Ukraine : Poutine et Macron ont évoqué les «garanties de sécurité» réclamées par Moscou
- Avec AFP
Les présidents russe et français Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont entretenus ce 31 janvier par téléphone pour la seconde fois en quatre jours afin d'évoquer la crise en Ukraine, ont indiqué Moscou et Paris.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron ont échangé par téléphone ce 31 janvier, abordant la situation en Ukraine.
«L'échange de vues s'est poursuivi sur la situation autour de l'Ukraine et les questions liées à la fourniture à la Russie de garanties de sécurité sur le long terme et établies juridiquement», a annoncé la présidence russe dans un communiqué. Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a «encore une fois évoqué en détail les approches de principe de ces problèmes».
Les deux dirigeants, qui s'étaient déjà entretenus le 28 janvier, sont convenus de poursuivre les contacts par téléphone mais aussi, selon le Kremlin, d'étudier «la possibilité» de se rencontrer en personne.
«Cet échange fait suite aux conversations du président de la République avec ses homologues russe et ukrainien vendredi 28 janvier et s’inscrit dans une même logique de désescalade», a indiqué pour sa part la présidence française après l'appel.
Selon l'Elysée, «les deux présidents accueillent favorablement les avancées positives en format Normandie», le format de pourparlers qui rassemble la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France pour régler le conflit dans l'est de l'Ukraine.
Ces derniers jours, plusieurs pays occidentaux ont annoncé l'envoi de nouveaux soldats en Europe orientale, dont les Etats-Unis – qui ont déjà placé 8 500 militaires en alerte pour renforcer l'OTAN – et la France, qui veut déployer «plusieurs centaines» de soldats en Roumanie. Le Premier ministre britannique Boris Johnson va quant à lui proposer la semaine prochaine à l'OTAN un déploiement de troupes sur le continent pour répondre à ce qu'il qualifie d'«hostilité russe» envers l'Ukraine.
Ces déclarations s'inscrivent dans un contexte de vives tensions entre l'Occident et Moscou autour de la sécurité en Europe. Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement. La Russie, de son côté, exprime ses craintes quant à sa sécurité, liées à l'extension de l'OTAN vers l'est et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à l'Ukraine, pays voisin. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN des traités prévoyant un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide. Les Occidentaux refusent à ce jour les demandes russes, invoquant le caractère défensif de l'Alliance atlantique d'une part, et la souveraineté des Etats, devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part.