Rudolph Giuliani, l'avocat de Trump, évoque une «conspiration nationale» pour faire élire Joe Biden
Depuis les locaux du parti républicain, les avocats de Donald Trump ont détaillé par le menu leurs accusations à l'encontre du camp démocrate d'un «système de fraudes électorales massives» . Joe Biden a dénoncé l'«irresponsabilité» de son rival.
Le 19 novembre, les avocats de Donald Trump, dont Rudolph Giuliani et Sydney Powell, ont tenu une conférence de presse dans les locaux du parti républicain près du Capitole, à Washington, afin de détailler les accusations de fraudes électorales visant le camp démocrate. Une conférence que la plupart des grands médias américains, hormis Fox News, ont refusé de diffuser en direct et dans laquelle la défense du président sortant a réaffirmé la position selon laquelle c'est lui qui aurait remporté l'élection du 3 novembre. Pourtant, alors que le scrutin n'a toujours pas rendu son verdict définitif, les projections des grands médias américains font état de la victoire de Joe Biden.
«Je connais les crimes, je peux les sentir. Mais je n'ai pas à les sentir, je peux vous le prouver de 18 manières différentes», a débuté Rudolph Giuliani, qui a été procureur fédéral avant d'être maire de New York de 1994 à 2001.
Un «système de fraudes massives» qui viendrait «directement du candidat» Joe Biden, selon le camp Trump
Très offensif, l'avocat de Donald Trump a évoqué une «conspiration nationale» et un «système de fraudes massives» lors de la dernière élection présidentielle. «Il n’y a pas eu que quelques fraudes dans un Etat», a-t-il ajouté avant de dénoncer des illégalités observées selon lui dans des Etats comme le Michigan, le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie, le Nevada et l'Arizona.
Selon Rudolph Giuliani, des témoins auraient fait état au total de 682 770 bulletins de vote par correspondance qui n'auraient pas été correctement inspectés en Pennsylvanie. Un témoin de Detroit aurait par ailleurs signalé sous serment, toujours d'après l'avocat, avoir constaté l'antidatage de bulletins de vote par correspondance.
Par ailleurs, dans certaines circonscriptions, il a assuré que certains bulletins de vote auraient été traités plusieurs fois, des bureaux de vote ayant enregistré selon lui entre 150 et 350 % de participation, «preuve circonstancielle évidente» de fraude, d'après l'ancien maire de New York aujourd'hui au service du président américain.
«Cela suggère un plan conçu depuis un lieu centralisé pour organiser ces fraudes en particulier dans les grandes villes contrôlées par les démocrates et celles qui ont un long passé de corruption [...] C’est un plan qui vient directement du parti démocrate et cela vient du candidat», a-t-il ensuite lancé, accusant ainsi directement Joe Biden. «C'est pourquoi il n'a peut-être pas eu besoin de sortir et de faire campagne», a poursuivi Rudolph Giuliani, faisant allusion au fait que le candidat démocrate a conduit une campagne largement virtuelle en raison de la pandémie de Covid-19.
Le logiciel électoral de Dominion mis en cause
L'avocate Sydney Powell a ensuite accusé l'entreprise canadienne Dominion en charge du système de vote électronique au sein de plusieurs Etats lors de l'élection. Le logiciel électoral utilisé par Dominion dans le Michigan aurait selon elle effacé ou réattribué à son rival des millions de votes en faveur du président sortant.
Elle a notamment accusé l'entreprise d'être détenue par une autre société informatique, Smartmatic, qui aurait selon l'avocate des liens avec le milliardaire George Soros, mais aussi avec des pays comme la Chine, Cuba ou encore le Venezuela. Les deux sociétés ont rejeté ces allégations, et Caracas a fait état d'accusations «absurdes» et «ridicules».
L'ancien maire de New York s'en est aussi pris à la presse nationale américaine qui aurait dressé «un scandaleux rideau de fer de censure» en ignorant ou en discréditant les accusations de fraudes. «Vous mentez au peuple américain quand vous dites qu'il n'y a pas de preuves», a-t-il répondu à un journaliste qui notait que plusieurs plaintes avaient déjà été rejetées par les tribunaux. «Mon Dieu, que devons-nous faire pour que vous donniez au peuple la vérité ?», a alors demandé l'avocat de Donald Trump. Il a conclu en affirmant que la «presse vicieuse» avait intimidé des témoins ainsi que des avocats, et que la censure des médias et des entreprises de la tech telles que Google, Twitter ou Facebook était «presque aussi grave» que la fraude électorale présumée.
Ces lourdes accusations ont fait réagir le candidat démocrate. «Je pense que [les Américains] sont les témoins d'une incroyable irresponsabilité, de messages incroyablement préjudiciables envoyés au reste du monde sur le fonctionnement de la démocratie», a-t-il déploré le 19 novembre.
«Je suis convaincu qu'il sait qu'il a perdu et que je prêterai serment le 20 janvier. Ce qu'il fait est tout simplement scandaleux», a ajouté Joe Biden, toujours en tête selon les prédictions des grands médias américains. Alors que plusieurs procédures ont été entamées par le camp Trump, l'avance du candidat démocrate dans l'Etat de Georgie s'est amoindrie après un recomptage des voix mais les autorités locales ont confirmé sa victoire par plus de 12 000 voix. L'écart avec Donald Trump étant minime, celui-ci peut néanmoins exiger une nouvelle vérification.