Pompeo à Budapest : la diplomatie hongroise dénonce une «énorme hypocrisie»
En voyage à Budapest, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est venu mettre en garde la Hongrie contre la dangerosité supposée d'une alliance économique avec la Russie ou la Chine. Mais son homologue Peter Szijjarto n'a pas mâché ses mots.
Alors que le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, continue sa tournée de cinq jours en Europe de l'Est et y multiplie les déclarations mettant en garde les nations contre des accords avec la Chine et la Russie, la Hongrie a réservé un accueil sans enthousiasme au dignitaire états-unien le 11 février.
A l'occasion d'une conférence de presse commune, le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a exprimé la position de son pays à Mike Pompeo : «Le monde ne deviendra pas meilleur tant que certains pays continueront à passer leur temps à intervenir dans les affaires intérieures des autres pays.»
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— RT France (@RTenfrancais) February 3, 2019
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Et de préciser que Budapest pouvait bien continuer à entretenir des relations en toute transparence avec la Moscou et Pékin. Le chef de la diplomatie hongroise a par ailleurs qualifié d'«énorme hypocrisie» le confinement de son pays pour ses liens avec la Russie et la Chine. Peter Szijjarto a ajouté : «En surface, les critiques sont nombreuses, mais sous la surface, il y a beaucoup d'échanges entre l'Europe et la Russie qui se comptent en milliards d'euros. [...] La coopération avec la Russie ou la Chine ne nous nuit pas.» Le ministre hongrois a également estimé que ces liens économiques ne faisaient pas pour autant de son pays un allié moins fiable pour l'OTAN.
Des déclarations à mille lieues des assertions enflammées de Mike Pompeo qui déclamait pour sa part, un peu plus tôt : «Nous ne devons pas laisser Poutine meurtrir les relations amicales entre les pays de l'OTAN. [Les Etats-Unis] ont appris à leurs dépens, de par l'Histoire, que la Russie ne serait jamais l'amie de la liberté et de la souveraineté des petites nations.» Concernant la Chine, le secrétaire d'Etat américain a simplement spéculé : «La poignée de main offerte par Pékin n'est pas gratuite... Elle laissera la Hongrie avec de nombreuses dettes économiques et politiques.»