La fausse mort de Babtchenko pourrait saper la confiance dans la presse, selon le chef de l'OTAN
La mise en scène par les services de renseignement ukrainiens de la mort du journaliste Arkadi Babtchenko pourrait «miner la confiance dans la presse libre», a estimé ce 8 juin Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a critiqué ce 8 juin l'Ukraine pour avoir mis en scène le meurtre du journaliste Arkadi Babtchenko. Il estime que l'opération des services de renseignement ukrainiens pourrait saper la confiance des citoyens dans la presse libre et alimenter la propagande.
«Je tiens à souligner que je regrette que cet événement puisse miner la confiance dans la presse libre et être utilisé pour alimenter la propagande. Je crois profondément que la meilleure façon de s'assurer que nous ne sommes pas victimes de fausses informations est d'avoir une presse libre et indépendante», a expliqué Jens Stoltenberg lors d'un point presse.
Le 29 mai dernier, le journaliste et écrivain russe Arkadi Babtchenko avait été annoncé mort, assassiné par balle à Kiev. Le lendemain, la presse internationale ainsi que de nombreux commentateurs s'en étaient fait l'écho. A la surprise générale, Arkadi Babtchenko était par la suite apparu devant la presse à Kiev. Les autorités ukrainiennes ont alors révélé que la mise en scène de son assassinat avait été une ruse pour empêcher une attaque supposée contre lui.
Afin de mettre en place ce stratagème, Arkadi Babtchenko a eu recours à un maquilleur chargé de lui dessiner des blessures à l'aide de sang de cochon. Le journaliste a également confié s'être revêtu d'une chemise criblée de balles et s’être entraîné pour tomber comme une personne réellement abattue. «Mon but était de rester en vie et d'assurer la sécurité de ma famille [...] Les standards journalistiques, c'est la dernière chose à laquelle je pensais à ce moment», s'était-il alors justifié.
La fausse mort de Babtchenko a été critiquée de toutes parts, à commencer par la Fédération internationale des journalistes. «En répandant faussement la nouvelle de son assassinat, les autorités ukrainiennes ont gravement porté atteinte à la crédibilité de l'information, et leur communication court le risque d'être prise pour une opération de propagande», avait déploré son président Philippe Leruth, le 31 mai dans un communiqué .