les gens sont fatigués des accords de libre-échange, car ils n’ont manifestement pas donné de résultat en ce qui concerne les emplois et les revenus. L’opposition à ces accords et leurs effets devient de plus en plus forte.
RT : Selon vous, quelles seront les conséquences de cette décision du président américain ?
J. R. : Les grandes sociétés seront les plus déçues. Nous allons voir la Chine regrouper certains pays asiatiques qui devaient faire partie du TPP. A l’échelle mondiale, la Chine sera gagnante en ce qui concerne cette situation particulière. Mais la stratégie de Donald Trump est de pousser les entreprises à investir aux Etats-Unis, pour pouvoir dire : «Regardez, nous avons fait revenir les emplois.» Cependant, ce n’est pas nécessairement en signant un décret rompant avec le TPP qu’on fait revenir les emplois.
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