Les attaques contre les forces de sécurité intérieure ont doublé en quinze ans

Les attaques contre les forces de sécurité intérieure ont doublé en quinze ans© CHRISTIAN HARTMANN Source: Reuters
Un policier nationale en plein contrôle de confinement le 14 novembre 2020 au Bois de Boulgone, Paris (image d'illustration).
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Des attaques contre les forces de l'ordre qui ont doublé en une quinzaine d'années et des assauts très récurrents en 2020, surtout en agglomération parisienne : Le Figaro révèle les chiffres alarmants du ministère de l'Intérieur.

Selon un bilan dressé par la Direction générale de la police nationale et consulté par Le Figaro, le nombre de fonctionnaires de police blessés en mission a doublé entre 2004 et 2019, variant de 3 842 à 7 399 en une quinzaine d'années.

Par ailleurs selon cette même source, 63 postes de police ont essuyé des attaques depuis le mois de janvier 2020, soit en moyenne plus d'une attaque par semaine. Le quotidien précise que «plus aucune région de France ne semble épargnée», mais ajoute aussitôt que près de 50% de ces attaques anti-flics se sont concentrées dans l'agglomération parisienne.

Un vrai défi pour le ministre de l'Intérieur, pour qui il a fallu très tôt mettre le métier sur l'ouvrage en la matière : à peine Gérald Darmanin installé place Beauvau, ces attaques se sont enchaînées. Telle par exemple La gendarme Mélanie Lemée, mortellement percutée lors d'un contrôle routier dans le Lot-et-Garonne en juillet.

Le Figaro
souligne le rôle crucial du conseiller de l'ombre de Gérald Darmanin pour s'assurer un contact de qualité avec les policiers et les gendarmes : le conseiller social et budgétaire spécialement dédié, Alexandre Brugère. L'éminence grise est un fidèle du ministre, passé par la mairie d'Asnières, qui a suivi Gérald Darmnin depuis Bercy – la rumeur dit toutefois que les patrons des grands syndicats ne doivent pas le contacter directement, mais passer par le ministre.

Une meilleure écoute de la base policière qui encaisse les coups ?

La Direction des ressources et des compétences de la police nationale (DRCPN), dont les fâcheux remarquent que la lettre «H» pour «humaines» n'apparaît pas dans l'acronyme, souligne pour sa part qu'elle a «étoffé son service de soutien psychologique». Le ministère, cité par Le Figaro, annonce par ailleurs une «révolution managériale» qui devrait, en théorie, enclencher une meilleure écoute de la base policière qui, comme le précise le journal, «encaisse les coups», mais surtout a déjà démontré ses capacités à se mobiliser sur le moyen terme avec des actions très remarquées, notamment au mois de juin 2020, au moment où Christophe Castaner a dû quitter son poste...

En ce sens, les négociations syndicales du mois d'octobre (le 13 octobre à Beauvau et deux jours plus tard à l'Elysée) qui se sont bientôt traduites par des revalorisations des filières des travailleurs de nuit de la police nationale et des officiers de police judiciaire n'ont probablement pas été étrangères à la concomitance en novembre de la parution tant attendue du livre blanc sur la sécurité intérieure et de la proposition de loi relative à la sécurité globale, précédés en septembre par la publication du nouveau schéma national du maintien de l'ordre.

Les résultats seront-ils à la hauteur de cette nouvelle politique vraisemblablement plus à l'écoute du policier de la base ? En tout état de cause, après l'appel de Gérald Darmanin à resserrer la vis des contrôles de confinement, 120 000 verbalisations auraient été dressées.

La difficulté pour le ministère sera de ne pas céder à la tentation de trop recourir à ses forces de sécurité intérieure déjà largement éprouvées par les nombreux mois de manifestations et le contexte du terrorisme islamiste.

Interrogé en décembre 2019, le porte-parole de l'association de policiers en colère UPNI, Jean-Pierre Colombiès prévenait déjà : «Nous nous trouvons dans une dynamique de légitimation de la violence à cause de l'action de ce gouvernement qui apparaît totalement sourd à une demande de justice sociale de sa population [...], les policiers ne sont pas là pour choisir "un camp" comme dirait le préfet Lallement, ni pour réduire la fracture sociale causée par le gouvernement. Les forces de l'ordre ne sont pas une variable d'ajustement social.»

Antoine Boitel

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