Lavrov : la Russie suspend le régime sans visa avec la Turquie dès le 1er janvier 2016
Au lendemain de la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine sur la question de lutte antiterroriste, le chef de la diplomatie russe a reçu à Moscou son homologue syrien Walid al-Mouallem pour des négociations portant sur le même sujet.
Moscou a décidé de suspendre le régime sans visa actuellement en vigueur entre la Russie et la Turquie dès le 1er janvier 2016, a annoncé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’un point de presse conjoint avec Walid al-Mouallem. Sergueï Lavrov a cité de «réels risques sur la sécurité émanant de ce pays», pour justifier l’adoption d’une telle mesure.
Le responsable a également souligné que Moscou commence à avoir des doutes sur la sincérité de la Turquie quant à son aspiration à éliminer la menace terroriste.
«De plus en plus de questions s’accumulent sur les vraies intentions d’Ankara et sur le degré de son intérêt réel à l’éradication du terrorisme, y compris en Syrie, et à la normalisation de la situation dans ce pays», a dit le ministre devant les journalistes.
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La Russie considère comme «un sommet de cynisme lorsque des pays qui affirment combattre Daesh mènent en vérité leur propre jeu, où les terroriste ont en fait le rôle d’alliés», a déclaré le diplomate.
«Je pensais qu’il n’y avait qu’un seul pays au monde à se croire au-dessus des lois et à s’affranchir du droit international. Il s’avère maintenant qu’il y en a au moins deux», a ajouté Sergueï Lavrov, en commentant la position d’Ankara concernant l’incident avec l’avion russe.
#Erdogan qualifie d’«inacceptables» les critiques de #Moscou et accuse la #Russie de «jouer avec le feu» https://t.co/k3AAkoYKqK
— RT France (@RTenfrancais) 27 Novembre 2015
Le ministre a finalement espéré que la «duplicité et l’inadéquation de cette position est évidente aux yeux du monde entier», en rappelant qu’Ankara a d’abord déclaré qu’elle aurait agi différemment si elle savait qu’il s’agissait d’un avion russe, pour ensuite affirmer qu’elle fera de même si quiconque viole de nouveau son espace aérien.
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Mardi 24 novembre, un bombardier russe Su-24 a été abattu par la Turquie à la frontière syrienne. Ankara prétend que celui-ci avait violé son espace aérien, ce que nie résolument la Russie. L’un des pilotes a été tué par des rebelles syriens après avoir déclenché son parachute. Le second a lui été sauvé puis acheminé vers la base aérienne de Khmeimim.