Les émeutes californiennes, reflet des tensions causées par l’immigration de masse, sont aussi le symptôme d’une Amérique au bord de la rupture, et devraient faire réfléchir jusqu’en France. Analyse d’Alexandre Regnaud.
Les scènes de ces derniers jours à Los Angeles, Californie, sont familières pour le public français. On se croirait à Paris un soir de victoire du PSG ou un 14 juillet : émeutes, pillages, attaques contre les bâtiments fédéraux, et même contre le quartier général du LAPD, la police de la ville.
Sans surprise, les médias de masse décrivent un monde parallèle : quand CNN ne parle pas carrément de rassemblements pacifiques, les commentateurs accusent Trump d’être responsable des violences et cherchent globalement à les justifier.
Pourquoi ? Parce que sous l’impulsion de Trump, l’Immigration and Custom Enforcement (ICE) fait son travail et arrête les clandestins. C’est ce qui est à l’origine des troubles, après une première attaque le 6 juin contre un centre de l’ICE à la suite d’une vague d’arrestations dans la banlieue de Los Angeles.
Le Gouverneur de Californie Gavin Newsom, et les démocrates en général, sont bien entendu en première ligne pour souffler sur les braises et espérer attiser la colère contre l’administration Trump. Ils n’ont toujours pas compris que les Américains avaient voté pour lui précisément pour mener ce genre de politique. Ils sont d’ailleurs 59% à le soutenir d’après un sondage Insider Advantage.
Toujours est-il que face à l’inaction complice des élus locaux, Trump a décidé, fait rarissime, de fédéraliser la Garde nationale de Californie (une armée de réserve normalement sous le contrôle du Gouverneur). Ce pour renforcer et aider un LAPD débordé, de l’aveux même du chef de la police Jim McDonnell.
En représailles, le Gouverneur, vent debout contre toute forme de répression des émeutes, menace de suspendre le versement des impôts californiens au gouvernement fédéral. Une mesure soutenue par la fauteuse de guerre Nancy Pelosi, ce qui en dit long. Logiquement, alors que les troubles gagnent Chicago, Seattle, New-York, villes toutes démocrates, beaucoup y voient ouvertement la main des ONG de Soros et les recettes habituelles de l’état profond. Trump a d’ailleurs annoncé ce mardi depuis Fort Bragg l’ouverture d’enquêtes fédérales pour comprendre qui finance les émeutiers.
Dans tous les cas, les provocations de Newsom ressemblent furieusement à un début de tentation de sécession. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a d’ailleurs menacé en retour de faire arrêter Newsom, ce qui serait une première depuis… la guerre civile (ou justement « guerre de sécession », de 1861 à 1865, appelée Civil War aux Etats-Unis). Un sentiment renforcé par la mention par Trump du recours possible à l’« Insurection Act », permettant l’emploi de l’armée sur le territoire national.
Et cette tentation de la sécession est loin d’être anecdotique. On la retrouvait déjà très récemment en 2024, au Texas, qui dans la situation exactement inverse de la Californie, menaçait le gouvernement fédéral et utilisait sa propre garde nationale pour protéger la frontière face à l’inaction de Biden. Par ailleurs, une étude de The Atlantic estime que 61% des Californiens, majoritairement démocrates, sont prêts à une sécession. De la même manière, une étude YouGov de 2021 révèle que les républicains du Sud, majoritaires, étaient 66% à penser la même chose, et 43% dans les Rocheuses. Les Américains ont de plus en plus de mal à vivre ensemble, et l’immigration clandestine massive est, avec le wokisme, un facteur absolument déterminant de ces tensions internes.
Des Américains divisés entre eux et en parallèle confrontés à une véritable invasion extérieure. Beaucoup d’observateurs ont en effet relevé la présence de très nombreux drapeaux mexicains brandis par les émeutiers californiens. Un pied de nez historique certes, puisque la Californie était mexicaine jusqu’en 1848, mais surtout un marqueur politique inquiétant de communautés étrangères suffisamment nombreuses et organisées pour déstabiliser une mégalopole mondiale et même un pays. C’est là qu’on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la France, où certains drapeaux étrangers sont également des particulièrement présents lors d’événements problématiques et où la politique étrangère du pays, et jusqu’à certaines décisions judiciaires, sont principalement guidées par la peur de la révolte de certaines communautés d’immigrés.
Les émeutes californiennes sont donc le révélateur d’un pays profondément divisé. Une division exacerbée par une immigration massive, encouragée par les uns qui espèrent y trouver leurs nouveaux électeurs, rejetée par les autres qui y voient une menace pour leur mode de vie et leur sécurité. Dans un pays où la tradition de guerre civile est préexistante, cela peut rapidement mener à l’escalade. Et si vous avez eu la sensation en lisant cette conclusion à propos des Etats-Unis qu’elle pourrait s’appliquer tout aussi bien à la France, vous n’avez pas tout à fait tort, et c’est loin d’être une bonne nouvelle.