Coronavirus : les Etats-Unis démentent avoir acheté des masques destinés à la France
Après les accusations portées par plusieurs présidents de région en France contre Washington pour avoir mis la main sur une cargaison de masques destinée à l'Hexagone, un haut-responsable de l'administration américaine a réfuté l'information.
Après des accusations lancées par plusieurs responsables politiques à l’encontre des Etats-Unis pour avoir acheté à la Chine des masques destinés à la France en pleine pandémie de coronavirus, Washington a démenti l’information. «Le gouvernement des Etats-Unis n'a acheté aucun masque qui devait être livré par la Chine à la France», a fait savoir un haut-responsable de l’administration américaine auprès de nos confrères de l’AFP.
«Les informations affirmant le contraire sont complètement fausses», a-t-il poursuivi, alors que plusieurs présidents de régions, dont Renaud Muselier (Provence-Alpes-Côté d’Azur) sur l’antenne de RT France, ont fait montre de leur agacement quant à l’initiative américaine.
La diplomatie mondiale chamboulée par le coronavirus
«La commande avec le paiement a été réalisée, c’est-à-dire que les masques sont fabriqués et en attente en Chine […] La difficulté que nous rencontrons c’est l’acheminement. Ce matin sur le tarmac en Chine, une commande française a été achetée par les Américains cash, et l’avion qui devait venir en France est parti directement aux Etats-Unis. Devant ces problèmes, je suis en train de sécuriser la marchandise de façon à ce qu’elle ne soit pas saisie ou achetée par d’autres», avait-il dénoncé le 1er avril.
«Sur le tarmac, les Américains sortent le cash et payent trois ou quatre fois (plus cher) les commandes que nous avons faites, donc il faut vraiment se battre», a de son côté appuyé Jean Rottner, président de la région Grand-Est, repris par l’AFP.
Alors que le monde entier cherche à se procurer des masques pour faire face à la maladie, le problème semble prendre de l’ampleur. Le 2 avril, le Premier ministre Justin Trudeau s’est dit «très inquiet» sur de possibles cas similaires au Canada. «J'ai entendu parler de ces informations et bien sûr elles sont préoccupantes […] On comprend que les besoins aux Etats-Unis sont criants mais les besoins au Canada sont criants aussi», a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse.
Le gouvernement français avait lui réquisitionné, le 5 mars, un stock de quatre millions de masques appartenant à la société Mölnlycke, une entreprise suédoise, et qui étaient destinés à l’Italie et l’Espagne, faisant naître des tensions entre Paris et Stockholm.
Cette concurrence entre les pays au sujet de l’approvisionnement de matériel médical pourrait laisser des traces dans les différentes relations diplomatiques post-Covid-19.
Et dans une Union européenne dépassée, reconnaissant son impuissance, le coronavirus paraît déjà sonner le glas des espoirs fédéralistes européens.