Erdogan qualifie Assad de «terroriste», Moscou fustige des jugements sans «aucune base légale»

Erdogan qualifie Assad de «terroriste», Moscou fustige des jugements sans «aucune base légale»
Soldats turcs et rebelles de l'Armée syrienne libre en février 2017, photo ©Khalil Ashawi/Reuters
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La Turquie fait partie des puissances régionales associées au processus de paix d'Astana. Pour autant, la dernière sortie de Recep Tayyip Erdogan sur le président Bachar el-Assad brouille quelque peu la position de la Turquie sur le dossier syrien.

Y aurait-il de nouveau du flottement entre la Turquie et la Russie sur le dossier syrien ? Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi, ce 28 décembre, au propos du président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Je le dis très clairement, Bachar el-Assad est un terroriste qui a eu recours au terrorisme d'Etat

En cause : une déclaration du chef de l'Etat turc. La veille, lors d'une visite officielle en Tunisie, ce dernier s'en était violemment pris au président syrien. «Je le dis très clairement, Bachar al-Assad est un terroriste qui a eu recours au terrorisme d'Etat», a martelé Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que le maintien au pouvoir du président syrien serait une injustice à l'égard ses concitoyens tués dans le conflit. «De tels jugements n'ont aucune base légale», a précisé Maria Zakharova, alors que la Russie n'a de cesse de pointer du doigt l'action terroriste des combattants de Daesh, du Front Al-Nosra, de ses successeurs et de la nébuleuse de groupes armés islamistes.

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Le ministère syrien des Affaires étrangères, a de son côté estimé que le président turc trompait son opinion publique en tenant de tels propos. Il a par ailleurs jugé que la politique menée par Ankara avait des «conséquences catastrophiques» tant pour la Syrie que pour la Turquie, selon Sputnik.

Le 22 décembre, la Syrie, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, exhortait la Turquie et les Etats-Unis, qui se sont impliqués dans le conflit sur le territoire sans avoir reçu de mandat préalable de Damas, à évacuer au plus vite leurs troupes du territoire syrien.

Entre Occidentaux et Russie, la diplomatie turque sur le fil du rasoir

L'assertion de Recep Tayyip Erdogan a effectivement de quoi étonner, alors que la Turquie est l'un des parrains, avec la Russie et l'Iran, du processus de paix d'Astana. Elle est donc censée être l'un des promoteurs du Congrès du dialogue national syrien, qui inclut, parmi les autres parties du conflit, le gouvernement syrien et le président Bachar el-Assad.

Les propos de Recep Tayyip Erdogan pourraient être interprétés comme un coup d'éclat, mais ils rappellent aussi que la position de la Turquie sur le dossier syrien n'a jamais été tout à fait claire, intérêt national turc oblige.

Outre un refroidissement de ses relations avec certains de ses partenaires de l'OTAN après la tentative coup d'Etat dont Recep Tayyip Erdogan a été la cible en juillet 2016, pour ensuite se rapprocher de la Russie, la Turquie semble toujours jouer sur deux tableaux. Ankara a notamment appuyé l'Armée syrienne libre (ASL), conglomérat de factions rebelles également soutenues par Washington, d'une part. D'autre part, historiquement hostile à la création d'un Kurdistan à ses portes, la Turquie garde un œil inquiet sur la progression des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance hétéroclite à forte composante kurde, soutenue elle aussi par les Occidentaux.

En août 2016, la Turquie avait clairement franchi le pas en s'invitant dans la guerre en Syrie, officiellement «pour mener à bien [le] combat contre le terrorisme», avec l'opération au sol «Bouclier de l'Euphrate». Le gouvernement syrien avait alors condamné l'intervention turque, la qualifiant de «violation» de son intégrité territoriale et parlant sans équivoque de «troupes d'invasion».

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