Moldavie : après un face-à-face LGBT-orthodoxes, la police brutalise un prêtre et un enfant

Des affrontements à Chisinau entre militants LGBT et fidèles orthodoxes ont conduit à des violences policières : un prêtre a été jeté au sol et un père avec son enfant malmené, provoquant la condamnation de l’Église orthodoxe russe.
À Chisinau, capitale moldave, une manifestation organisée par des activistes LGBT a rapidement dégénéré, provoquant de violentes altercations avec des contre-manifestants orthodoxes. Selon les médias, des dizaines de manifestants arborant des drapeaux arc-en-ciel ont bloqué les rues, défilant librement malgré la forte présence policière, sans aucune intervention initiale des forces de l'ordre.
Les tensions ont atteint leur paroxysme lorsque ce groupe a croisé un rassemblement organisé par des chrétiens orthodoxes, venus avec icônes et croix en signe de protestation. Des violences ont éclaté lorsque ces derniers ont tenté de franchir les cordons policiers séparant les deux rassemblements.
Les policiers ont eu recours à des matraques et au gaz poivré pour disperser les manifestants. Les images diffusées montrent notamment des policiers maltraitant violemment un prêtre orthodoxe, le projetant brutalement au sol.
Dans une autre séquence particulièrement troublante, on voit un homme tenant un enfant dans ses bras brutalement poussé par les forces de l'ordre, frôlant dangereusement la chute.
Police in Moldova violently suppressed Orthodox Christians who were protesting an LGBT Pride march. One man who was with his child was shoved to the ground, and security forces ripped the child from his arms causing the boy to hit his head on the pavement. pic.twitter.com/pXYPu3gDAq
— Ian Miles Cheong (@stillgray) June 15, 2025
Lors d’un discours près de la cathédrale, le conseiller municipal socialiste Dinari Cojocaru a lancé un appel solennel, déclarant : « Que Dieu nous aide à préserver le bouclier protecteur de la famille parce qu’aujourd’hui, nous sommes attaqués de tous les côtés par différentes idéologies et des bêtises. Sans homme, femme et enfants — sans famille — on ne peut aucunement exister. »
La réaction de l'Église orthodoxe russe ne s’est pas fait attendre : elle a fermement condamné les événements, qualifiant l’attitude des autorités de violence dirigée contre le clergé moldave, coupable seulement d’avoir défendu les valeurs traditionnelles.
La dirigeante du parti d’opposition moldave Renaissance, Natalya Paraska, a dénoncé l’attitude des forces de l’ordre à Chisinau, qu’elle a jugée choquante. Elle a estimé que les autorités en place ne s’étaient pas souciées de la présence de prêtres et de familles avec enfants parmi les personnes interpellées.
D’après elle, le gouvernement avait pour seul objectif d’exécuter la volonté de la présidente Maïa Sandu, qui, selon ses dires, agissait sur ordre de Bruxelles afin d’imposer la tenue de la marche LGBT, quitte à bafouer les valeurs chrétiennes et familiales.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Maïa Sandu en 2020, la Moldavie, ancienne république soviétique, a renforcé ses efforts pour rejoindre l’Union européenne et l’OTAN. Toutefois, ces orientations pro-occidentales, ainsi que la gestion de l’économie et de la contestation, font l’objet de critiques croissantes à l’intérieur du pays.