Crash du vol MH17 : la Russie dénonce un verdict «politique» après la condamnation de trois hommes

Crash du vol MH17 : la Russie dénonce un verdict «politique» après la condamnation de trois hommes© John THYS / AFP
Des journalistes suivent le procès à l'écran de quatre hommes poursuivis pour leur implication présumée dans l'affaire du crash du MH17, le 17 novembre 2022.
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La Russie a dénoncé une décision «politique» après la condamnation par un tribunal néerlandais de trois hommes, dont deux ressortissants russes, au procès concernant le crash de l'avion de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine en 2014.

«Tant le déroulement du procès que son résultat montrent qu’il répond à une demande politique visant à renforcer la thèse promue par la Haye [...] selon laquelle la Russie serait impliquée dans la tragédie» : c'est en ces termes que le ministère russe des Affaires étrangères a réagi, ce 17 novembre, au verdict d'un tribunal néerlandais, au sujet du crash d'un avion de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine en 2014. Un drame survenu dans le contexte, alors, de conflit entre le pouvoir central ukrainien et les autorités rebelles du Donbass.

Le tribunal en question a condamné à la prison à perpétuité ce même jour trois hommes : les Russes Igor Guirkine et Sergueï Doubinsky et l'Ukrainien Leonid Khartchenko, reconnus coupables de «meurtre» et d'avoir joué un rôle dans la destruction de l'avion. Ils ont été condamnés par contumace, ayant refusé d'assister au procès, qui a duré deux ans et demi.

Selon les termes de l'AFP, les juges ont estimé que ces trois hommes «pouvaient être tenus pour responsables du transport du missile depuis une base militaire en Russie et de son déploiement sur le site de lancement, même s'ils n'ont pas appuyé eux-mêmes sur la gâchette de lancement».

Un quatrième homme, le Russe Oleg Poulatov, a lui été acquitté. 

Le tribunal a ignoré des éléments-clés, selon la Russie

«Tout au long du procès, les juges ont subi des pressions sans précédent de la part de politiciens, procureurs, journalistes néerlandais qui leur imposaient un résultat politiquement motivé», a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

La diplomatie russe, en outre, accuse le tribunal néerlandais d'avoir ignoré plusieurs éléments importants concernant cette affaire. Selon elle, le tribunal aurait «négligé les principes de justice impartiale pour satisfaire la conjoncture politique actuelle», ce qui porterait «un coup sévère à la réputation du système judiciaire néerlandais dans son ensemble».

Dans le détail : le ministère regrette notamment que les juges n'aient pas retenu l’argument de la défense, selon lequel «il n’y a pas de preuves convaincantes que le vol MH17 ait été abattu par un système antiaérien à missiles BUK d’origine russe». «Les juges n’ont pas pris en compte les documents déclassifiés par le ministère russe de la Défense apportant la preuve que le missile en question, dont le numéro de série correspond à celui qui a été trouvé sur les lieux de la catastrophe, avait été livré à l’Ukraine», a fait valoir la diplomatie russe.

Cette dernière trouve également «surprenant» que, depuis le drame en 2014, aucune analyse n’ait été menée «pour déterminer la responsabilité de Kiev quant à la non-fermeture de l’espace aérien au-dessus de la zone des hostilités».

Zelensky et Blinken saluent un verdict «important»

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué dans le verdict du tribunal néerlandais une «décision importante» selon le président ukrainien, jugeant que «la punition pour toutes les atrocités russes – à la fois d'hier et d'aujourd'hui – sera[it] inévitable».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a quant à lui jugé que la décision de ce tribunal marquait «une étape importante dans les efforts engagés pour rendre justice aux 298 personnes qui ont perdu la vie» dans ce drame.

Enfin, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié les condamnations d'«étape importante» mais a également déclaré qu'elles n'étaient «pas la fin».

Pointé du doigt par les Pays-Bas, Moscou a toujours démenti toute implication dans ce drame

Pour rappel, le 17 juillet 2014, le Boeing 777 assurant le vol 17 de Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam (Hollande) pour Kuala Lumpur (Malaisie), a été abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine, avant de s'écraser dans le Donbass. Les autorités du Donbass (une région qui a par la suite rejoint la Fédération de Russie, en septembre 2022) revendiquaient alors leur indépendance vis-à-vis de Kiev, refusant de reconnaître le gouvernement ukrainien issu du coup d'Etat de Maïdan. De sorte que la région était déjà, alors, le théâtre de combats. 

Les 283 passagers, dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l'équipage à son bord ont péri. La plus grande partie de l'appareil a été retrouvée près du village de Grabovo situé dans le Donbass.

Après une enquête de plusieurs années, menée par le Joint Investigation Team (JIT), une équipe internationale dirigée par les Pays-Bas, le procès des quatre personnes accusées d'être impliquées dans le crash du vol MH17 s'est ouvert en mars 2020.

En 2018, les enquêteurs étaient arrivés à la conclusion que ce vol reliant Amsterdam à Kuala Lumpur avait été abattu par un missile de type missile Buk (de conception soviétique), tiré depuis une zone tenue alors par des rebelles du Donbass. A la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l'Australie, dont 38 ressortissants ont également perdu la vie, ont ouvertement imputé à la Russie la responsabilité de ce drame. 

Or, Moscou a toujours démenti vigoureusement toute implication dans cette affaire. La Russie a en outre contesté la participation de son armée aux combats qui ont opposé, à partir de 2014, les rebelles du Donbass et le pouvoir central ukrainien.

Fin février 2022, c'est au nom notamment de la protection des populations du Donbass que Moscou a lancé une opération militaire en Ukraine, une offensive que Kiev et les Occidentaux dénoncent comme une guerre d'invasion, et qui a été invoquée pour la prise de nombreuses sanctions antirusses.

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