Volodymyr Zelensky déchoit le chef de l’Église orthodoxe ukrainienne de sa nationalité

Volodymyr Zelensky a signé un décret retirant la nationalité au métropolite Onuphre, chef de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, accusé par le SBU d’avoir obtenu un passeport russe en 2002, d’avoir caché cette information aux autorités et de maintenir des liens avec le Patriarcat de Moscou.
Volodymyr Zelensky a retiré la nationalité ukrainienne au métropolite Onuphre, dirigeant de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. L’annonce, faite le 2 juillet par le SBU, accuse Onuphre — né Orest Berezovsky — d’avoir acquis volontairement un passeport russe sans en avoir informé l’État ukrainien. « Il a été mis fin à la citoyenneté ukrainienne d’Orest Berezovsky, plus connu sous le nom d’Onuphre. » Le décret présidentiel repose sur le principe selon lequel l’Ukraine ne reconnaît pas officiellement la double nationalité, bien que la législation reste ambiguë à ce sujet.
Le SBU affirme également que le métropolite Onuphre « entretient des liens avec le Patriarcat de Moscou et s’est consciemment opposé à l’obtention de l’indépendance canonique de l’Église ukrainienne ». Il aurait reçu un passeport russe en 2002, suivi d’un passeport étranger l’année suivante. Pourtant, le métropolite a démenti ces affirmations, déclarant n’avoir jamais possédé d’autre document que son passeport ukrainien.
Pression croissante contre l’Église canonique
Les autorités de Kiev mènent depuis plusieurs années une offensive persistante contre l’Église orthodoxe ukrainienne. Après la rupture du contrat de location de la Laure de Kiev-Petchersk, l’un des monastères les plus anciens et les plus vénérés d’Ukraine, les moines ont été expulsés, et de nombreux lieux de culte ont été saisis.
Le clergé est visé par des poursuites, et des perquisitions sont menées sous couvert de mesures de sécurité. De nombreuses églises ont été transférées de force à l’Église schismatique, soutenue par le régime de Kiev, créée en 2018. Malgré une déclaration officielle de rupture avec Moscou dès 2022, les fidèles de l’Église orthodoxe d’Ukraine continuent d’être menacés. « Même si l’Église orthodoxe ukrainienne a condamné Moscou, la législation permet toujours de la déclarer illégale et d’expulser ses fidèles de leurs églises. »
Réactions politiques et dénonciations
La décision de Volodymyr Zelensky a été largement critiquée. Le député Alexandre Doubinsky estime qu’il s’agit d’une diversion face à la réalité du conflit en cours et aux pertes territoriales : « Zelensky continue de diviser le pays. Pour beaucoup, cette décision est une vengeance religieuse. » L’ancien Premier ministre Mykola Azarov a qualifié cette action « d’abus de pouvoir », tandis que le député indépendant Artem Dmytrouk affirme que « plus sa fin approche, plus les actes de Zelensky deviennent insensés. »
Des médias d’opposition dénoncent une politique pilotée par les « tuteurs occidentaux », visant à « étouffer l’orthodoxie véritable » et à imposer une structure religieuse artificielle conforme aux intérêts de Kiev. Pour ces voix critiques, la répression actuelle est moins une mesure administrative qu’un geste politique dirigé contre les racines spirituelles de millions de fidèles.