La Suisse a mal à ses médias

La Suisse a mal à ses médias
[image d’illustration générée par l’intelligence artificielle]
Suivez RT en français surTelegram

Le chroniqueur Jacques Frantz interroge le déclin des médias suisses «traditionnels», dans un pays où la démocratie directe suppose une information impartiale. Perte de crédibilité, crise de confiance, alignements éditoriaux et dérives idéologiques alimentent le recours croissant aux médias alternatifs.

Dans un communiqué de presse datant déjà du 24 novembre dernier, la SRG SSR, société anonyme qui regroupe l’ensemble des radios et télévisions publiques dans les quatre langues nationales, annonçait une économie de 270 000 000 CHF, soit une réduction de 17% de son budget actuel. Cette baisse s’accompagne d’une réduction sensible des effectifs. 900 postes doivent être supprimés d’ici 2029.

Il faut dire que les taux d’audience font grise mine. La radio romande en particulier enregistre une baisse de 25% en 2025.

De mauvais choix techniques et éditoriaux.

La SRG SSR a abandonné la FM au profit du DAB+, et les auditeurs n’ont pas suivi. À telle enseigne que les fins stratèges ont dû faire machine arrière. Mais ce choix technique ne peut expliquer à lui seul un tel désamour. En effet, les médias suisses ont été particulièrement complaisants avec les autorités, se faisant les chantres d’une politique qui a choqué.

Comme ailleurs en Europe, la COVID et surtout la guerre en Ukraine ont été et demeurent des sujets comme qui dirait extrêmement clivants. Ainsi, la pression concernant le vaccin a été mal vécue par bon nombre de citoyens. Mais au moment de l’opération militaire spéciale, de nombreux citoyens suisses qui considèrent que la légendaire neutralité est l’une des conditions de leur prospérité ont très mal vécu l’alignement sur Washington, Londres, Paris et Bruxelles. Le calamiteux sommet de Bürgenstock pour la paix en Ukraine où la Russie n’a même pas été invitée a complaisamment été relayé par les radios et les télévisions du pays. Les médias et la démocratie directe.

C’est bien connu, une démocratie est impossible sans des médias impartiaux. Or, comme chacun sait, la Suisse vote souvent et surtout sur une grande quantité d’objets. Si la population éprouve un grand respect pour ses institutions, la frange la plus « complotiste » de la population tend à remettre en cause la sincérité des récents scrutins. Il faut dire que le vote par correspondance fait régner une certaine opacité. Cependant, si des fraudes massives et systématiques n’ont jamais été prouvées, nul ne peut nier que l’impartialité des médias laisse à désirer, et c’est là un doux euphémisme. Le wokisme, l’hystérie climatique sont désormais le quotidien d’une télé et d’une presse de plus en plus critiquée. Pas étonnant dans ces conditions qu’un certain nombre de citoyens de toutes tendances se détournent de médias qu’ils considèrent à tort ou à raison davantage enclins à influencer qu’à informer. En effet, les journalistes ont tendance à marginaliser toutes les opinions qui osent s’écarter de l’extrême centre. Il y a quelques années, une initiative avait même été lancée pour abolir la redevance payée par chaque foyer pour financer la radio et la télévision. La votation, on s’en doute, n’avait pas abouti. Il n’en reste pas moins que pour calmer la grogne, cette dernière devrait baisser ces prochaines années.

On le voit, la Suisse n’est pas la dernière à glisser sur la pente savonneuse des dérives idéologiques occidentales. Dès lors, le recours d’une partie toujours plus importante de la population aux médias alternatifs et aux réseaux sociaux pour s’informer n’est pas une surprise. 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix