Réapparu après son pseudo-assassinat, Babtchenko exige 50 000 dollars pour toute interview
Après avoir mis en scène sa propre mort avec la complicité de Kiev, le journaliste russe anti-Poutine Arkadi Babtchenko réclame 50 000 dollars pour un entretien exclusif. Il a toutefois rejeté l'offre... d'un média public russe.
L'histoire rocambolesque du journaliste russe Arkadi Babtchenko n'en finit pas de faire parler. Annoncé mort en Ukraine puis réapparu en pleine santé devant les journalistes, l'homme de 41 ans n'a pas laissé son sens des affaires dans son voyage dans l'au-delà.
En effet, l'une de ses consœurs, Alesia Batsman a révélé que sa collaboratrice Elena Poskannaïa, avait contacté Arkadi Babtchenko pour le compte d'une émission de télévision, mais que ce dernier avait exigé une rémunération de 50 000 dollars pour une interview exclusive.
Une situation d'autant plus gênante que cette journaliste, Alesia Batsman, avait été, selon ses dires, à l'origine de la levée d'une cagnotte pour afficher sa solidarité envers la famille d'Arkadi Babtchenko, lorsque celui-ci avait simulé sa mort. «Il semble qu'aujourd'hui nous devons organiser une collecte de 50 000 dollars pour pouvoir interviewer Arkadi», s'est-elle offusquée sur Facebook.
Sur le réseau social, Arkadi Babtchenko a confirmé son exigence, expliquant que cette somme compenserait le fait qu'il soit «archi-fatigué [et] au bord d'une dépression nerveuse».
Ironie du sort, ce journaliste opposé à la politique de Vladimir Poutine, n'imaginait pas que le premier média à manifester son intérêt pour un entretien avec lui serait... une chaîne publique russe, Rossiya 1. L'offre a été déclinée par l'intéressé dans des termes particulièrement fleuris : «Chers amis, si vous n'avez toujours rien compris, je vous explique : c'est une offre uniquement pour les médias, pas pour des propagandistes de merde. Mettez-vous cet argent dans le cul et allez vous faire foutre. Mais je viendrai à votre chaîne télé, je vous le promets. Plus tard. A bord d'un Abrams [un char d'assaut]. Et pas pour une interview.»
Le journaliste et écrivain russe Arkadi Babtchenko avait été annoncé mort, assassiné par balle le 29 mai au soir à Kiev en Ukraine, provoquant une vague d'indignation dans une partie de l'intelligentsia, notamment française, qui n'avait pas attendu pour pointer du doigt la responsabilité du Kremlin. Contrecarrant cette analyse, le journaliste était en fait réapparu vivant, le 30 mai devant la presse.
Les autorités ukrainiennes avaient alors déclaré que la mise en scène de l'assassinat du journaliste russe Arkadi Babtchenko était une ruse conçue pour empêcher un attentat contre lui. Le président ukrainien avait également assuré qu'Arkadi Babtchenko et sa famille bénéficiaient d'une protection en raison d'un complot le menaçant. Ce qui n'empêche pas celui-ci d'être présent sur les réseaux sociaux et d'avoir acquis une certaine notoriété depuis.