La sortie du Partenariat transpacifique, un accord de libre-échange promu par Barack Obama qui s'était «mis d'accord avec les républicains», sera une victoire personnelle de Donald Trump, considère Gerald Celente, du Trends Research Institute.
RT : Pour Donald Trump le TPP est une «catastrophe». Il y a également eu de très importantes manifestations contre ce projet. Qu’y a-t-il exactement dans cette affaire pour susciter une telle opposition ?
Gerald Celente (G. C.) : On ne nous laisse pas en savoir grand-chose. Souvenez-vous, cela a été fait en toute discrétion pendant ces sept années de présidence de Barack Obama qui, en arrivant à la Maison Blanche, avait promis un gouvernement très transparent… Nous, le peuple, nous en savons peu à ce sujet, mais ils ont présenté ce projet comme «l'accord commercial le plus progressif de l’histoire américaine». Ce n’est pas très progressif [...] il ne s’agit pas d’un accord commercial ; il s’agit plutôt de donner le droit aux multinationales étrangères de contourner le cadre gouvernemental. C’est la grosse affaire du TPP. Mais nous, le peuple, on ne nous laissera jamais voir tout cela.
Donald Trump va renégocier l'Aléna ; je ne pense pas qu’il le supprime
RT : Les autres pays de la région du Pacifique pourraient-ils adopter une autre version du TPP – sans les Etats-Unis ?
G. C. : Souvenez-vous des premiers débats des républicains avec Donald Trump – il a accusé la Chine d'y participer, alors que ça n'était pas le cas. Voilà donc ce que cela va donner : la Chine se concentrera sur d’autres pays asiatiques. Cela va mener à un nouvel accord. En effet, quand l’Australie est sortie des négociations après la victoire de Donald Trump, elle a dit vouloir négocier avec la Chine.
RT : Trump est également très critique à l'égard de l'Aléna - pensez-vous qu'il abandonnera d'autres accords commerciaux auxquels les Etats-Unis participent ?
G. C. : Il va certainement le restructurer. Il en a le pouvoir – il n’a pas besoin du Congrès pour faire quoi que en soit avec l'Aléna. De 1997 à 2015, nous avons perdu plus de cinq millions d’emplois dans le secteur de production aux Etats-Unis. Ensuite, il y a toutes ces déclarations des producteurs, surtout dans l’industrie de l’automobile, qui disent que nous allons faire revenir la production aux Etats-Unis. Cela a été l’une des questions principales au Forum de Davos la semaine dernière. Donc oui, il va renégocier l'Aléna, mais je ne pense pas qu’il le supprime.
RT : Beaucoup d'entreprises américaines pourraient bénéficier du TPP, y compris les exportateurs de produits alimentaires, qui actuellement font face à des taxes élevées lorsqu'ils vendent en Asie. Comment pensez-vous qu'ils vont réagir ?
G. C. : Ca n'est pas vraiment le cas, car, une fois de plus, ce que le TPP visait était de donner aux sociétés étrangères la souveraineté sur celle de leur Etat. Autre chose : Barack Obama s’est mis d’accord avec les républicains pour promouvoir le TPP. La suppression du TPP] n’est donc pas une victoire républicaine, mais celle de Donald Trump.
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